Malgré les soucis de pouvoir d’achat, le commerce bénéficie d’une bonne image dans l’opinion
L’enquête réalisée par Ipsos / Meanings pour le Conseil du Commerce de France dévoile l’image positive du commerce en France. L’apparition des grandes surfaces constitue pour plus d’un Français sur trois l’évolution majeure des dernières décennies, devant la généralisation du paiement par carte bancaire ou plus récemment la possibilité de faire ses courses chez soi via internet.
Un secteur qui bénéficie d’une image positive mais relativement fragile
Les Français se montrent majoritairement positifs à l’égard du Commerce
Quand on demande aux Français de qualifier l’image qu’ils ont du Commerce en général, c’est-à-dire du commerce de gros comme de détail, de proximité comme de type « grande distribution », de vente directe comme de vente à distance, le consensus est fort : 3 Français sur 4 (75%) ont aujourd’hui une bonne image. Toutefois, seuls 9% des Français déclarent avoir une « très bonne image » du Commerce, ce qui constitue un socle de défense assez limité. Le risque associé à ce schéma - peu problématique en tant que tel – est celui d’une faible résistance de l’image du secteur en période de crise, faute de fervents défenseurs au sein de la population française.
On retiendra ainsi l’idée d’une Opinion Publique développant une attitude majoritairement positive à l’égard du Commerce mais peu intense dans ses déclarations.
Une appréciation des acteurs du secteur encore plus positive
En ce qui concerne l’image des commerçants auprès des Français, le verdict est unanimement positif, ou presque : 87% des Français ont aujourd’hui une bonne image des commerçants.
Mais on soulignera encore une fois un certain manque d’intensité en termes d’image : seulement 14% du Grand Public a une très bonne image des commerçants.
Les commerçants bénéficient toutefois indéniablement d’une image positive amplifiée par rapport à celle du secteur. Pour preuve, les commerçants obtiennent un meilleur taux de bonne image auprès des Français que le secteur du Commerce en général (87% vs 75%).
Un jugement à l’égard du secteur plus ou moins favorable selon les profils
Les catégories socioprofessionnelles les moins aisées sont les plus favorables vis-à-vis du secteur. Les Français les moins diplômés et ceux disposant des revenus inférieurs sont en effet plus nombreux que la moyenne à déclarer avoir une « très bonne image » du secteur.
Des efforts et initiatives en matière de développement durable majoritairement reconnus et valorisants
L’utilité perçue de l’activité commerciale au sein de la société : créer des emplois et de la croissance
La principale utilité du secteur perçue par les citoyens français est la création d’emplois. 88% des Français s’accordent sur cette fonction du Commerce, la moitié la plaçant d’ailleurs en première position au rang des fonctions sociales du secteur. Les fonctions suivantes relèvent tout autant de dimensions économiques et quantitatives : « stimuler la vie économique et sociale locale » (fonction soulignée par 70% des répondants, dont 21% en premier) ou encore « être un moteur de croissance (50% des répondants choisissent cette fonction dans leurs réponses, dont 12% en premier).
A l’inverse, les fonctions plus « qualitatives » du secteur sont nettement reléguées au second plan. Seulement 47% du grand public estime qu’« activer le lien social entre individus » fait partie des principaux rôles du Commerce, « animer et structurer les lieux de vie » n’étant cité que par 37% des répondants.
Les efforts du Commerce dans le domaine du développement durable sont majoritairement reconnus
Au-delà de son image globale, le secteur du Commerce est-il connu et reconnu comme respectueux de l’environnement et des hommes ?
Plutôt, si on en croit l’importance que revêtent, aux yeux des Français, certaines initiatives du secteur, telles que la gestion des invendus pour éviter le gaspillage (93% des Français jugent importante cette initiative, dont 66% très importante) ou les efforts faits en termes de ferroutage (91% ; 62%). Très emblématique du secteur, la mise à disposition de sacs de caisse recyclables et utilisables n’est pas jugée de manière « accessoire » : 89% des Français jugent importante cette initiative, dont 60% très importante.
Loin d’être niés, les efforts du secteur gagneraient donc sans doute à être davantage valorisés pour renforcer l’image globale du secteur.
Une conception du commerce qui ne cesse d’évoluer, reflet d’un secteur en perpétuelle innovation
Les grandes surfaces : une évolution supplantant, d’assez loin, l’e-commerce…
Les Français sont conscients des changements subis par le secteur, qu’ils considèrent le plus souvent comme des évolutions importantes pour l’histoire du Commerce. Quelles sont les évolutions qui, dans leur esprit, ont le plus marqué l’histoire du Commerce au cours des dernières décennies ?
L’apparition des grandes surfaces arrive assez nettement en tête (choisie en premier par 35% des Français), suivie de la généralisation de la carte bancaire (29%). Internet et la vente à distance arrivent un peu en retrait : seulement 25% des Français considèrent que la possibilité de pouvoir choisir et acheter de chez soi, notamment grâce au Web, est l’innovation la plus marquante du secteur au cours des dernières années. L’apparition des chaînes spécialisées (par exemple Darty, la Fnac ou Décathlon….) est perçue comme une évolution plus secondaire (choisie en premier par 8% des Français).
… mais une hiérarchie qui masque de fortes disparités selon les générations, reflets d’un secteur en perpétuelle évolution
La « révolution Internet » arrive ainsi en tête auprès des moins de 35 ans : 38% la choisissent comme l’évolution majeure des dernières décennies, contre 19% de leurs aînés. Ce clivage apparaît comme peu surprenant quand on sait que 81% des moins de 35 ans ont déjà effectué des achats en ligne (dont 22% qui le font régulièrement) contre seulement 48% des 35 ans et plus (dont 10% qui le font régulièrement).
Ainsi dans l’avenir, l’e-commerce apparaîtra-t-il certainement comme la principale évolution de ces dernières années auprès de l’ensemble des Français...
La disparition des « petits commerces » : une perception diversement partagée
43% des Français ont le sentiment qu’autour d’eux, il y a moins de commerces de proximité qu’il y a cinq ans et tout de même un Français sur quatre a le sentiment d’une augmentation des commerces de proximité. Nous obtenons donc avec ces résultats un indice d’évolution (% « Plus de commerces de proximité - % « Moins de commerces de proximité ») négatif : -18, avec à la clé l’idée d’un déficit de commerces de proximité.
Parallèlement, 31% des Français estiment qu’il y a autant de commerces de proximité qu’il y a 5 ans.
On soulignera que les Français habitant en zone rurale se disent plus touchés par la baisse du nombre de commerces de proximité : 51% estiment qu’autour d’eux il y a moins de commerces de proximité qu’il y a 5 ans, contre seulement 39% des Parisiens. Par ailleurs, des critères a priori plus subjectifs – comme la dépendance et l’attachement au petit commerce - impactent sans doute légèrement les opinions. Ainsi, 60% des Français les plus âgés (70 ans et plus) estiment qu’il y a autour d’eux moins de commerces de proximité qu’il y a cinq ans, contre 30% des moins de 35 ans. A l’inverse, les jeunes (20-24 ans) et les célibataires, sont les plus nombreux à témoigner d’une augmentation du nombre de commerces de proximité.
Un potentiel d’attractivité du secteur tangible, mais pouvant encore être renforcé
Si demain on leur proposait de reprendre un commerce dans un secteur dont ils se sentent proche, 40% des Français seraient potentiellement intéressés, dont 13% très intéressés. Le métier de « commerçant » attire donc une part non négligeable d’actifs, très clairement. Les plus intéressés sont les jeunes actifs (25-34 ans), sur le point de rentrer sur le marché du travail ou bénéficiant déjà d’une première expérience. Les hommes se montrent aussi intéressés que les femmes mais le niveau d’études en revanche est clivant. Les Français disposant d’un diplôme de niveau Bac +2 sont ainsi plus intéressés que ceux disposant d’un niveau de diplôme plus élevé (45% contre 34%).
Par ailleurs, 65% des Français encourageraient leur enfant s’il souhaitait devenir commerçant ou travailler dans le secteur du Commerce. Plus d’un quart d’entre eux l’encourageraient même « tout à fait », laissant supposer qu’aux yeux de cette catégorie de population, le secteur du Commerce est porteur, et peut permettre de « bien vivre ». De manière peut-être surprenante, les artisans, commerçants et chefs d’entreprises ne sont pas franchement plus encourageants. On soulignera toutefois des opinions plus enthousiastes auprès des plus jeunes.
Fiche technique :
Enquête réalisée en partenariat avec Meanings pour le Conseil du Commerce de France, administrée par téléphone auprès d’un échantillon national représentatif de 1.000 personnes âgées de 15 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage, après stratification par région et par taille d’agglomération).