L'incroyable indulgence des Françaises pour leur Jules
A l'occasion de la Saint Jules, le 12 avril prochain, Ipsos et Rocher Suchard ont demandé aux Françaises de dresser le portrait de leur conjoint. Le "Jules" idéal tiendrait davantage de Woody Allen que de Sylvester Stallone.
Le Jules parfait
L'affaire n'est pas simple pour les hommes célibataires : les trois quarts des Françaises interrogées ont déjà un "Jules" dans leur vie. Ceux qui recherchent l'âme sœur auront naturellement plus de chances de la dénicher chez les 15-19 ans (51% de célibataires) ou les… plus de 70 ans (dont 62% sont "libres"). L'amour et l'eau fraîche ne suffiraient-ils plus ? Toujours est-il que l'on note une corrélation négative entre célibat et niveau de revenu : les femmes gagnant plus de 300 000 F/an ont pratiquement toutes trouvé chaussures à leurs pieds, alors que seulement les deux-tiers de celles qui gagnent moins de 108 000 F vivent actuellement une relation amoureuse…
Une fois l'âme sœur détectée, reste à la séduire. L'enquête sera d'un précieux recours pour aider les mâles esseulés à parvenir à leurs fins. Car n'est pas bon Jules qui veut. Ce rôle implique une palette de qualités, parfois complémentaires, souvent antagonistes, pour séduire puis entretenir la flamme de sa relation amoureuse.
Avant toute chose, un bon Jules doit avoir du caractère. Plus de la moitié des Françaises déclare que c'est la personnalité de l'homme qui les séduit le plus. L'humour reste une valeur sûre dans la panoplie de la séduction, puisqu'il est cité par un quart des personnes interrogées comme le trait de caractère le plus séduisant. Plus rare, mais concernant tout de même 13% des femmes (plutôt plus âgées), le Jules peut éblouir sa compagne par son intelligence. Le séducteur préfèrera donc la culture au culturisme : A peine 4% des sondées se déclarent en premier lieu séduites par le physique... Notons qu'une part non négligeable de femmes (7%) n'ont choisi aucune des réponses proposées.
Un bon Jules se doit aussi d'être fidèle. La fidélité est en effet la qualité la plus appréciée et la plus recherchée des femmes (37% des réponses, plutôt les femmes vivant en couple que celles vivant seules). Un autre tiers attendent avant tout qu'il soit "sécurisant". La générosité et le romantisme sont moins souvent cités, respectivement par 19 et 8% des interviewés. La hiérarchie des qualités requises diffère cependant en fonction du niveau de revenu des femmes interrogées : plus leur revenu est important et moins les femmes sont attachées à la fidélité, lui préférant alors la… générosité.
Charisme, humour, fidélité sont des conditions nécessaires, mais loin d'être suffisantes. Sans un regard attractif - qu'il soit profond, ténébreux, vif, espiègle ou bêtement amoureux- point de salut. Pour plus de la moitié des Françaises, c'est "le regard" de leur Jules, qui les fait réellement "craquer". Un autre tiers fond plutôt devant son sourire. Les mains (calleuses ?), le torse (poilu ?), les épaules (larges ?) des Jules ne conquièrent en revanche qu'une minorité de femmes.
Le Jules humain
Que cet inventaire de qualités ne démoralisent pas ceux qui ne se reconnaissent pas dans ce portrait robot du Jules idéal. Les Françaises savent également faire preuve de tolérance. Certains petits "défauts" physiques deviennent même, à leurs yeux, attendrissants. C'est notamment le cas des "poignées d'amour" citées par 28% des femmes interrogées, ou du "front dégarni" (26%). Une minorité de femmes s'attendrit de "la musculature peu développée" ou des "grands pieds" de son Jules.D'autre part, peut-être parce qu'elles ne jugent pas ces défauts si "attendrissants" que cela, plus d'une femme sur cinq a préféré ne pas répondre à cette question.
D'autres "défauts", sans être complaisamment jugés attendrissants, sont tolérés pour le Jules alors qu'ils seraient jugés insupportables chez n'importe quel autre homme. "Le fait qu'il soit désordonné", cité par un tiers des interviewées, arrive en tête des réponses. Vient ensuite "le fait qu'il ne participe pas aux tâches ménagères" (19% des réponses), ou "qu'il se comporte comme un véritable macho au volant" (18%). Les femmes aiment tellement leur Jules qu'elles tolèrent leur étourderie, leur paresse, voire leur muflerie. Certaines (16%) vont même jusqu'à accepter "le fait que sa mère soit très envahissante". Les autres, plus sévères ou moins compatissantes, ne font pas de distinction, et n'accordent aucun privilège à leur homme. Tous ne sont donc pas logés à la même enseigne.
En marge des défauts attendrissants ou tolérés, on trouve également certains traits de caractère qui énervent franchement la compagne du Jules. D'abord et avant tout, "la mauvaise foi" est citée par trois femmes sur dix. Il ne fait pas bon non plus être trop susceptible (cela énerve 17% des Françaises), trop distrait (16%) ou trop indécis (15%). L'autosatisfaction permanente arrive en dernière position, et ne contrarie que 14% femmes interrogées. Ce sont d'ailleurs surtout les femmes qui disposent d'un revenu important qui sont particulièrement allergiques à la vanité de leur compagnon. Femmes du monde, elles supportent en revanche mieux que les autres la mauvaise foi.
Les Françaises aiment leur Jules
Près de quatre femmes sur dix reconnaissent avoir trouvé le grand amour en déclarant qu'avec leur Jules, c'est "à la vie, à la mort". Un tiers un peu moins motivé déplorent "des hauts et des bas" et 18% vivent leur relation "au jour le jour". Plus inquiétant, 6% considèrent que leur relation serait plutôt une étape en attendant mieux", surtout les plus jeunes ou les …plus de 70 ans (8%). Dans l'intimité, le Jules n'en est pas un puisqu'il se fait appeler par son prénom dans la majorité des cas (40%). Trois femmes sur dix préfèrent l'interpeller par un nom un peu plus câlin (mon chéri, mon amour, mon ange). Les sobriquets plus personnels, sortis de l'imagination et seulement connu des deux protagonistes, concernent un cinquième des répondants. Les hommes identifiés par un nom d'animal (mon canard, mon lapin, …) sont plus minoritaires.Avec leur Jules, c'est "où il veut quand il veut" ! Sauf s'ils sont plus de deux (28% des réponses), "si le confort minimum n'est pas respecté" (16%), ou "s'il vient de faire trois heures de sport" (4%). Mais la réponse la plus souvent citée, par le tiers des Françaises, est celle sans restriction "sauf rien, c'est toujours où il veut, quand il veut".
Le Jules cherche à tromper son monde, mais les Françaises ne sont pas dupes : quatre sur dix sont d'accord pour déclarer "qu'il est très fleur bleue sous ses airs de gros dur". Le Jules est un grand tendre, "qui manque terriblement de confiance en lui" (26%). Plus minoritaires sont les femmes qui avouent que leur Jules "appelle sa maman trois fois par jour" (8%) ou "qu'il dort toujours avec un nounours" (4% essentiellement les Jules des 15-19 ans). Démasqué par sa compagne, le Jules fleur bleue fait toutefois attention à ce que le secret ne soit pas ébruité. En public, il exprime sa tendresse "avec discrétion" (selon 71% des femmes), voire "ne l'exprime pas du tout" (17%). A la maison en revanche, il ne change pas ses habitudes envers sa compagne lors de dîners entre amis. Il reste le même selon plus de huit femmes sur dix.
Le compagnon idéal serait plutôt "fondant, c'est à dire sensible et romantique" (35% des réponses), ou "croustillant, c'est à dire surprenant et imprévisible ". Les femmes plus mûres, nostalgiques de leurs jeunes années, sont plus nombreuses que les autres à rêver d'un Jules "croquant, c'est à dire volontaire et impulsif". Quelles que soient les imperfections qui différencient son compagnon de l'archétype de l'homme idéal, plus des trois quarts des Françaises sont fiers de leur Jules. C'est en particulier le cas pour les plus jeunes. Avec le temps, le Jules perd néanmoins un peu de son éclat, éblouit moins. On constate encore que plus leur revenu est élevé et plus les femmes sont fières de leur homme.
Quand on est fier de son Jules, on lui fait sa fête. Les sondées se disent majoritairement favorables à profiter de la Saint Jules pour organiser, "une escapade en amoureux" ou "un dîner en tête-à-tête" (43% des réponses à chacune des deux propositions). Il ne faut toutefois rien exagérer. Le "couvrir de cadeaux" serait lui faire un peu trop d'honneur : cette proposition arrive en dernière position et ne séduit que 8% des Françaises interrogées. Sacrées Julies !