Lionel Jospin rejoint Jacques Chirac en termes de popularité

La dernière vague du baromètre Ipsos / Le Point montre que la gauche se porte bien. Lionel Jospin gagne deux points de jugements favorables, et le PS redevient devant les Verts le parti préféré des Français. Jacques Chirac en revanche perd sept points d'opinions favorables.

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  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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S'il y a bien eu un "effet quinquennat" dans l'opinion, ce n'est certainement pas celui qu'escomptait Jacques Chirac. Peut-être en partie à cause d'une intervention télévisée moyennement convaincante, le président de la République perd sept points d'opinions favorables. Cette baisse est unanime, quelle que soit la proximité politique des personnes interrogées : moins deux points d'opinions favorables chez les écologistes, moins cinq points auprès des proches du PS, du RPR, de l'UDF ou du FN, moins douze points chez les proches du Parti Communiste. Sa popularité se dégrade même de 28 points auprès des sympathisants du RPF. Cette chute est toutefois à relativiser tant elle fait suite à la forte hausse du mois dernier. Avec 62% d'opinions favorables, le chef de l'Etat surfe encore sur des hauts niveaux de popularité.

Le quinquennat ne profite pas non plus à ses détracteurs. Charles Pasqua notamment perd quatre points d'opinions favorables. Plus de la moitié des Français jugent aujourd'hui négativement son action (53%). Avec un solde de -17, il tombe dans des zones d'impopularité qu'il n'avait jamais connues depuis la première vague du baromètre, en août 1996. De son côté, Philippe de Villiers perd lui aussi trois points.

En revanche, les choses vont mieux pour Lionel Jospin. Il égale la popularité du chef de l'Etat (62% d'opinions favorables, +2),. Les trois mois de baisse consécutifs enregistrés en février, mars et avril (du fait de "l'affaire de la cagnotte" et surtout des conflits sociaux, dans l'éducation nationale et aux impôts), sont effacés. Le Premier ministre retrouve la forte popularité qui était la sienne en fin d'année dernière. Il gagne en opinions favorables auprès des proches de la gauche plurielle et même chez les sympathisants RPR.

Plus spectaculaire encore est la hausse de popularité enregistrée par la ministre de l'Emploi et de la Solidarité Martine Aubry. Avec 56% d'opinions favorables (+6), elle égalise son précédent record. Son action convainc près de 80% des sympathisants de gauche. Nul doute que les Français saluent par ce soutien la baisse du chômage sous la barre symbolique des 10% de la population active, mais également l'équilibre des comptes du régime général de la sécurité sociale.

En revanche, Jean-Pierre Chevènement ne profite pas d'une tendance globalement favorable à la gauche. Il enregistre, pour la première fois depuis son accident, autant d'opinions défavorables que favorables (42%). En terme de solde, sa popularité chute de 13 points. Ses propos, sur une Allemagne "pas encore remise du déraillement du nazisme" lui coûtent certainement en partie ce moindre soutien dans l'opinion.

Jean-Pierre Chevènement est de ce fait dépassé par Philippe Séguin au palmarès des leaders politiques, bien que ce dernier enregistre une chute de 10 points d'opinions favorables (de 53 à 43%). Si Philippe Séguin reste encore en tête pour les sympathisants de droite, on constate tout de même une baisse de 16 points d'opinions favorables chez les sympathisants RPR. Il paye là sa réserve vis-à-vis de l'initiative du président de la République sur le quinquennat. Plus globalement, cette chute est certainement aussi le résultat d'une plus faible exposition médiatique, son investiture pour briguer la mairie de Paris étant acquise.

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  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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