L''image de la monnaie unique auprès des consommateurs européens se redresse
La vaste étude européenne Ipsos-Sofinco montre que l''image de la monnaie unique auprès des consommateurs se redresse dans chacun des huit pays testés. La majorité des consommateurs estime cependant toujours que l''instauration de l''euro présentera plus d''inconvénients que d''avantages.
Les critiques à l'égard de la monnaie unique européenne, bien que toujours majoritaires, tendent à s'atténuer : la proportion des consommateurs européens voyant en l'instauration de l'euro "plus d'inconvénients que d'avantages" diminue (43%, -4 points). Toutefois, cette proportion domine toujours celle voyant en l'euro "plus d'avantages que d'inconvénients" (37%, +4 points).
La défiance vis-à-vis de l'instauration de la monnaie unique reste toujours plus importante chez les femmes (49% y voient "plus d'inconvénients que d'avantages" contre 29% d'avis contraires), les plus de 45 ans (43% contre 33%), ainsi que dans les foyers aux revenus modestes (44% contre 32%). En revanche, la vision redevient positive auprès des catégories de soutien traditionnelles à la monnaie unique : les hommes (45% y voient "plus d'avantages" contre 36% "plus d'inconvénients"), les plus jeunes (44% contre 40% chez les moins de 24 ans), et les foyers ayant des revenus "moyens supérieurs" (44% contre 42%). Les plus enthousiastes restent les foyers ayant des revenus supérieurs (48% contre 39%) ; ces derniers étaient au mois de novembre les seuls à avoir un avis favorable.
On note également une évolution dans les résultats analysés pays par pays. L'Espagne, singularisée par sa vision positive de l'euro au cours de la précédente vague, est aujourd'hui rejointe par l'Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Portugal où la perception des avantages domine les inconvénients. En France, en Grande-Bretagne et en Allemagne, les consommateurs restent majoritairement "euro-sceptiques". A noter encore dans les pays du Sud de l'Europe de très fortes proportions de gens qui pour l'instant préfèrent ne pas se prononcer sur cette question (Espagne, 34% ; Italie,32% ; Portugal, 42%)
Bien que globalement l'image de l'euro se redresse chez les consommateurs européens, les craintes à l'égard des "erreurs de conversion" s'accentuent. Si "la difficulté à estimer les nouveaux prix" (34%, -1 point) arrive toujours en tête des préoccupations, elle est suivie de près par "le risque de se tromper en faisant des conversions" (33%, +3 points). De même, la peur de "se tromper entre la devise du pays et l'euro pour les paiements par chèque ou par carte bancaire" progresse (18%, +2 points). Moins d'un an avant la suppression des monnaies nationales, (les pièces et billets nationaux seront définitivement retirés de la circulation le 28 février 2002 au plus tard), les consommateurs européens appréhendent donc tout de même le passage à la monnaie unique.