A l’image de la situation de nombreuses régions, la dispersion de l’offre électorale pèse sur l’issue du scrutin en région PACA
Plusieurs facteurs expliquent cette incertitude :
La faible structuration de l’électorat
Réalisés à trois semaines du scrutin, les quatre enquêtes indiquent tous la part encore très importante d’indécision des électeurs, de 40 à 45% selon les cas.
Les orientations inverses du souhait et du pronostic de victoire
Le souhait de victoire est légèrement favorable à la gauche, alors que une nette majorité des électeurs pronostique la victoire de l’alliance RPR-UDF. Cette configuration n’est pas sans rappeler le contexte des dernières élections législatives de 1997. Elle peut s’avérer d’autant plus décisive sur la mobilisation différentielle qu’il n’y aura pas, cette fois, de possibilité de rattrapage au second tour.
Les incertitudes de " l’ordre d’arrivée " en voix
Dans les quatre départements, la situation reste très incertaine quant aux écarts en voix entre les trois principales familles politiques de la région : 5 points séparent la droite modérée, le FN et la Gauche plurielle dans les Alpes maritimes, 6 points dan le Var. Les listes Mattei et Vauzelle sont à égalité dans les Bouches du Rhône. La liste FN de Jacques Bompard dans le Vaucluse enregistre un niveau d’intentions de vote quasiment équivalent à celui de la liste RPR-UDF, conduite par Marie-Josée Roig
Les effets décisifs des dissidences
Les principaux prétendants à la présidence de la Région voient leur potentiel électoral concurrencé par les listes dissidentes. C’est particulièrement net pour Michel Vauzelle dans les Bouches du Rhône, où la liste de Lucien Weygand est crédité de 9% des intentions de vote. Dans cette hypothèse, et même s’il rassemblait le 15 mars moins de suffrages (entre 5 et 7%)le président du Conseil Général peut prétendre à 4 ou 5 sièges, ce qui peut faire de lui, dans un scénario en sièges très serré au lendemain du 15 mars, un complément décisif pour permettre à la gauche de ravir la région à l’UDF. Si finalement la liste Weygand ne parvenait pas à passer le seuil des 5%, les sièges à pourvoir seraient probablement répartis entre la droite, le FN et la " Gauche Plurielle ". Dans le Var, les conséquences en sièges d’éventuelles bonnes performances des listes de Bruno Aycard (RPR dissident) et Guy Durbec (" Weygand ") sont plus limitées compte tenu de moindre nombre de sièges à pourvoir dans ce département. Pourtant avec près de 5% des intentions de vote, ces dissidences contribuent à fragiliser les positions des listes de François Léotard et de la Gauche. Le regard comparatif sur les quatre départements montre à cet égard que les listes de droite modérée et de gauche plurielle ne parviennent pas toujours à rassembler convenablement leur électorat traditionnel. Elisabeth Guigou dans le Vaucluse et Jean-François Mattei dans les Bouches du Rhône font exception à ce constat. Ces deux listes parviennent même à rassembler au delà de leurs frontières électorales traditionnelles, ce qui explique leur bon score.
Le Front National est moins touché par ces effets de dispersion. La forte fidélité des sympathisants frontistes aux listes FN, le niveau élevé de fermeté de leur choix doivent conduire à nuancer la portée de niveaux d’intentions de vote. Si ces niveaux ne montrent, pour l’instant, des signes tangibles de poussée électorale du FN par rapport au dernier scrutin régional, ils pourraient bénéficier d’une meilleure mobilisation durant la phase active de la campagne électorale, aujourd’hui à peine entamée.