Les Français suivent le gouvernement sur le remplacement des enseignants absents
L’enquête Ipsos/Ministère de l’Education Nationale réalisée suite à l’annonce par Luc Chatel de mesures visant à améliorer le remplacement des enseignants absents montre que les trois-quarts des Français sont favorables au projet. L’extension du vivier de remplaçants reçoit un accueil favorable dans l’opinion, la création d’un service de remplacement et le principe inter-académique sont jugés potentiellement efficaces.
Les mesures annoncées par Luc Chatel pour le remplacement des enseignants absents bénéficient d’une forte notoriété
Quelques jours après l’annonce faite par le Ministre de l’Education nationale, le mardi 9 mars, les nouvelles mesures pour le remplacement des enseignants absents bénéficient d’une forte notoriété auprès de la population : 77% des Français et 72% des parents d’élèves disent en avoir entendu parler. Parmi eux, les parents de lycéens sont un peu plus nombreux que les parents de collégiens à être au fait de ces mesures (75% contre 71%).
Les personnes ayant eu écho du projet annoncé par Luc Chatel semblent de surcroît être assez bien informées de son contenu, car respectivement 40% des Français et 39% des parents d’élèves disent savoir précisément ce dont il s’agit. Ce chiffre atteint même 46% parmi les parents d’enfants scolarisés dans le secondaire (sans que l’on observe d’écart significatif entre parents de collégiens et de lycéens).
L’extension du vivier de remplaçants reçoit un accueil favorable
Les Français adhèrent majoritairement à l’idée de faire appel, en plus des remplaçants titulaires, à des remplaçants supplémentaires. Certaines modalités de mise en œuvre semblent toutefois avoir leur préférence.
Ainsi, deux Français sur trois estiment que faire appel à des étudiants de master préalablement formés (69%) et à des enseignants contractuels (65%) serait une bonne chose. Ils semblent en revanche plus réservés quant à la possibilité de mobiliser de jeunes retraités de l’Education nationale volontaires : 56% des Français pensent que cela serait une bonne chose, tandis que 43% sont d’un avis contraire. Sur cette question, on constate un clivage politique marqué : si la majorité des sympathisants de droite s’y révèle favorables, la majorité des sympathisants de gauche manifeste son hostilité à cette mesure bien précise.
Au niveau global, cette moindre approbation de ce type de remplacements s’explique très probablement par le fait qu’une partie des Français semble souhaiter que le remplacement des enseignants absents soit l’occasion de créer des emplois pour des jeunes ou des non fonctionnaires, plutôt que de rappeler de jeunes retraités.
En outre, on observe que certaines catégories se distinguent des autres. Ainsi, les parents de lycéens mais aussi les personnes âgées de 45 à 59 ans apparaissent un peu plus mesurés quant à la possibilité de faire appel à des enseignants contractuels ou à de jeunes retraités de l’Education nationale.
La création d’un service de remplacement et le principe inter-académique sont jugés potentiellement efficaces par une large majorité des personnes interrogées
La désignation d’un responsable du remplacement dans chaque établissement et la création d’un service du remplacement dans chaque académie sont perçues comme une bonne chose par huit personnes sur dix (81% des Français et 83% des parents d’élèves).
Le principe inter-académique reçoit également l’assentiment d’une large majorité des personnes interrogées (79% des Français et 76% des parents d’élèves estiment que cela est une bonne chose), cette possibilité étant perçue comme efficace pour réduire les délais de remplacement par 71% des Français et 69% des parents d’élèves.
Tout compte fait, trois Français sur quatre adhèrent au projet global de remplacement des enseignants absents
Au total, les trois quarts des Français (75%) et des parents d’élèves (74%) accueillent favorablement toutes les mesures relatives au remplacement des enseignants absents.
Si l’agrément est largement majoritaire auprès de l’ensemble des parents d’élèves, les personnes ayant un ou plusieurs enfants scolarisés au collège se montrent un peu plus favorables à ces mesures que les parents de lycéens (79%, contre 73%).
Ce projet semble particulièrement séduire certaines franges de la population. Ainsi, 80% des femmes y sont favorables (contre 70% des hommes). De même, l’adhésion à ce projet est plus marquée au sein des catégories socioprofessionnelles les plus populaires : 88% des ouvriers, 80% des employés et 86% des Français sans diplôme accueillent ce projet avec bienveillance, peut-être parce que le taux d’absentéisme des enseignants est plus élevé dans les établissements situés dans des zones défavorisées.
On observe enfin que si le projet de remplacement des enseignants absents reçoit un accueil majoritairement favorable quelle que soit la proximité partisane des répondants, les opinions favorables sont toutefois nettement plus nombreuses dans les rangs des sympathisants UMP (90%) que des sympathisants de gauche (66%).