Logement et santé font bon ménage
L'étude Ipsos/ Le Moniteur montrent que les Français sont sereins à l'égard des risques que pourrait faire peser leur logement sur leur état de santé. Le bruit et la pollution sont les menaces les plus souvent avancées.
Même après leur avoir soumis toute une liste de menaces potentielles pour la santé dans leur logement (bruit extérieur, amiante, humidité, acariens…), plus des trois quarts des Français ne pensent pas que leur santé est aujourd'hui menacée dans leur foyer (42% ne le pensant même "pas du tout"). Cette sérénité est largement majoritaire toutes catégories socioprofessionnelles confondues ; les Français inquiets ne représentent qu'une faible minorité de la population : en effet, si 22 % pensent que leur santé est aujourd'hui menacée, très peu d'entre eux en semblent véritablement convaincus (5%).La crainte est partout minoritaire. On constate néanmoins quelques différences selon le statut social des personnes interrogées. L'inquiétude est ainsi un peu plus répandue parmi les milieux populaires (catégorie a priori moins bien logée que les autres) et parmi les Franciliens (catégorie confrontée à des loyers et à des prix à l'achat très élevés et donc plus susceptible que les provinciaux de vivre dans des logements en mauvais état).De la même manière, les locataires et les personnes vivant dans des appartements se révèlent également plus sujettes à ce genre de craintes que les propriétaires et les personnes vivant dans des maisons individuelles. Enfin, le fait d'avoir des enfants semble également prédisposer à une plus forte inquiétude que dans les foyers sans enfant, notamment en ce qui concerne les acariens.
Les Français considèrent toutefois que certaines menaces pourraient altérer leur état de santé, même si comme on l'a vu, cette crainte reste très diffuse.Les menaces les plus souvent avancées sont étroitement liées aux problématiques environnementales et aux débats suscités ces derniers mois dans ces domaines (lutte contre le bruit, Loi sur l'air, cas de saturnisme, pollution de l'eau…).Ainsi, le bruit provenant de l'extérieur (30 %, plus particulièrement dans les zones urbaines), la qualité de l'air dans l'habitation (29 %) et le plomb provenant des canalisations dans l'eau du robinet (29 %) sont les menaces les plus souvent citées devant les acariens (22 %), l'amiante (16%) et l'humidité (12 %). Les Français ne semblent en revanche pas inquiets de la composition des matériaux de construction et de bricolage (peinture, isolation…), ces derniers étant très peu cités.Cette hiérarchie est confirmée par le fait que les personnes qui craignent le plus pour leur santé dans leur logement avancent principalement comme menaces la qualité de l'air et le bruit provenant de l'extérieur. Les réponses à cette question laissent néanmoins apparaître une certaine confusion entre les risques directement liés à l'équipement et à la construction du logement (canalisations usagées ou risques liés à l'air conditionné par exemple) et des menaces plus globales liées à la pollution en général, non circonscrite au seul logement (niveau de pollution atmosphérique ou pollution de l'eau par les agriculteurs et les industriels).
Signe logique de l'absence de crainte ou d'inquiétude, une majorité de Français s'estime "bien informée" sur les différents risques qu'encoure ou que pourrait encourir leur santé ou celle des membres de leur foyer dans leur logement. Plus d'un quart d'entre eux s'estiment même "très bien informé". A contrario, un Français sur quatre estime ne pas bien être informés (23 % "plutôt pas" et 18 % "pas du tout"). Le niveau subjectif d'information est d'autant plus élevé que l'âge des répondants est jeune, ce qui ne signifie en rien que ces classes d'âge ressentent un danger particulier. Seuls les Français qui ressentent une menace s'estiment plus que les autres mal informés (50 %). A l'instar du sentiment de menace, ce sont à nouveau les locataires qui se considèrent les moins bien informés.
L'absence de danger et le sentiment d'être relativement bien informé se traduit par une attente réduite d'information de la part des professionnels du bâtiment et des producteurs ou distributeurs de produits de construction et de distribution.En effet, si information il doit y avoir, elle doit prioritairement émaner des pouvoirs publics (41%) et, dans une moindre mesure, des médias (25 %).
Logiquement, une très grande majorité de Français ne compte pas dans les deux ans à venir effectuer des travaux pour réduire les risques pouvant menacer leur santé dans leur logement. Seuls, 22 % déclarent compter le faire, mais seulement 9 % semblent réellement motivés pour cela (essentiellement les personnes pensant réellement courir un risque aujourd'hui dans leur logement).
Le thème de la sécurité dans le logement est très certainement un sujet que les Français prennent en compte, notamment dans le domaine des accidents domestiques pouvant impliquer des enfants. Mais il apparaît clairement au travers de cette enquête que les Français ne considèrent pas leur logement (de par sa conception même ou son équipement) comme pouvant être une menace directe pour leur état de santé.