L’euro est désormais largement adopté
Deux mois après son avènement, l’euro est désormais adopté par tous les peuples des grands pays de l’Union européenne. C’est ce que montre le dernier baromètre trimestriel Ipsos-Afp des "tendances des opinions publiques européennes". Dans l’ensemble des cinq pays (Allemagne, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni), ce sont désormais les deux-tiers des personnes interrogées qui ont une " opinion positive " de la monnaie unique. La progression est de cinq points par rapport à la précédente enquête de novembre 1998.
La perception de l’euro s’améliore spectaculairement en Allemagne, un pays longtemps très attaché à sa monnaie nationale : un bond de neuf points en trois mois. On remarque aussi que la monnaie commune séduit enfin une majorité absolue de Britanniques, même si le Royaume-Uni ne participe pas encore à son aventure.
Cette bonne image de l’euro ne signifie pas qu’elle soit déjà entrée dans la vie quotidienne des habitants de la zone concernée. Seulement 4% des Allemands, 2% des Espagnols et des Italiens et… 1% des Français ont " effectué des règlements en euros par chèque ou carte bancaire ". Et pas plus de 17% des sondés des quatre principaux pays de " l’Euroland " assurent avoir " l’intention " de tester ce nouveau mode de paiement " au cours des prochains mois ". Néanmoins, un tiers des personnes interrogées déclarent " regarder systématiquement le prix en euros " en cas de double affichage.
Le moral des Européens semble plutôt orienté à la hausse en ce début 1999. La proportion de personnes confiantes dans l’économie de leur pays augmente de trois points. Cette progression est particulièrement importante au Royaume-Uni (+11) et en France (+5). Dans deux pays, toutefois, la situation actuelle est jugée très sévèrement. En Allemagne et en Italie, une majorité absolue ne fait pas confiance au gouvernement pour résoudre les principaux problèmes du pays. Le nouveau dirigeant italien, Massimo d’Alema, a du mal à convaincre tandis que le chancelier allemand Gerhard Schroeder, arrivé au pouvoir en septembre 1998, a vite vu disparaître son état de grâce post-électoral.
Alors qu’une volonté de stabilité gouvernementale domine en Europe, le désir d’alternance est majoritaire dans la Botte. Seulement 28% des Italiens souhaiteraient la victoire de la coalition actuellement au pouvoir, soit quatre points de moins qu’il y a trois mois, en cas d’élections. Le recul des position du camp gouvernemental est également marqué en Allemagne. On note enfin une érosion du soutien à la majorité au pouvoir en France.