Les jugements sur l’action politique décrivent une opinion de plus en plus clivée

Si l’action du chef de l’Etat et du gouvernement reste massivement soutenue à droite, l’attentisme des sympathisants de gauche a maintenant cédé la place à une critique beaucoup plus marquée. La dernière vague du baromètre de l’action politique Ipsos-Le Point présente ainsi une opinion très clivée, où deux camps s’opposent, dans un climat qui rappelle celui des campagnes électorales.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Si la popularité du chef de l’Etat se dégrade encore un peu ce mois-ci (-3 points), il conserve un solde d’opinion positif (55% d’avis favorables contre 41% d’avis contraires). Ces scores d’ensemble masquent toutefois une crispation de l’opinion, des avis de plus en plus tranchés et clivés, à droite comme à gauche. Ainsi, les jugements favorables sur l’action de Nicolas Sarkozy sont partagés par presque tous les proches de l’UMP (94%), et une proportion qui progresse de sympathisants centristes (71%, +11 points). Ils baissent en revanche de 10 points chez les proches du PS (de 31 à 21%), de 18 points chez les sympathisants Verts (de 56 à 38%), de 17% chez les proches du PC (de 24 à 7%). Au total, on recueille presque 75% de mauvaises opinions sur l’ensemble des sympathisants de gauche.

Ce phénomène de crispation s’enregistre également sur l’action du Premier ministre et de la plupart des membres du gouvernement testés. Ainsi, si la cote de François Fillon reste globalement stable (47% d’avis favorables contre 48% le mois dernier, 43% d’avis défavorables), son image s’améliore à droite (+2 points chez les sympathisants UMP, à 85%, +9 points chez les centristes, 55%), et se dégrade à gauche (-7 points chez les proches des Verts, -6 chez les sympathisants PS, -12 chez les proches du PC). La divergence droite/ gauche atteint des sommets vis-à-vis de Rachida Dati, avec 71% d’avis favorables chez les sympathisants UMP, et autant d’avis défavorables chez les proches du PS (72%, +9 points). A un degré moindre, les jugements se tendent également en ce qui concerne l’action de Michèle Alliot-Marie (+3 points chez les sympathisants UMP, -6 chez les sympathisants PS), Roselyne Bachelot (+3 / -10), Xavier Bertrand (+14 / -3), Brice Hortefeux (+3 / -7), ou même Bernard Kouchner (+3 / -3). La queue du classement établit par les proches de l’UMP, où Ségolène Royal (16% de bonnes opinions, +3), Laurent Fabius (13%, -7) et François Hollande (8%, -3) se retrouvent distancés par les leaders d’extrême-droite Jean-Marie (18%, +7) et Marine Le Pen (21%, +4), illustre encore cette tendance à la radicalisation.

Dans ce contexte, Jean-Louis Borloo fait figure d’exception. Troisième du palmarès des leaders politiques (59% de bonnes opinions), derrière Bernard Kouchner (63%) et Bertrand Delanoë (60%), il progresse dans son camp (84% d’avis favorables, +5 points) tout en restant soutenu par une bonne moitié des sympathisants socialistes (54%, inchangé). Ce n’est en revanche pas le cas pour François Hollande, qui ne bénéficie plus chez les proches du PS que d’une majorité relative de bonnes opinions (47% d’avis favorables, -8 points, contre 44% de jugements contraires). Ségolène Royal rassemble encore un peu plus, même si on est loin des niveaux de soutien enregistrés pendant la séquence électorale 2007 (environ 90%, contre 64% aujourd’hui). Au final, Bertrand Delanoë (76% d’avis favorables) reste le seul leader socialiste sur le podium des proches du PS, podium qu’il partage avec François Bayrou (68%, +2), et Olivier Besancenot (67%, +4).


Fiche technique :

Popularité de l'exécutif
Palmarès des leaders politiques

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

Société