Les résidents en logement social dénoncent le laxisme parental comme principale cause de l'insécurité

L'enquête réalisée par Ipsos pour le Ministère de l’Equipement, des Transports et du Logement, auprès des résidents en logement social, montre que, bien que davantage concernée par la délinquance, le sentiment d'insécurité n'est pas plus fort dans cette catégorie de population. Les habitants des HLM identifient le laxisme parental et, à un degré moindre, le chômage comme principaux responsables de l'insécurité.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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La question de la sécurité : une préoccupation qui n’est pas propre au logement social

79% des personnes résidant en logement social interrogées déclarent être satisfaites, d’une manière générale, de leur lieu d’habitation actuel, contre 92% pour l'ensemble des Français. Surtout, 53% des Français se déclarent "très satisfaits" de leur logement, contre 27% seulement des personnes résidant en logement social. Bien que forte, la satisfaction à l’égard du lieu d’habitation est donc moins élevée chez les personnes résidant en logement social.

Les résidents en logement social ne se montrent cependant pas plus sensibles à la question de la sécurité. Si pour 20% d’entre eux, la sécurité représente leur première préoccupation en ce qui concerne leur lieu d’habitation, c’est également le cas de 23% de l’ensemble de la population. La moitié des Français considère la sécurité comme l’une de leurs trois premières préoccupations concernant leur lieu d’habitation, mais pour les résidents en logement social, la propreté et l’entretien des bâtiments apparaissent plus préoccupants. Plus globalement, si l’on s’attache uniquement aux personnes qui se déclarent insatisfaites de leur lieu d’habitation actuel, on observe que la propreté et l’entretien des bâtiments deviennent les principales préoccupations de toutes les catégories "d’insatisfaits", aussi bien pour les résidents en logement social que pour les non-résidents.

La question de la sécurité occupe tout de même une place importante au sein des inquiétudes des résidents en logement social, puisqu’elle est l’une des trois premières préoccupations de 52% d’entre eux. Par ailleurs, le problème de la propreté et de l’entretien des bâtiments n’est pas sans lien avec celui de la sécurité. Des bâtiments insalubres contribuent à créer ou à nourrir très certainement un sentiment d’insécurité.

Et plus précisément, lorsque vous pensez à votre lieu d’habitation, diriez-vous que l’insécurité est quelque chose qui vous préoccupe aujourd’hui ?



Référent national


Résidents en logement social (Base : 1037 personnes)

Ensemble des Français

(Base : 1013 personnes)

Non résidents en logement social

(Base : 876 personnes)

Oui, beaucoup

43

39

38

Oui, un peu

26

29

29

S/T Oui

69

68

67

Non, pas vraiment

15

16

17

Non, pas du tout

16

16

16

S/T Non

31

32

33

Ne se prononce pas

-

-

-


100

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Si le sentiment d'insécurité n'est pas une caractéristique propre aux résidents en logement social, on note en revanche certaines différences significatives relatives au profil des personnes qui se déclarent aujourd’hui préoccupées, "un peu" ou "beaucoup", par l’insécurité concernant leur logement. Quelque soit l'échantillon considérée, les personnes âgées se montrent plus soucieuses, tandis que les Français vivant seuls, sans enfant, sont moins préoccupés par l’insécurité. Plus significatif, les jeunes résidant en logement social se montrent davantage préoccupés par l’insécurité que les jeunes dans leur ensemble et surtout que les jeunes non-résidents en logement social. Ainsi, 57% des jeunes de 15 à 19 ans qui vivent en logement social se déclarent préoccupés par l’insécurité lorsqu’ils pensent à leur lieu d’habitation. Ce n’est le cas que de 49% des jeunes du même âge qui ne résident pas en logement social. On observe un écart du même ordre concernant les jeunes de 20-24 ans : 66% de ceux qui résident en logement social se déclarent préoccupés par l’insécurité contre 57% seulement des non-résidents en logement social.

Des craintes variées en matière d’insécurité

Les craintes des personnes résidant en logement social et préoccupées par l’insécurité concernant leur lieu d’habitation apparaissent variées. Les première de ces craintes concerne la drogue et la violence: 58% des résidents en logement social préoccupés par l’insécurité déclarent que les phénomènes liés à la drogue les préoccupent "beaucoup" ; 57% d’entre eux sont très préoccupés par les agressions physiques avec utilisation d’une arme (couteau, arme à feu etc.). Viennent ensuite les attaques aux biens :56% des résidants en logement social préoccupés par l’insécurité déclarent que les effractions ou tentatives d’effraction de leur voiture les préoccupent "beaucoup" ; 55% craignent "beaucoup" le vandalisme sur leurs biens personnels, 54% un cambriolage ou une tentative de cambriolage et 53% un vol à l’arrachée. 49% s’inquiètent encore "beaucoup" des agressions physiques à caractère sexuel, 45% des coups et 42% des représailles. Les actes relevant davantage d’incivilités préoccupent un peu moins, bien que demeurant des préoccupations importantes. Les rassemblements dans les halls d’immeuble tout comme les menaces préoccupent "beaucoup" 38% des résidents en logement social préoccupés par l’insécurité. Les difficultés liées à la présence de chiens ou d’autres animaux dangereux préoccupent "beaucoup" 36% d’entre eux, les injures 31% et les bousculades 22%.

Au-delà de ce premier classement, on observe des différences propres aux différentes catégories de population. Ainsi, la crainte d’une agression physique avec utilisation d’une arme apparaît plus spécifique aux jeunes, notamment chez les 15-19 ans, puisqu’elle préoccupe "beaucoup" 68% d’entre eux. La crainte des menaces est également plus importante au sein de cette tranche d’âge. La crainte des rassemblements dans les halls d’immeuble est plus marquée au sein de la catégorie des 45-54 ans, quand la crainte des phénomènes liés à la drogue est plus forte chez les personnes de 45 à 69 ans. Les phénomène liés à la drogue semblent par ailleurs préoccuper davantage les personnes à faible revenus, sans doute davantage confrontées à ce problème, de même que les personnes en couple avec trois enfants ou plus, probablement inquiets pour leurs enfants. On observe globalement qu’un niveau d’études supérieur porte à s’inquiéter moins que la moyenne des personnes interrogées.

Une évolution du sentiment d’insécurité aussi alarmante dans le logement social qu’ailleurs

Le bilan apparaît plutôt négatif puisque plus de la moitié des Français ont le sentiment que l’insécurité est en augmentation dans leur lieu d’habitation. Mais si le profil des personnes préoccupées par l’insécurité permet d’entrevoir une spécificité de la situation dans le logement social, l’évolution du sentiment d’insécurité n’est cependant pas plus alarmante dans le logement social. En effet, si 47% des résidents en logement social estiment, lorsqu’ils pensent à leur lieu d’habitation, que l’insécurité est aujourd’hui en augmentation par rapport à il y a trois ans, ce sentiment est partagé par 53% de l’ensemble des Français.

Lorsque vous pensez à votre lieu d’habitation, diriez-vous que l’insécurité est aujourd’hui en forte augmentation, en légère augmentation, en légère diminution, en forte diminution ou est-elle stable par rapport à il y a trois ans ?



Référent national


Résidents en logement social (Base : 1037 personnes)

Ensemble des Français

(Base : 1013 personnes)

Non résidents en logement social

(Base : 876 personnes)

En forte augmentation

26

28

30

En légère augmentation

21

25

24

S/T en augmentation

47

53

54

En légère diminution

6

3

3

En forte diminution

3

2

1

S/T en diminution

9

5

4

Stable

42

39

39

Ne se prononce pas

2

3

3


100

100

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En d’autres termes, alors que la majorité des Français a le sentiment que l’insécurité est en augmentation dans leur lieu d’habitation, c’est un sentiment présent chez moins de la moitié des personnes vivant en logement social. Le sentiment d’une "forte" augmentation de l’insécurité est plus marqué chez les personnes âgées de plus de 35 ans que chez les moins de 35 ans. Surtout, il est très fort chez les personnes qui ont été victimes d’actes d’agression ou d’incivilité au cours des douze derniers mois. On observe ainsi que seulement 16% des résidents en logement social n’ayant subi aucune agression pensent que l’insécurité est en "forte augmentation" contre 48% des personnes ayant été victime de deux actes ou plus.

Influence de l’expérience personnelle sur le sentiment d’augmentation de l’insécurité



Référent national


Résidents en logement social craignant plus souvent pour leur sécurité et celle de leurs biens

Ensemble des Français craignant plus souvent pour leur sécurité et celle de leurs biens

Non résidents en logement social craignant plus souvent pour leur sécurité et celle de leurs biens

Personnes n’ayant subi aucun acte

24

27

27

Personnes ayant subi un acte

30

41

44

Personnes ayant subi deux actes ou plus

59

60

61

L’augmentation du sentiment d’insécurité ne se révèle donc pas propre au logement social, au contraire. Le fait que le sentiment d’une augmentation de l’insécurité soit plus fort dans les zones où l’insécurité n’est justement pas la plus forte montre qu’il y a une distorsion de la réalité. Les personnes qui connaissent l’insécurité essentiellement par l’image que leur en donnent les médias ont peut-être tendance à l’exagérer. Et par conséquent, leur sentiment d’insécurité apparaît finalement plus fort – car non fondé sur une situation vécue réellement – que celui des personnes résidant dans des zones où l’insécurité est réellement plus présente.

L’insécurité en tant que vécu : une réalité plus ancrée dans le logement social

Bien que le sentiment d’une hausse de l’insécurité ne soit pas plus fort dans le logement social, cette étude révèle que les personnes qui vivent en logement social sont davantage confrontées à l’insécurité que l’ensemble de la population. Ce constat n’est d’ailleurs pas contradictoire avec l’affirmation précédente : les résidents en logement social peuvent tout à fait avoir le sentiment que l’insécurité n’est pas en augmentation dans leur lieu d’habitation car tout dépend en réalité du niveau de départ.

Près du quart des résidents en logement social (23%) déclarent, lorsqu’ils pensent à leur lieu d’habitation, avoir été victimes de vandalisme sur leurs biens personnels au cours des douze derniers mois, contre 17% de l’ensemble des Français. 18% ont été victimes d’une effraction ou une tentative d’effraction de leur voiture dans le but de la voler ou de voler quelque chose à l’intérieur, contre 15% de l’ensemble de la population, 16% déclarent avoir été injuriés, contre 13% de l’ensemble de la population et 12% ont rencontré des difficultés liés à la présence de chiens dangereux contre 9% des Français dans leur ensemble. Résidents et non résidents en logement social ont été victimes dans les mêmes proportions de bousculades (9%), de cambriolages ou tentatives de cambriolages dans leur logement (5%), de coups (2%), d’agressions physiques avec utilisation d’une arme (2%) et de représailles (3%). Les résidents en logement social demeurent un peu plus nombreux à avoir subi des menaces (8% contre 7% des Français) ainsi que des vols à l’arrachée (3% contre 2% de l’ensemble de la population). Au total, 48% des résidents en logement social ont été victimes d’au moins un acte au cours des douze derniers mois, contre 40% de l’ensemble de la population et 38% des non résidents en logement social. Il apparaît donc clairement que ces actes, à l’origine de l’insécurité, sont plus répandus dans le logement social. A peine plus de la moitié de la population résidant en logement social (52%) n’a été victime d’aucun acte au cours des douze derniers mois contre 62% des non résidents en logement social. Le problème de la sécurité se pose avec plus d’acuité dans le logement social.



Référent national


Résidents en logement social (Base : 1037 personnes)

Ensemble des Français

(Base : 1013 personnes)

Non résidents en logement social

(Base : 876 personnes)

Personnes ayant été victimes d’une agression physique au cours des 12 derniers mois

3

3

3

Personnes ayant été victimes d’une attaque aux biens au cours des 12 derniers mois

30

25

24

Personnes ayant été victimes d’incivilités au cours des 12 derniers mois

33

27

26

Personnes n’ayant été victime d’aucun acte

52

60

62

Ces actes sont avant tout des incivilités (injures, menaces, bousculades etc.), mais les attaques aux biens sont également nombreuses. En revanche, les agressions physiques représentent sont nettement moins fréquentes. La tendance nationale est ici identique à ce que l’on observe en logement social.

Les réactions aux agressions varient en fonction de la nature de l’acte. Ainsi, davantage de personnes ont porté plainte suite à des attaques aux biens. Ceci peut s’expliquer par le caractère indispensable de la plainte dans ces circonstances, pour des questions d’assurance : 66% des résidents en logement social victimes d’une effraction ou d’une tentative d’effraction de leur voiture ont déclaré cet acte (62% ont déposé une plainte et 4% une main courante) ; 64% des personnes victimes d’un vol à l’arrachée l’ont déclaré (55% ont déposé une plainte, 9% une main courante) ; 60% des personnes victimes d’un cambriolage ou d’une tentative de cambriolage dans leur logement l’ont déclaré (51% ont porté plainte, 9% ont déposé une main courante) ; 42% des victimes de vandalisme sur leurs biens personnels ont également déclaré ces actes. Certaines agressions physiques, jugées particulièrement graves, sont également des motifs de déclaration. Ainsi, toutes les personnes victimes d’une agression physique avec utilisation d’une arme ont déclaré leur agression. Mais 59% seulement ont déposé une plainte. 56% des personnes victimes de coups ont déclaré ces actes, 47% ayant porté plainte. En revanche les incivilités sont plus rarement déclarées. Tout dépend de leur gravité. Ainsi, si 19% seulement des personnes victimes d’injures les déclarent – proportion qui n’est d’ailleurs pas négligeable – c’est le cas de 39% des personnes victimes de menaces.

L’identification des fauteurs d’insécurité

Cette enquête révèle, par ailleurs, une bonne connaissance de ces actes de la part des résidents en logement social, ce qui vient confirmer qu’il s’agit pour eux d’une réalité.

Ainsi, plus des deux tiers des résidents en logement social pensent que ces actes sont commis principalement par des personnes qui ne vivent pas dans leur groupe de logements, tandis que 19% seulement estiment qu’ils sont commis principalement par des personnes qui vivent dans le même groupe de logements qu’eux. Les résultats enregistrés ici viennent confirmer une idée souvent avancée : l’insécurité ne naît pas dans le groupe de logements, dans la cité, elle vient d’ailleurs, d’une autre cité à proximité. Pour 73% des personnes résidant en logement social interrogées, ces actes sont commis généralement le soir ou la nuit. Pour 49% des sondés, ils sont commis généralement le week-end et pour un quart, ils sont commis plutôt en semaine. Pour une grande majorité des personnes interrogées (84%), ces actes sont commis généralement par des groupes d’individus. 9% seulement pensent qu’ils sont le fait d’individus isolés

Selon les résidents en logements social interrogés, la cause de l’insécurité réside avant tout dans le laxisme des autorités parentales. En effet, pour 82% d’entre eux, les parents qui ne s’occupent pas suffisamment de leurs enfants et les laissent livrés à eux-mêmes sont en grande partie responsables de l’insécurité dans leur lieu d’habitation. Cette idée est un peu plus marquée chez les personnes de plus de 35 ans. 56% des résidents en logement social pensent parallèlement que le chômage et l’inactivité qui en découle constituent les principales causes de l’insécurité dans leur lieu d’habitation (50% des personnes de moins de 35 ans contre 60% des personnes de plus de 35 ans). Dans un cas comme dans l’autre, l’inactivité se trouve au cœur du problème, qu’elle soit causée par une situation de chômage ou par le laxisme des parents. C’est parce que l’insécurité prend avant tout son origine dans des problèmes d’ordre social que près des deux tiers des personnes interrogées ne sont pas d’accord pour affirmer que l’insécurité dans leur lieu d’habitation nécessite l’emploi de services de sécurité privés. Là ne réside pas la solution pour les habitants. Plus le niveau d’études des personnes interrogées est élevé plus elles s’opposent à cette idée. Reste que plus de la moitié des résidents en logement social (54%) estiment que l’insécurité dans leur lieu d’habitation nécessite en revanche la présence de la police ou de la gendarmerie, bien que les plus jeunes soient également majoritairement réfractaires à cette idée. Les résidents en logement social sont d’ailleurs majoritaires (58%) à rejeter l’idée selon laquelle la police ou la gendarmerie craignent d’intervenir sur leur lieu d’habitation. Ils s’opposent d’autant plus à cette affirmation qu’ils sont jeunes (63% des jeunes de 15

à 19 ans contre 47% seulement des personnes âgées de plus de 70 ans). Enfin, les trois-quarts (75%) des résidents en logement social estiment que les auteurs de ces actes sont rarement sanctionnés.

La lutte contre l’insécurité : une responsabilité partagée

Malgré le constat d’une insécurité issue avant tout du laxisme parental et de l’inactivité, c’est aux forces de l’ordre qu’il revient en premier lieu d’assurer la sécurité (Mais il faut souligner ici que la question parle « d’assurer la sécurité » et non de mener à bien la prévention en matière d’insécurité, ce qui induit des réponses différentes). Ainsi, pour 46% des résidents en logement social interrogés, c’est à la police et à la gendarmerie que revient en premier le devoir d’assurer la sécurité dans leur lieu d’habitation. Cette réponse est de loin la plus souvent citée, démontrant la légitimité de ces acteurs par rapport aux autres. Pour 16% des personnes interrogées, c’est avant tout aux locataires ou aux propriétaires eux-mêmes que revient ce devoir, ce qui induit une responsabilisation des résidents en logement social face à la question de l’insécurité ; 13% estiment que c’est à la mairie d’assurer la sécurité, 11% aux gardiens d’immeubles, 7% aux propriétaires-bailleurs et 3% aux maisons de la Justice et du Droit. 1% seulement des personnes interrogées estime que c’est aux associations d’assurer la sécurité, sans doute parce qu’on attend d’elles avant tout de jouer un rôle préventif.

Parmi les acteurs suivants, selon vous, à qui revient le devoir d’assurer la sécurité dans votre lieu d’habitation ?


En premier %

Total

A la police ou à la gendarmerie

46

73

Aux locataires ou aux propriétaires eux-mêmes

16

28

A la mairie

13

38

Aux gardiens d’immeuble

11

23

Aux propriétaires-bailleurs

7

16

Aux maisons de la Justice et du Droit

3

10

Aux associations

1

6

Autres

1

2

Ne se prononce pas

2

2


100

(1)

(1) Total supérieur à 100, plusieurs réponses possibles

Si 28% des résidents en logement social interrogés ont répondu dans le sens de la responsabilisation des locataires et propriétaires eux-mêmes, ils sont en réalité plus nombreux à être prêts à s’investir. En effet, 57% d’entre eux se déclarent prêts à participer à des initiatives en faveur de la sécurité dans

leur lieu d’habitation. Ce résultat est identique à celui enregistré chez les non-résidents en logement social (57% également). Dans le logement social comme pour l’ensemble de la France et les non-résidents en logement social, on observe que les hommes se montrent plus enclins à participer à ce type d’initiatives (10 points d’écart en moyenne entre hommes et femmes). On observe en revanche des différences significatives liées à l’âge. Ainsi, si dans l’ensemble les personnes de moins de 35 ans sont moins prêtes que les personnes de plus de 35 ans à s’investir en faveur de la sécurité de leur lieu d’habitation, ce n’est pas le cas dans le logement social. 20% seulement des non-résidents en logement social de moins de 35 ans sont "tout à fait" prêts à s’investir ainsi, contre 27% des non-résidents en logement social de plus de 35 ans. Tout comme les jeunes non-résidents en logement social nous sont apparus plus préoccupés par l’insécurité que l’ensemble des jeunes Français, ils se révèlent également davantage prêts à s’investir pour assurer la sécurité dans leur lieu d’habitation, preuve qu’ils se sentent concernés. C’est peut être sur cette tranche de la population qu’il faut axer les efforts de lutte contre l’insécurité. Leur volonté de s’investir dans cette lutte laisse entrevoir la possibilité de mener auprès d’eux des actions, en particulier de prévention.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

Société