Les salons de Paris et de province résistent bien à la crise
Le tourisme représente le premier poste excédentaire de la balance des paiements de la France. Générateur d’emploi et de croissance, il est considéré depuis plus de trente ans comme une industrie à part entière, au même titre que les secteurs agricole et automobile. On estime qu’il représente environ 6 % du PIB national et 10 % du PIB francilien. Le tourisme «dit » d’affaires diffère structurellement du tourisme d’agrément de par sa motivation initiale : la raison principale du déplacement est professionnelle, non motivée en priorité par les attraits purement «touristique»de la destination. Il est cependant très connexe puisque les congressistes ou les visiteurs de salons participent à l’activité touristique et sont des «repeaters» potentiels. Dans ce contexte, mesurer l’activité des salons, branche importante du tourisme d’affaires apparaît essentiel. En effet, 13 % de l’emploi touristique en Ile-de-France est généré par ce secteur.
Le secteur des foires et salons, générateur de fortes retombées économiques pour la France
La France se situe au 2ème rang sur le plan européen et au quatrième sur le plan mondial pour l’accueil des entreprises exposantes dans les salons internationaux, devancée respectivement par la Chine, les Etats-Unis et l’Allemagne. Paris Île-de-France occupe la place de leader mondial dans l’accueil de visiteurs des salons internationaux avec Milan*. Le secteur des salons en France représente en 2010 : 5,951 millions de m² de stands loués, 226 000 exposants et 23 millions de visiteurs. Les retombées économiques du secteur des foires et salons sont estimées pour la France en 2010 à 5,8 milliards d’euros. Cette estimation résulte de la mesure des dépenses des exposants et des visiteurs menée par Médiamétrie et Ipsos auprès de 20 salons à Paris et en province fin 2010. La moitié des retombées économiques correspond à des dépenses directes (location de la surface + stand), l'autre moitié à des dépenses liées au séjour des visiteurs & exposants. Ceci équivaut à un peu moins de 90 000 emplois temps plein. Les étrangers contribuent fortement aux retombées économiques du secteur en France puisqu’ils génèrent 37 % des dépenses (2,1 milliards d’euros) alors qu’ils ne représentent que 17 % des exposants et 11 % des visiteurs extérieurs à la région de la manifestation.
Paris Île-de-France occupe une position dominante dans l’hexagone, notamment grâce aux étrangers
La région capitale accueille près de la moitié des entreprises exposantes et des visiteurs présents sur les salons français, soit 92 000 exposants et 9,6 millions de visiteurs pour 2,350 millions de m²de surface nette louée. La position dominante de l’Île-de-France est encore plus significative lorsqu’il s’agit des retombées économiques puisque la région capitale génère 68 % du total des retombées économiques nationales, soit 3,9 milliards d’euros. Cela correspond à un peu plus de 60 000 emplois temps plein (69 % des emplois générés par le secteur en France). En 2010, 27,4 millions de nuitées ont été générées à l’occasion d’un séjour d’affaires à Paris, et 10 % de ces nuitées l’ont été
dans le cadre d’un séjour à Paris lors de la visite ou l’animation d’un salon. La place de Paris prospère en outre grâce aux clientèles internationales : 50 % des dépenses sont générées par des entreprises ou des hommes d’affaires étrangers alors qu’ils ne représentent que 28 % des exposants et 14 % des visiteurs non franciliens. Par ailleurs, la région capitale s’avère très attractive pour les étrangers car elle accueille 5 visiteurs étrangers sur 6 et les deux tiers des entreprises exposant en France. Ainsi, 91 % des dépenses des étrangers (visiteurs et exposants) en France sont réalisées en Île-de-France.
Les dépenses des exposants génèrent très majoritairement des retombées "directes"
L’enquête auprès des exposants nous indique que 90 % de leur budget est consacré à la participation au salon et tous les services liés dont la conception, l’équipement, le montage et le démontage du stand. Cette dépense dite "directe", ramenée au m², s’élève à 1000 euros pour un exposant étranger sur un salon en France. Elle est 3 fois moindre pour un exposant français. Un exposant dépense 30 % de plus sur un salon à Paris que sur l’ensemble des manifestations nationales. La surface d'un stand étranger en France est de 30m², légèrement supérieure à celle d'un stand français de 27 m². 10 % du budget de l'exposant est lié au séjour du personnel de l'entreprise exposante (transport, hébergement et restauration). Ce sont les dépenses dites "de séjour". Une personne (qui n’habite pas habituellement dans le département ou la région du salon) travaillant sur un salon en France pour le compte d’une entreprise exposante étrangère dépense 200 euros par jour, transport compris. Ces frais de séjour sont divisés par deux pour un exposant français. Par ailleurs, l’étude nous indique que parmi les exposants étrangers en France (qui représente 20% du total des exposants), les Italiens sont les plus nombreux (1 exposant étranger sur 5). Un peu plus de 50 % des exposants internationaux viennent d'un pays limitrophe à la France (Italie, Espagne, Suisse, Belgique, Allemagne), la Chine et l'Inde représentant 10 % des exposants étrangers.
Les visiteurs étrangers sur les salons professionnels internationaux ont par rapport aux visiteurs français des séjours une fois et demie plus long et des dépenses journalières deux fois supérieures
Les dépenses des visiteurs sont exclusivement liées au séjour. La durée moyenne de séjour d’un visiteur français sur un salon professionnel international est de 2,5 jours. Elle est de 4 jours pour un étranger. Ce dernier dépense un peu plus de 300 euros par jour,
transport compris, lorsqu’un français en dépense 2 fois moins (150 euros). Les visiteurs locaux représentent la première clientèle des salons. En effet, près de 75 % des français visitant un salon dans l’hexagone habitent ou travaillent dans le bassin économique où se tient cette manifestation (60% en Île-de-France). Concernant les visiteurs internationaux (soit 11 % de l’ensemble des visiteurs extérieurs à la région de la manifestation), les Italiens, les Espagnols, les Britanniques et les Belges représentent chacun 10 % de l’ensemble des étrangers présents sur un salon en France. 50 % des visiteurs étrangers sont originaires d'un pays limitrophe à la France. Hors Europe, 6 à 7 % proviennent des BRIC et autant de l'Amérique du Nord.
L’utilisation des nouveaux ratios (2010) confirme le montant des anciennes estimations tout en indiquant des structures de dépenses différentes
La comparaison des retombées économiques en 2010 selon l’utilisation des anciens et nouveaux ratios de dépenses nous montre que nous obtenons un montant global assez proche. Avec les anciens ratios de dépenses estimées en 2000, les retombées économiques en 2010 en Île-de-France seraient estimées à3,70 milliards d'euros contre 3,95 milliards avec les nouveaux ratios de dépenses 2010 (gain de 250 millions d'euros avec les nouveaux ratios). L’observation entre les «nouvelles»retombées économiques 2010 calculées à partir des nouveaux ratios de dépenses (2010) et les «anciennes» estimées en 2010 à partir des anciens ratios de dépenses datant de 2000 fait apparaître les évolutions suivantes :
Pour les étrangers. Nous constatons une augmentation de près de 60 % de la dépense des exposants et des visiteurs étrangers. La dépense accrue dans le domaine lié à l’aménagement et l’animation des stands étrangers indique, qu’en l’espace de 10 ans, la place de Paris s'est fortement internationalisée et industrialisée, permettant de mieux répondre aux demandes mondiales les plus exigeantes. Le doublement de la durée de séjour des étrangers à Paris qui conforte la capitale française comme une destination incontournable dans le domaine des salons a eu pour effet d’augmenter sensiblement les dépenses étrangères d’hôtellerie et de restauration.
Pour les Français : Scénario différent avec une baisse des dépenses globales d’un peu moins de 20%. Cette baisse est due, entre autre, à la diminution des dépenses liées à la création et la gestion du stand. On observe malgré tout un allongement de la durée de séjour des visiteurs français sur les salons Grand Public. Selon les nouveaux ratios établis en 2010 (versus ancien ratios de 2000), l’estimation des retombées économiques en Île-de-France est supérieure de 250 millions d’euros.
La place de Paris qui génèrent 68 % des retombées économiques du secteur des foires et salons en France, s'est industrialisée et internationalisée en l’espace de 10 ans. 1 euro de retombées économiques sur 2 dépend désormais des exposants et/ou des visiteurs étrangers (1 sur 3 avec les anciens ratios de 2000). Les étrangers constituent donc aujourd’hui incontestablement le vrai moteur de croissance du secteur.
CHIFFRES CLES 2010
En France
5,8 milliards d’euros de retombées économiques en 2010 pour le secteur des foires et salons.
- 37 % des dépenses (2,1 milliards d’euros) sont générées par les exposants et les visiteurs étrangers alors qu’ils ne représentent que 17 % des exposants et 11 % des visiteurs extérieurs à la région de la manifestation.
- 90 000 emplois temps plein sont générés par l’activité foires et salons.
- 1 000 euros par m2 de dépenses pour la création, le montage et l’animation d’un stand étranger. Trois fois moins pour un exposant français.
- 300 euros de dépenses par jour pour un visiteur étranger (transport compris) et 150 euros pour un visiteur français sur un salon professionnel international.
- La durée de séjour des visiteurs étrangers est de 4 jours, un tiers de moins (2,5 jours) pour les visiteurs français de salons professionnels internationaux.
En Île-de-France
- 3,9 milliards d’euros de retombées économiques en Île-de-France pour le secteur des foires et salons, soit 68 % du total national. 50 % des dépenses (soit 1,9 milliard d’euros) sont générées par des entreprises ou des hommes d’affaires étrangers alors qu’ils ne représentent que 28 % des exposants et 14 % des visiteurs non franciliens.
- Plus de 60 000 emplois temps plein sont générés par l’activité foires et salons (69 % des emplois de ce secteur en France).
- 91 % des dépenses des étrangers (visiteurs et exposants) en France sont réalisées en Île-de-France.
- 3,1 millions de nuitées ont été effectuées en hébergement marchand par des visiteurs et des exposants de salons franciliens.
"Foires et salons, les étrangers contribuent aux retombées économiques", un reportage Les Echos TV