L’Européen paré au lancement

Distribué en France depuis le 28 mai dernier, le nouveau magazine mensuel L’Européen nous fait partager en les décryptant les trajectoires et les initiatives vécues partout dans l’Union. Avec 27 états membres et 492 millions de citoyens, les sujets ne manquent pas. Michèle Pollier, pour les études qualitatives, et Marie-Laure Lerolle, pour l’axe quantitatif, ont passé au crible ce nouveau magazine afin d’optimiser ses chances de succès. Une dissection éditoriale et une analyse marketing qui illustrent une des missions d’Ipsos MediaCT.

Auteur(s)
  • Michèle Pollier Directeur du Développement Etudes Qualitatives, Ipsos Connect
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Deux mots d’abord sur ce nouveau magazine mensuel français dédié à l’Europe…

Marie-Laure Lerolle : « L’Européen reprend le titre de l’hebdomadaire paru en 1998 sous la houlette du Monde et d’actionnaires anglais. On retrouve à l’initiative du lancement actuel, Renaud de Chazournes, ex-rédacteur en chef de Courrier Cadres, déjà journaliste dans le périodique précédent. Il œuvre désormais comme rédacteur en chef à côté de Michel Spengler, ancien secrétaire général du groupe Les Echos, aujourd’hui directeur de publication de L’Européen. Ce nouveau magazine généraliste est vendu 4 euros. Les deux premiers numéros sont tirés à 200 000 exemplaires. »

Quelle est la promesse faite par L’Européen à ses lecteurs ?

Michèle Pollier : « L’idée est de traiter de l’Europe sur un mode qui n’a rien d’institutionnel et de sortir des thèmes régulièrement traités par la presse d'actualité générale. Il s’agit au contraire de proposer aux lecteurs hexagonaux de découvrir et de comparer les modes de vie, les initiatives, les réussites et les passions des Européens. Le but est vraiment de « faire vivre » l'Europe, pas d’être le porte-parole de telle ou telle entité. C’est donc de porter un regard humain et pragmatique sur les acteurs de cette grande « idée » européenne, pour lui donner un peu de chair et mieux l’appréhender. »

Qui sont ces lecteurs ?

M. P. : « Les lecteurs les plus motivés sont ceux qui vivent l'Europe au travers de leurs métiers, de leurs situations familiales, de leurs enfants, de leurs voyages. Il y a chez eux un niveau d'exigence élevé autour d'une vraie fonction de découverte des modes de vie et des cultures. »

Quels ont été vos rôles respectifs dans la validation du projet L’Européen ?

M-L. L. : « Nous avons appliqué une méthode de test éprouvée. Un dispositif  d’abord quantitatif de placement test a été mis en place, dans lequel nous avons mis les personnes ciblées en situation de lecture. Le panel a disposé du magazine à domicile pour le lire. Nous avons ensuite interrogé les lecteurs sur leurs intentions, sondé leur degré d’attractivité par rapport au projet, noté les images qu’ils ont perçu du titre et dans la lecture, article par article, de ce qui leur a plu ou pas. En parallèle, Michèle a mené une investigation qualitative via des groupes afin d’optimiser le titre et de comprendre les résultats quantitatifs. »
M. P. : « L'intérêt est d'analyser les conformités et les écarts entre l’intention éditoriale et la réalisation. Ceci afin de donner plus de relief aux intentions qui, on peut le noter, ont été globalement bien reçues par les lecteurs. »

Êtes-vous également amené à évaluer la diffusion du titre ?

M-L. L. : « Tout à fait. Les études quanti permettent de jauger ce potentiel. Elles donnent de surcroît des résultats par page sur des scores de lecture et d'intérêt. »
M.P. : « Sur ce magazine en particulier, nous avons travaillé sur un numéro finalisé. Ce qui permet, au-delà du potentiel de diffusion, d'apporter de vrais indicateurs et un « tempo d’intérêt » selon les sujets. Le qualitatif vient alors expliquer les différents résultats, positifs, mitigés et franchement négatifs. Nous intégrons alors toutes les dimensions, que ce soit le dosage thématique, le choix des sujets, le traitement, le chemin de fer, les aspects de maquette ou d'éditing… On rentre vraiment dans le détail de la réalisation. »

Peut-il y avoir des contradictions entre les études quali et quanti ?

M-L. L.  : « Dans ce cas précis, les choses étaient extrêmement cohérentes, aussi bien sur les chemins de fer que sur la lecture, l’attractivité des articles, etc… »

L’exercice peut-il parfois s’avérer douloureux ?

M. P. : « Il l’est, mais en contrepartie, c’est un examen très constructif. Là s’effectue un véritable aller-retour entre ce qu’a voulu faire ou dire la rédaction et ce que reçoit et comprend le lecteur. C’est toute cette analyse des écarts qui est riche pour finaliser un numéro. »

Si la version imprimée est uniquement en français, le site Internet de L’Européen est lui proposé en anglais, à l’adresse suivante : www.leuropeen-web.eu

Auteur(s)
  • Michèle Pollier Directeur du Développement Etudes Qualitatives, Ipsos Connect

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