L'image de Total Fina souffre de la marée noire
La deuxième vague du baromètre Ipsos/ Le Nouvel Economiste/ Europe 1 présente l'image des entreprises françaises au lendemain d'une période marquée par la tempête et la marée. Le groupe pétrolier est sévèrement jugé tandis qu'EDF arrive en tête du palmarès.
La marée noire au large des côtes du Finistère explique en grande partie la baisse d'image de Total-Elf-Fina qui chute en dernière position du classement et enregistre la plus forte baisse d'indice (indice -38, -71 points par rapport à octobre 1999). Cet indice d'image (niveau de bonne image moins niveau de mauvaise image) devient négatif auprès de l'ensemble des catégories de la population étudiée. C'est surtout auprès des sympathisants écologistes (76% de mauvaise image) suivis des habitants d'Ile de France (75%) que la défiance à l'égard de la compagnie pétrolière est la plus forte.
En revanche, la mobilisation des agents de l'EDF pour réparer les dégâts de la tempête a été favorablement perçue par les Français. Avec une progression de 1 point par rapport à octobre dernier, EDF (indice 83) est désormais en tête du palmarès.
Globalement, les mouvements enregistrés pour plus de la moitié des entreprises testées (18 sur 30) sont à la baisse. Premier secteur touché : la grande distribution. Leclerc (indice 63, -10 points) arrive en 8ème position, suivi de Intermarché (indice 60, -4 points), de Auchan (56%, -13 points), Casino (indice 56, -8 points) et de Carrefour-Promodès (indice 51, -14 points), qui enregistre la plus forte baisse du secteur. La baisse d'image positive à l'égard de Carrefour-Promodès concerne l'ensemble des catégories de la population. Comme pour l'ensemble des entreprises du secteur, elle est particulièrement sensible auprès des plus jeunes (indice 52, -18 points) et des catégories de la population les plus défavorisées (indice 50, -15 points). Les problèmes de sécurité alimentaire et l'affluence dans les grandes et moyennes surfaces en fin d'année, puis en période de soldes, sont sans doute pour partie responsables de la baisse d'image dans ce secteur. Parallèlement Danone (indice 74, -7 points) et l'Oréal (indice 63, -6 points) suivent la baisse générale de la grande distribution.
Les sociétés de transports subissent également un recul important : la SNCF (indice 26, -16 points) semble être victime des retards causés par les intempéries, Air France (indice 17, -11 points) chute aussi, peut-être sous l'influence des rumeurs de grèves du personnel.
Le secteur bancaire semble moins touché par ce mouvement de baisse. L'image du Crédit Agricole (indice 50, sans changement) et la Société Générale (indice 47, sans changement) se stabilise. A l'inverse, son ancien rival, le Groupe BNP Paribas (indice 22) perd 7 points, enregistrant le recul le plus important du secteur.
Les entreprises du secteur public tirent également leur épingle du jeu. Au-delà des résultats d'EDF, France Télécom (indice 74, +1 point) et La Poste (indice 69, +2 points) maintiennent leur position dans le top 10. En revanche l'image de Gaz de France (indice 78, -6 points) diminue et se désolidarise de celle d'EDF.
Enfin, forte de ses bons résultats de fin d'année, l'image de l'industrie automobile progresse. PSA (indice 77, +4 points) et Renault (indice 74, +2 points) se classent parmi les cinq premières entreprises testées.
Parmi les 30 entreprises françaises testées pour cette deuxième vague du baromètre, 18 voient leur image se détériorer, sans qu'elles aient été directement impliquées dans les événements de cette fin d'année. La mauvaise opinion envers Total-Elf-Fina consécutive à la marée noire a certainement généré dans l'opinion publique méfiances et critiques à l'égard des grands groupes, polluant leur image auprès des Français.