Les trois-quarts des Français satisfaits de l'aménagement de leur ville
Les collectivités territoriales : le principal sinon l'unique intervenant dans le processus de décision de l'aménagement des villes
Quand on leur demande qui, aujourd'hui, contribue le plus à décider de l'aménagement de leur ville, les Français citent très majoritairement en premier les collectivités territoriales. Les autres intervenant proposés sont nettement moins cités comme premier contributeur (8 % pour l'Etat et les associations d'habitants, 5 % pour le secteur privé).Il apparaît donc clairement que de l'avis des interviewés, ce sont les collectivités territoriales qui sont les principaux responsables des décisions prises dans le domaine de l'aménagement de leur ville. Les Français ne considèrent en aucun cas que l'aménagement de leur ville échappe aux pouvoirs publics. Par ailleurs, ils ne pensent pas que les promoteurs immobiliers disposent d'un poids primordial dans ce domaine.Les autres intervenants sont également cités, le plus souvent en seconde position, bien après les collectivités territoriales. Si l'on cite l'Etat , les associations d'habitants et le secteur privé, c'est plus parce qu'une seconde réponse est possible et moins parce qu'on leur accorde un rôle majeur.
Un aménagement des villes qui, sur le terrain, dépend également principalement des pouvoirs publics
Au-delà du processus de décision, les Français considèrent également que les pouvoirs publics (au-travers des services techniques de l'Etat et des collectivités territoriales) sont les intervenants contribuant le plus sur le terrain à l'aménagement de leur ville (cités en premier par 51 % des personnes interrogées et par 73 % au total).Ce poids prédominant des services techniques explique que les architectes et les urbanistes sont relégués en deuxième position (49 % du total des citations mais seulement 20 % de citations en premier). A l'instar de la question précédente, les associations d'habitants et le secteur privé sont moins souvent cités Le souhait d'une plus grande participation des associations d'habitants
Tant dans le domaine du processus de décision que dans celui de l'action sur le terrain, les Français souhaitent toujours que les collectivités territoriales (pour les décisions) et les services techniques de l'Etat et des collectivités territoriales (pour l'action sur le terrain) continuent de contribuer le plus à l'aménagement de leur ville. Au travers de ce constat du poids des pouvoirs publics dans l'aménagement des villes et du souhait qu'il perdure, ces chiffres soulignent la confiance témoignée à leur égard par les Français.Toutefois, ces derniers manifestent également le souhait de voir les associations d'habitants jouer à l'avenir un rôle plus important. En effet, 54 % d'entre eux souhaitent que ces associations jouent un rôle majeur dans les décisions concernant l'aménagement de leurs villes et 51 % qu'elles jouent le même type de rôle dans l'action sur le terrain.Pour ces deux aspects de l'aménagement des villes, un Français sur quatre considère même que les associations d'habitants devraient être le principal contributeur.Le souhait d'une plus forte contribution des habitants, notamment pour l'action sur le terrain, est plus particulièrement présent dans les classes d'âge les plus élevées. En revanche, on ne constate pas de différences majeures selon la taille de l'agglomération dans laquelle résident les personnes interrogées.
Une définition de l'architecture tournée vers l'aménagement et la rénovation urbaine
La définition donnée par les Français de l'architecture souligne à quel point celle-ci s'inscrit aujourd'hui dans un cadre plus large que la simple construction de logements ou de bâtiments publics.Aujourd'hui, selon les Français, l'architecture consiste avant tout à rénover et réhabiliter les quartiers urbains (51%) et à aménager la ville et l'espace à grande échelle (41 %). Ces missions de rénovation et d'aménagement global sont également complétées par la réhabilitation du patrimoine ancien (43%).Les missions plus traditionnelles de l'architecture (construction de logements ou de bâtiments publics) sont aujourd'hui nettement moins citées.Sur cette question, les réponses diffèrent sensiblement selon la taille de l'agglomération dans laquelle vivent les personnes interrogées. En effet, les personnes habitant en zone rurale définissent plus que les autres l'architecture comme la réhabilitation du patrimoine ancien. Au contraire, les habitants des grandes unités urbaines de province et ceux d'Ile-de-France attribuent plus à l'architecture une fonction de rénovation et de réhabilitation des quartiers urbains et d'aménagement de la ville et de l'espace à grande échelle.La définition de l'architecture varie également selon l'âge : les personnes âgées sont plus promptes que les autres à citer la réhabilitation du patrimoine ancien alors qu'à l'inverse, l'aménagement de la ville et de l'espace à grande échelle est plus volontiers cité par les plus jeunes.
Le souhait d'une architecture tournée vers l'aménagement au sens large
La définition que l'on donne de l'architecture est étroitement liée aux orientations que l'on souhaite qu'elle prenne à l'avenir.En effet, cette définition qui confère à l'architecture une fonction globale d'aménagement et de rénovation est corroborée par le fait que les Français manifestent le désir que l'architecture ne se limite pas à la construction de logements ou de bâtiments publics.Les architectes sont prioritairement sollicités dans des domaines aussi variés que l'environnement et les espaces verts, les infrastructures de transport (gares, ponts, métro, tramways…) bien avant les aspects les plus traditionnels de leur activité (immeubles d'habitation, façades des immeubles, bâtiments publics et maisons individuelles).De la même manière, l'architecture doit également prioritairement allier les notions d'aménagement et de proximité. Ainsi, les espaces publics à l'échelle des quartiers et l'aménagement de la ville et de l'espace à grande échelle sont des domaines nettement plus cités que les lotissements, les espaces publics en centre-ville et l'aménagement des centres commerciaux à la périphérie des villes.
Une forte minorité de citadins s'est déjà impliquée dans l'aménagement de leur ville
Plus d'un citadin sur trois a déjà participé directement aux réflexions portant sur l'aménagement de leur ville (20 % dans le cadre de réunions de quartiers, 18 % en répondant à des enquêtes publiques et 9 % dans le cadre d'une association).De manière générale, le degré d'implication est d'autant plus important que l'âge des personnes interrogées est élevé (42 % des plus de 35 ans contre seulement 29 % des moins de 35 ans). Ces chiffres mettent en lumière la tendance selon laquelle les personnes d'âge mûr sont traditionnellement celles qui s'impliquent le plus dans la vie de la cité. Par ailleurs, les personnes aisées répondent plus volontiers que les autres aux enquêtes publiques
Des Français globalement satisfaits de l'urbanisme et de l'aménagement de leur ville
Trois quart des citadins français se déclarent satisfaits de l'action de leur municipalité en ce qui concerne l'urbanisme et l'aménagement de la ville dans laquelle ils habitent (la satisfaction étant d'autant plus forte que la taille de leur commune est réduite).Mais cette opinion positive ne signifie pas que les citadins se désintéressent de ces questions. Malgré la satisfaction qu'ils suscitent, ces domaines seront pris en compte lors de la campagne électorale en mars 2001. Ainsi, les propositions des différentes listes en présence lors des prochaines élections municipales joueront un rôle plutôt important (50 %), voire très important (22 %) dans leur choix de vote. Ce sont notamment les personnes aisées qui confèrent à cet aspect de la politique municipale la plus grande importance dans la perspectives des élections municipales.En outre, du fait même de cette large satisfaction à l'égard de l'action de leur municipalité dans le domaine de l'urbanisme et l'aménagement de leur ville, les citadins ne sont qu'une minorité (38%) à considérer que l'on devrait consacrer dans les années à venir plus d'argent qu'aujourd'hui aux études préalables à la réalisation des aménagements urbains. Ces personnes se recrutent principalement (et assez logiquement) auprès des catégories insatisfaites de la politique de leur municipalité dans ce domaine.Pour près d'un citadin sur deux, l'argent aujourd'hui consacré à ce type d'études est suffisant et pour 14 %, on devrait même y consacrer moins d'argent dans les années à venir.Autre élément marquant de cette enquête, les Français considèrent massivement que l'aménagement urbain de leur ville s'est amélioré au cours de ces dernières années. Un quart d'entre eux considère même qu'il s'est nettement amélioré et près de la moitié (48%) qu'il s'est plutôt amélioré.Même si ce sentiment est partout majoritaire, il est malgré tout un peu plus nuancé en Ile-de-France qu'ailleurs.
Cette enquête met ainsi en lumière la satisfaction globale que les Français expriment à l'égard des principaux intervenants qui agissent dans le domaine de l'aménagement de leur ville. Ils ne remettent pas en cause leur travail (satisfaction à l'égard de la municipalité et sentiment que l'aménagement urbain s'est amélioré), même s'ils souhaitent néanmoins que les citoyens, au travers du mouvement associatif, jouent un rôle plus important à l'avenir.Ce souhait d'être plus actifs ou plus consultés est intimement lié à l'orientation qu'ils souhaitent que l'on donne à l'architecture aujourd'hui. Celle-ci ne se limite pas à la construction mais au contraire s'inscrit pour eux dans la démarche plus globale de l'aménagement de la ville et de l'espace à grande échelle.