Lionel Jospin au plus haut de sa popularité
Les Français souhaitent un bon premier anniversaire de gouvernement à Lionel Jospin. Selon le baromètre Ipsos-le Point, le Premier ministre obtient, un an après son arrivée à l'hôtel Matignon, une popularité fort enviable. Avec 60% de jugements favorables sur son action, il progresse de quatre points en un mois et retrouve sa meilleure cote de popularité (60% de positif et 34% de négatif), celle-là même qu'il avait déjà enregistrée en mars 1998 et en novembre 1997.
L'action du chef du gouvernement est appréciée bien au-delà des franges habituelles de l'électorat de gauche. Sa cote de popularité devient franchement positive parmi les sympathisants UDF tandis que quatre sondés proches du RPR sur dix disent avoir une bonne opinion de l'action de Jospin. Cette satisfaction se retrouve dans l'ensemble des catégories socioprofessionnelles, à la seul exception des artisans, commerçants et chefs d'entreprise. Notons toutefois que la "jospinomania" croit sensiblement avec le niveau de revenu déclaré.
Par contraste, Jacques Chirac fait assez pâle figure. Avec 53% (-1) d'opinions positives et 40% (+4) de jugements négatifs, le président de la République retrouve un niveau de popularité relativement médiocre pour un président de cohabitation. Il bénéficie pourtant de la sympathie d'une fraction notoire de l'électorat socialiste, sans doute sensible au fait qu'il n'empêche pas le gouvernement d'oeuvrer comme il l'entend. Mais Chirac souffre d'un rejet massif de la part des sympathisants du FN ainsi que de la réserve d'une minorité significative de l'électorat UDF-RPR.
Un an après l'alternance de 1997, la droite française demeure dans un piteux état. Elle ne parvient à placer que deux de ses leaders (Edouard Balladur et Philippe Séguin) parmi les dix personnalités les plus populaires du pays. Encore l'ancien premier ministre et l'actuel président du RPR voient-ils leur cote fléchir ce mois-ci. Quant à trois des prétendants possibles à une rénovation de la droite (François Bayrou, Alain Madelin et Nicolas Sarkozy), ils ne sont soutenus que par un petit tiers de l'opinion, et tous sont estimés à la baisse. Le jugement porté sur les partis politiques est aussi peu encourageant pour l'opposition. Une majorité absolue de personnes interrogées ont désormais une opinion défavorables de l'UDF et du RPR.