Les pharmaciens veulent se rapprocher des malades
Selon la majorité des pharmaciens interrogés par Ipsos en collaboration avec BBDO Corporate - enquête dévoilée lors du Forum Santé, leur première mission reste de délivrer des médicaments. Le droit de substitution pour un produit générique a toutefois renforcé un rôle de conseiller, qu'ils prennent à coeur. Ils souhaiteraient aussi à l'avenir que leur officine soit plus active auprès des clients maintenus à domicile, ou diabétiques.
Le rôle du pharmacien aujourd’hui
Un pharmacien sur deux estime que son rôle n’a pas évolué, un quart estime qu’il est perçu comme essentiel et la même proportion qu’il est dévalorisé. Lorsqu’on observe les différences de jugement entre les affiliés et les non affiliés, on constate qu’une plus forte proportion d’affiliés estime que leur rôle est essentiel. L’enseigne est donc pour une grande part dans la revalorisation du rôle du pharmacien.
Si leur fonction principale reste la délivrance de médicaments (49%), le rôle de conseiller tant sur les médicaments que sur les grands sujets de prévention et de santé publique est de plus en plus présent au quotidien. C’est en effet ce qu’estiment 44% des pharmaciens interrogés. Parmi les thèmes de santé publique sur lesquels les pharmaciens souhaitent plus particulièrement intervenir :
le maintien à domicile et le diabète pour plus de 50% d’entre eux, la lutte contre le tabac et l’hypertension artérielle pour environ 40%. Logiquement, le droit de substitution est avant tout perçu comme un renforcement de leur rôle de conseiller et d’acteur de santé (63%) et ce, de façon plus marquée pour les affiliés (68%) que pour les non affiliés (58%).
L’environnement et les thèmes de santé publique
Pour les pharmaciens interrogés, les deux organismes qui exercent la plus forte pression sur leur activité sont la sécurité sociale (59%) et les directives du Ministère de la Santé (41%).
Le maintien à domicile (30%) et, dans une moindre mesure, le diabète (19%) constituent les deux thèmes sur lesquels les pharmaciens souhaitent que leur officine soit plus active auprès de leurs clients. Sur ces thèmes, les pharmaciens souhaitent avant tout des formations spéciales pour leurs équipes (51%) et des documents d’information qu’ils pourraient distribuer (43%).
Image de l’adhésion
Les deux caractéristiques fortes reconnues aujourd’hui à l’adhésion par plus de 8 pharmaciens sur 10 sont de meilleures conditions d’achat pour certains produits (86% d’accord) et un isolement moindre (83% d’accord). Les meilleures conditions d’achat et de remise constituent la principale raison de l’adhésion (82%). Les pharmaciens affiliés citent également l’information sur la profession (22%). A l’opposé, la crainte d’un manque de liberté et d’indépendance (48%) s’avère être ce qui freine le plus les pharmaciens.
L’adhésion recueille l’approbation d’une majorité de pharmaciens sur les points suivants : fournit de bons outils pour communiquer (61% d’accord), permet de mieux préparer l’avenir (54% d’accord). Deux dimensions sont faiblement reconnues aujourd’hui à l’adhésion : une aide à la vente efficace et, surtout, l’amélioration de la relation client / pharmacien.
Plus de 9 affiliés sur 10 se déclarent satisfaits de leur adhésion. Ce niveau de satisfaction témoigne de la bonne acceptation du principe par ceux qui ont déjà fait la démarche. Pour autant, un quart des affiliés reproche un manque de suivi et de proximité à l’organisme (« manque d’accompagnement, de suivi, on le les voit jamais »).
Moins de la moitié (46%) des pharmaciens interrogés déclarent faire la distinction entre un réseau et une enseigne. Selon eux, elle se fait essentiellement sur la notion de liberté et d’indépendance : au terme « réseau » sont associées la liberté et l’autonomie alors que le terme « enseigne » évoque une perte d’indépendance et d’identité.
Fiche technique :
Cette enquête, réalisée pour Forum Santé, a permis d’interroger par téléphone, du 14 au 16 janvier 2004, un échantillon national représentatif de 251 pharmaciens titulaires d’officine sur, d’une part la perception qu’ils ont de leur rôle en tant que pharmacien et d’autre part sur les motivations et les freins à l’adhésion à un réseau, un groupement ou une enseigne.