Les Français veulent une police municipale sous contrôle
C’est avec une certaine méfiance que les Français envisagent favorablement le développement de polices municipales. Selon l'enquête Ipsos - France-Soir - La Marche du siècle, 57% des personnes interrogées (contre 38%) ferait " plutôt confiance aux polices municipales pour faire face aux problèmes d’insécurité qui se posent " dans leur région. A cet égard, les forces de l’ordre communal ont moins bonne réputation que la gendarmerie - traditionnellement le corps de sécurité préféré des Français - la police nationale, et même les CRS. Il n’y a que les sociétés privées de gardiennage, fréquemment mises en cause à l’occasion de faits divers, qui sont plus sévèrement jugées que les polices municipales : à une courte majorité, la défiance l’emporte même à l’égard de ces " polices privées ".
L’insécurité vécue est telle que le principe même de voir les communes se doter de polices municipales est assez largement approuvé. Notons cependant que seulement 21% des sondés y sont " très favorables ".
Ce sont les jeunes de moins de 25 ans, les professions intermédiaires, les gens à haut niveau d’éducation et de revenus qui sont le plus hostiles à l’endroit des polices locales. On remarque aussi que les habitants de la région parisienne, et plus généralement des zones urbaines, sont les moins favorables.
Il est révélateur que près de la moitié des personnes interrogées souhaitent que ces agents aient " moins de pouvoirs que les policiers nationaux " même si une majorité (56% contre 41%) pense qu’ils doivent être armés.
Les réserves d’une large partie de l’opinion à l’égard des polices municipales tiennent avant tout à leur niveau de formation. Celui-ci est considéré comme insuffisant par une majorité de sondés. De manière significative, une très nette majorité (60% contre 35%) estime que " les polices municipales devraient être placées sous l’autorité de la police nationale " et non pas en être " indépendantes ". Mais pourrait-on alors véritablement parler de polices municipales ? Tout se passe comme si les Français aspiraient plutôt à une police nationale... de proximité.