Les Français tiennent leur médecin en haute estime

L'étude Ipsos/ Panorama du médecin confirme en premier lieu que la forte majorité des Français font pleinement confiance à leur médecin. Ce dernier occupe par ailleurs pour les patients une place centrale dans le système de santé.

La confiance dans le médecin

Cette confiance existe en premier lieu sur le plan thérapeutique, et sur la façon dont les patients perçoivent le contexte de la consultation. 65% des personnes interrogées ont l'impression que leur médecin est prêt à approfondir avec eux leur situation générale vis-à-vis de la santé, même si 31% pensent que leur médecin a trop tendance à traiter du seul problème spécifique qui les amène. Ce sentiment d'un médecin "prêt à prendre le temps" est encore plus fort au-delà de 60 ans (73%).

Très présent en province, ce sentiment a toutefois tendance à se dégrader en agglomération parisienne où les avis sont beaucoup plus partagés (51% seulement y pensent que leur médecin est "prêt à approfondir leur situation médicale", tandis que pour 42%, il a trop tendance à traiter le seul problème qui les amène).

La confiance se manifeste également dans le fait que rares sont les personnes interrogées qui déclarent avoir déjà été amenés à "vérifier" l'ordonnance de leur médecin : 23% déclarent l'avoir fait en discutant avec leur pharmacien, et une proportion similaire par des discussions avec des proches. Mais le principe du second avis médical reste très minoritaire et ne concernerait qu'un peu moins de un Français sur 10 (9%).

Cette confiance est encore patente si l'on considère que les patients sont tout à fait ouverts à l'idée de partager avec leur médecin la détention de leur dossier médical : pour 96% de la population, les médecins devraient avoir le droit de détenir le dossier médical de leurs patients, loin devant l'hôpital (60%), et plus encore devant la sécurité sociale (32%), la mutuelle (24%), le pharmacien (17%) ou l'assureur (9%), qui arrive bon dernier. Et si les patients jugent à 67% que leur dossier médical devrait appartenir … à eux mêmes, ils sont cependant très nombreux à penser que ce dossier doit également appartenir au médecin (47%).

Les critères de choix d'un médecin

La qualité de ses diagnostics est le premier critère de choix d'un médecin mis en avant par les Français interrogés : ils sont logiquement 99% à juger ce critère important, 39% estimant qu'il est essentiel. Cette qualité est notamment sollicitée par les personnes entre 20 et 24 ans et celles ayant un diplôme d'études supérieurs. De plus, ce taux croît linéairement avec le niveau des revenus.

A des niveaux à peine inférieurs, on trouve des qualités d'écoute et de proximité, preuve que pour les Français, le médecin n'est pas, et ne doit pas être seulement un technicien : l'écoute (jugée importante par 99% de la population, et essentielle pour 33%) puis la disponibilité (97%, 23%). Il existe une différence entre hommes et femmes en ce qui concerne l'attente d'écoute : les hommes sont 30% à considérer les qualités d'écoute comme "essentielles", alors que les femmes sont 36% à partager cette opinion.

Les critères les plus souvent requis sont ensuite le fait que le médecin se déplace (86%), le fait qu'il prenne systématiquement la tension (80%), sa ponctualité (84%) et de sa proximité au domicile (80%). Ce sont là des éléments dont une large majorité estime qu'ils sont importants, mais que les Français sont moins nombreux à juger "essentiels".On constate que les personnes de 60 ans ou au-delà, sont plus attachés au fait que le médecin se déplace, prenne régulièrement la tension ou se trouve près de leur domicile. Les 70 ans et plus sont aussi plus exigeants en ce qui concerne la ponctualité.

La réputation du médecin est également un critère de choix important, plus que le fait qu'il propose la gratuité des soins, enjeu surtout retenu par les personnes à bas niveaux de revenus.Même si ce critère arrive très loin dans la hiérarchie et que seule une minorité estime qu'il s'agit d'un élément important, on constate toutefois que pour 36% des Français, le fait qu'il accorde des arrêts de travail est un élément non négligeable, qui est fortement corrélé au niveau de revenu, passant de 48% quand celui-ci est inférieur à 108 000 F, à 9% au-dessus de 300 000 F.

Le critère considéré comme le moins important parmi ceux cités est la longueur de l'ordonnance.

Le dossier médical

En dépit des débats récents sur le dossier médical, sa connaissance reste peu structurée : si 7 personnes sur 10 environ disent en avoir entendu parler, 28% disent ne jamais en avoir entendu parler. Par ailleurs, parmi ceux qui le connaissent au moins de nom, près de la moitié déclarent ne pas savoir exactement ce dont il s'agit.

On l'a dit, dans l'opinion de la population, le dossier médical devrait avoir deux destinataires, deux "propriétaires", deux utilisateurs prioritaires : eux-mêmes, et leur médecin. Si l'hôpital est encore une institution qui leur semble compatible avec la détention du dossier médical, les Français affichent des réticences envers tous les autres organismes, y compris la sécurité sociale, pour laquelle seuls 32% des Français jugent qu'elle devrait avoir le droit de le détenir.

La défense et la représentation des patients

Sur ce thème de la représentation et de la défense des patients, les médecins arrivent, à nouveau, en tête de la hiérarchie, très loin devant tous les autres, avec 54% des mentions. Bien avant les associations de patients (15%), bien avant l'Ordre des médecins (12%) ou les syndicats gérant les caisses d'assurance maladie, ou tout autre organisme, y compris le ministère de la santé qui ne recueille que 8% des réponses.

Ici comme ailleurs, les représentations des patients s'organisent autour d'un système de proximité qui vient alimenter la confiance ressentie : le médecin qui soigne et connaît son patient ; le médecin qui par conséquent est le mieux à même de le défendre parce qu'il est au fait de la réalité du terrain…

Les services de télémédecine

Une dernière question était posée concernant l'intérêt perçu d'un service de médecine "à distance", par téléphone ou on line. Même dans l'hypothèse d'un service gratuit, on constate qu'un tel service ne recueille qu'une adhésion très minoritaire, soit parce que les Français sont attachés à une médecine de proximité réalisée de visu, soit parce que comme sur d'autres thématiques, les systèmes on line sont encore très éloignés culturellement des habitudes de la population.

Seuls 33% se sentent intéressés par un tel système, cette proportion atteignant toutefois 49% parmi les jeunes de 15 à 19 ans, et 40% entre 20 et 24 ans.

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