Les soucis des habitants de l'Ile-de-France
Evaluation des conditions de vie
Lorsqu’ils envisagent les diverses dimensions de leur cadre de vie, les Franciliens considèrent avec satisfaction leur univers domestique, mais de manière plus nuancée les échelons supérieurs. Ils se déclarent ainsi massivement satisfaits de leur logement (82%), sensiblement moins de leur quartier (70%), de leur ville (65%) et de leur région (61%).
Au total, le bilan que font les Franciliens de l’évolution de leur condition de vie depuis dix ans est plus que mitigé : 34% estiment qu’elles se sont plutôt améliorées, 35% plutôt détériorées, 29% considérant qu’elles n’ont pas évolué. Le constat d’une détérioration des conditions de vie est particulièrement marqué chez les résidents les plus anciens (38%).
Les priorités de l’action régionale
L’environnement et la qualité de vie (66%), les transports publics (63%) et la sécurité (63%) constituent les priorités de l’action régionale, loin devant l’emploi (40%) ou encore le logement (18%).
Cette hiérarchie est différente selon les catégories sociales. L’environnement et la qualité de vie sont particulièrement mis en avant par les 25/34 ans (73%), les 35/44 ans (70%), les cadres supérieurs et professions libérales (74%). Parallèlement, les personnes déclarant résider depuis moins de dix ans (72%) et les habitants des villes de plus de 200.000 habitants (73%) en font également un axe prioritaire, dans des proportions sensiblement supérieures à l’ensemble.
La sécurité est quant à elle plus particulièrement citée par les plus de 65 ans (76%), les retraités (74%). Enfin les transports publics constituent, pour les plus de 35 ans (67%) et les cadres supérieurs et professions libérales (72%), un domaine où l’action régionale est particulièrement attendue.
L’environnement et la qualité de vie
Testés plus spécifiquement sur les aménagements prioritaires en matière d’amélioration de la qualité de l’air, les Franciliens privilégient l’adaptation industrielle à l’intervention des pouvoirs publics. 83% jugent ainsi prioritaire le fait de " rendre moins polluants les véhicules ". L’encouragement à l’utilisation de véhicules propres (70%), la limitation de la circulation automobile lors des pics de pollution (60%) et l’incitation des habitants à ne pas prendre leur voiture lorsque ça n’est pas indispensable (58%), s’ils demeurent prioritaires aux yeux d’une majorité des Franciliens, apparaissent en relatif retrait.
La préconisation en matière de qualité d’eau porte très nettement sur la prise de mesures afin d’éviter les rejets polluants (91%). La construction de stations d’épuration constitue certes un aménagement prioritaire pour 60% des personnes, mais une part importante de la population (29%) considère qu’il s’agit là d’un aménagement secondaire.
Enfin, les priorités en matière de cadre de vie portent principalement sur les espaces verts, qu’il s’agisse d’aménagements urbains ou péri-urbains : la protection des forêts et des espaces naturels (81%) ou encore l’aménagement des espaces verts dans les villes (76%) sont des mesures largement plébiscitées par les habitants de la région. Parallèlement, la création ou le développement de quartiers piétonniers dans les centres villes (65%) et la construction de murs et de couvertures anti-bruit (63%) sont jugés moins prioritaires.
Les transports publics
Le développement des liaisons banlieue à banlieue constitue la principale attente des habitants de la région en matière de nouvelles infrastructures (86%). Il est intéressant de noter que les Parisiens n’expriment pas, sur ce point, un avis divergent. La multiplication des sites protégés pour les bus (60%) et la construction de parkings pour faciliter l’accès aux lignes de transports en commun (54%) sont jugées prioritaires par une majorité des habitants, mais dans des proportions sensiblement moindres. A l’opposé, l’aménagement de véloports gardés dans les gares est majoritairement perçu comme un outil secondaire (49%).
Les progrès en matière de qualité de service dans les transports passent par l’amélioration de la fréquence et de la ponctualité des transports en commun (82%), mais aussi par une meilleure sécurité : 77% des Franciliens font du renforcement de la sécurité par des personnels plus nombreux un axe d’action prioritaire. L’accessibilité des personnes à mobilité réduite (67%), l’aménagement de tarifs pour les populations les moins favorisées et les jeunes (57%) et, dans une moindre mesure, l’amélioration de l’information de voyageurs (48%) complètent les attentes des Franciliens dans ce domaine. Enfin, il semble qu’en matière de transports en commun, les Franciliens focalisent leurs attentes sur l’aspect pratique et utilitaire, au détriment de l’amélioration de l’esthétique. Une majorité (49%) juge que la rénovation des rames de métro et des trains pour un meilleur confort du voyageur constitue un axe d’amélioration secondaire.
Le développement du transport fluvial et ferroviaire afin de diminuer le trafic poids-lourds constitue un facteur prioritaire en matière d’amélioration de la circulation et de la sécurité routière (78%). Les aménagements liés au développement de nouveaux modes de transports sont également réclamés, mais dans des proportions moindres : 55% préconisent une politique de sensibilisation des conducteurs de deux roues aux dangers de la circulation, 54% la création de pistes exclusivement réservées aux vélos et aux rollers. A l’opposé, l’organisation et le développement du co-voiturage ne semblent pas correspondre aux attentes de la majorité : 52% estiment cet axe secondaire.
La solidarité et la sécurité
L’amélioration de la situation en matière de logement social est conditionné par la transformation des bureaux vides en logements sociaux (66%), l’accélération de la réhabilitation des immeubles sociaux (65%), et par la construction de logements pour les plus démunis (53%). On constate toutefois que pour de fortes minorités des habitants, ces mesures apparaissent comme secondaires.
Le chapitre de la solidarité permet de distinguer deux vecteurs prioritaires, et, au delà, d’identifier deux publics particuliers : le développement des équipements destinés aux personnes handicapées (74%) et l’amélioration de l’accueil des personnes âgées (72%) matérialisent les liens de solidarité. L’aide apportée aux associations luttant contre le SIDA ou la toxicomanie reçoit un accueil plus timide (57%), même si les plus jeunes insistent sur ce point (67% des moins de 35 ans jugent cette politique prioritaire).
Enfin la sécurité se caractérise par une forte demande de proximité : 71% des Franciliens font du développement de l’îlotage un élément prioritaire. Parallèlement, le renforcement des mesures de sécurité dans les lycées apparaît également comme un souci de premier plan.
L’emploi et la formation
Dans la hiérarchie globale des attentes en matière d’action régionale, le chômage, avec 40%, ne se positionne qu’en quatrième position. Quant à la formation professionnelle (10%) et aux lycées (10%), elles enregistrent les scores les plus faibles. Logiquement, ce niveau d’attente se vérifie lorsque l’on envisage plus spécifiquement chacun des chapitres.
Les différents axes testés en matière d’éducation et de formation enregistrent, au global, de faibles niveaux d’attente. Si le développement de la formation professionnelle (76%) et la rénovation, la création de lycées (62%) sont des points sur lesquels la population souhaite voir la Région intervenir prioritairement, le développement du logement étudiant (42%) et la multiplication de lieux de vie dans les établissements (32%) apparaissent secondaires pour une majorité.
En matière d’emploi et de formation professionnelle, seuls le soutien à l’artisanat et au commerce de proximité (72%) et le renforcement de la formation des salariés et des demandeurs d’emploi (69%) sont nettement privilégiés. Le développement de la recherche et de l’innovation (52%), l’incitation des entreprises pour qu’elles s’implantent en Ile de France (48%) et la mise en œuvre d’emplois jeunes (45%) sont nettement moins considérées comme des axes d’intervention prioritaires.