L'image des grandes entreprises françaises s'améliore
Eclipsé par les résultats du premier tour de la présidentielle et la présence du Front National au second tour, le limogeage de Pierre Lescure et son remplacement par Xavier Couture à la tête de Canal Plus est certainement en partie responsable de la spectaculaire chute d'image de Vivendi Universal : -46 points. Plus de la moitié des Français ont aujourd'hui une "mauvaise image" de la multinationale. La chute des cours boursiers a certainement aussi une part de responsabilité dans cette dégringolade. Jean-Marie Messier se retrouve aujourd'hui à la tête de l'entreprise la moins aimée des Français, parmi celles testées dans notre baromètre (indice –35). Vivendi se classe même derrière Total Elf Fina, habitué de la queue de classement. Si l'image du groupe pétrolier se redresse assez fortement (+22 points d'indice par rapport à la dernière vague), il demeure largement impopulaire (indice -28). La hausse enregistrée sur cette vague est en effet à relativiser, puisque faisant suite à deux baisses consécutives, l'opinion ayant cet hiver sévèrement jugé le groupe suite à l'explosion d'une de ses usines, AZF à Toulouse.
Antépénultième, le Crédit Lyonnais retrouve, grâce à une progression de 17 points, un solde d'image tout juste équilibré : 42% des personnes interrogées ont une "bonne image" de cette banque, contre la même proportion d'avis contraires. Plus globalement, on assiste sur cette vague au rétablissement de l'ensemble du système bancaire. L'indice d'image du Crédit Agricole progresse ainsi de 16 points (72% de "bonne image", 16% de "mauvaise image", pour un indice à 56 points), l'indice de la société générale gagne 13 points (indice 51), BNP-Paribas remonte de 13 points (indice 40).
Autre exception à la tendance haussière de notre baromètre, l'indice d'image de France Télécom baisse de 6 points. Ce fléchissement est sans doute à rapprocher des fluctuations boursières de l'action de la société. La baisse de l'indice est en effet très importante chez les possesseurs d'actifs financiers (de 48 à 29, -19 points), alors qu'elle n'est que de 3 points chez les interviewés ne possédant pas de portefeuille (de 58 à 55 points). Mise à part Bouygues, dont l'indice perd deux points (de 20 à 18), et Alcatel, qui reste stable (indice 21), toutes les autres entreprises testées voient leur image dans l'opinion s'améliorer.
En particulier, la SNCF enregistre une forte progression d'image, avec un indice qui augmente de 22 points pour se situer à +36. Le transporteur ferroviaire retrouve aujourd'hui une popularité qu'il n'avait plus enregistrée depuis un an et demi.
Excellente tenue aussi du secteur automobile. Le double lancement de la Vel Satis et de l'Avantime profite à l'image du groupe, dont l'indice augmente de 13 points. Fort de 88% de "bonne image", Renault pointe à la deuxième place du palmarès, juste devant son rival national PSA-Peugeot-Citroën (86% de "bonne image", 6% de "mauvaise image", pour un indice à 80, + 5 points). La nette amélioration d'image de Michelin, de 18 points en termes d'indice, est certainement aussi à rapprocher de la bonne santé de ce secteur.
La progression de Renault n'empêche toutefois pas à Gaz de France de conserver, de justesse, sa première place, avec un indice de 83. Notons enfin que l'opinion dissocie de plus en plus l'image du Gaz de France de celle d'EDF. Alors que les deux entreprises étaient mesurées à des niveaux de popularité toujours très proches, les Français semblent avoir intégrer depuis deux vagues la scission des deux firmes. Si EDF reste populaire, son indice, du fait d'une proportion de "mauvaise image" plus importante, est à présent de 5 points inférieur à celui de GDF (78 points).