Les médecins libéraux et le bilan de Martine Aubry

Pour Le Quotidien du médecin, Ipsos a réalisé une enquête auprès des médecins libéraux, généralistes et spécialistes, en les interrogeant sur leur perception de la politique de Martine Aubry, quelques jours avant son départ du gouvernement.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Les médecins libéraux expriment des opinions extrêmement variables selon les différents aspects de la politique menée par Martine Aubry. Majoritairement favorable en ce qui concerne l'instauration de la couverture maladie universelle (plus de six médecins sur dix l'approuvent), et l'action de la Ministre de l'Emploi et de la Solidarité en terme de lutte contre les exclusions (61% d'approbation), ils se montrent sensiblement plus défavorables dans d'autres domaines. Ainsi, plus des deux-tiers des médecins libéraux ont une mauvaise opinion de "l'instauration des 35 heures" (69%) et 75% jugent défavorablement la politique menée pour le "redressement des comptes de la sécurité sociale". Surtout, la politique de "maîtrise des dépenses de santé" est désapprouvée par une très large majorité de médecins (86%).

Interrogés sur leur volonté de suivre le mot d'ordre de fermeture des cabinets le 26 octobre, lancé par le Centre National des Professions de Santé (qui regroupe notamment les syndicats de médecins libéraux), 42% des médecins libéraux répondent positivement : plus souvent des spécialistes (52%) que des généralistes (34%) ; 32% disent qu'ils suivront " peut-être " ce mot d'ordre ; 32%, qu'ils ne le suivront pas.Une très forte majorité des médecins généralistes (79%) ou spécialistes (85%) estiment aujourd'hui importants "les risques de conflit entre les pouvoirs publics et les professionnels de santé dans les mois à venir".

Parmi les revendications souvent formulées par les syndicats de médecins libéraux, un certain nombre se dégagent particulièrement comme constituant les dossiers que le successeur de Martine Aubry devra traiter en priorité : les problèmes du "statut des médecins libéraux, en matière d'exercice, de fiscalité ou de protection sociale" apparaissent prioritaires à une large majorité des médecins interviewés (56% de citations), devant la revalorisation des honoraires (45%) et la suppression du système " des lettres clés flottantes, qui permet des baisses de tarifs en cas de dépassement de l'objectif des dépenses maladies" (41% de citations). Cette dernière revendication arrive du reste en tête des préoccupations chez les spécialistes.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

Société