Les trois périodes de la popularité de Jean-Pierre Chevènement
Alors qu'une majorité de Français souhaitait son maintien au sein du gouvernement Jean-Pierre Chevènement quitte le ministère de l'Intérieur fort d'une popularité à la fois majoritaire et relativement consensuelle.
Avec 51% d'opinion favorables enregistrées dans le dernier baromètre Ipsos-Le Point (contre 32%), Jean-Pierre Chevènement se situe en cinquième position du classement des personnalités, derrière Bernard Kouchner, Jack """"La""""ng, Martine Aubry et Elisabeth Guigou.
Apprécié par les sympathisants de gauche (56% contre 31%), Jean-Pierre Chevènement est en outre aujourd'hui l'homme politique de gauche le mieux " noté " par les sympathisants de droite (54% contre 34%), en dehors de Bernard Kouchner, aujourd'hui éloigné du microcosme politique. Dans cette catégorie, il devance même, en opinions favorables, François Bayrou, Alain Madelin, Charles Pasqua, Michèle Alliot-Marie ou Nicolas Sarkozy.
Les trois périodes
En hausse au cours des deux derniers mois, la popularité de Jean-Pierre Chevènement a connu trois périodes depuis son arrivée au sein du gouvernement de Lionel Jospin, au printemps 1997.
""""La"""" première période, de son arrivée au printemps 1998, correspond à celle du " ministre de gauche ". Alors soutenu par les sympathisants de gauche il reste majoritairement rejeté par ceux de droite. Cela ne le différencie pas, à cette époque, des autres poids lourds politiques du gouvernement.
""""La"""" montée en puissance du soutien des sympathisants de droite et l'accident d'hospitalisation de Jean-Pierre Chevènement marquent le début de la deuxième période. A partir de mai 1998, ses prises de positions fermes sur les dossiers de l'immigration et de la sécurité valent au ministre de l'Intérieur des gains de popularité sensibles auprès des personnes se déclarant proches de l'UDF ou du RPR.
Le grave accident dont il est la victime au cours de l'été 1998 et son retour à son poste quelques semaines plus tard accentuent alors sensiblement cet effet de proximité auprès de l'ensemble des catégories de la population. Entre septembre 1998 et mars 1999 Jean-Pierre Chevènement apparaît alors à plusieurs reprises comme le ministre le plus populaire du gouvernement.
""""La"""" troisième et dernière période de la popularité de Jean-Pierre Chevènement s'amorce au printemps de l'année 1999. L'affaire de la paillote " Chez Françis " provoque une chute rapide et sensible du potentiel de sympathie que le ministre de l'intérieur suscite à droite. """"La"""" baisse enregistrée n'est toutefois pas suffisamment forte pour le priver durablement du soutien global majoritaire dont il bénéficie encore aujourd'hui.