Manuel Valls passe en tête du palmarès des leaders politiques

Le Président de la République ne parvient pas à inverser la tendance observée depuis son arrivée à l’Elysée. La cote de popularité de François Hollande se dégrade encore ce mois-ci et, pour la première fois, la proportion de Français déclarant porter un jugement défavorable sur son action dépasse la barre des 50%. En hausse de 2 points par rapport au mois de septembre, elle atteint 51%, soit presque deux fois plus qu’en mai dernier (27% d’avis critiques juste après son investiture), contre 42% (-2 points) d’opinions positives.

On observe en particulier un décrochage chez des catégories de population qui constituent des soutiens traditionnels de la gauche : les ouvriers (38% de bonnes opinions, -7 points en un mois), les revenus modestes (39%, -5 points), les jeunes de 18-24 ans (50%, -12 points). En termes politiques, la dégradation se situe principalement chez les proches du Front de Gauche (65%, -10 points en un mois ; -27 points en trois mois), mais aussi, dans une moindre mesure, chez les sympathisants du PS (81%, -3 points par rapport à septembre, -11 points depuis juin dernier).

La cote de popularité de Jean-Marc Ayrault reste étroitement corrélée à celle de François Hollande, malgré la forte actualité du Premier ministre (intervention lors de l’émission des Paroles et des Actes, discours sur le traité budgétaire européen à l'Assemblée Nationale). Avec 42% d’opinions positives (en baisse également de 2 points par rapport à septembre et de 13 points en trois mois) contre 44% d’avis défavorables, Jean-Marc Ayrault bascule dans l’impopularité.

Cette dégradation de l’image de l’exécutif ne s’accompagne pas d’une baisse généralisée des cotes de popularité des membres du gouvernement. La plus forte progression du mois revient d'ailleurs à Manuel Valls qui gagne 7 points de bonnes opinions (57%) et atteint, pour la première fois depuis son entrée dans ce baromètre il y a 5 ans, la première place du palmarès des personnalités politiques préférées des Français. Profitant d’un discours sécuritaire dans l’air du temps, le Ministre de l’Intérieur progresse à droite (+13 points chez les sympathisants de l’UMP pour atteindre la 5^ème place du classement établi par ces derniers, +7 points chez les sympathisants du FN) mais aussi chez les proches du Front de Gauche (+17 points) et des Verts (+27 points). Chez les sympathisants PS, Manuel Valls gagne encore un point (+6 points en deux mois) pour se classer en deuxième position avec 70% de bonnes opinions, entre Bertrand Delanoë (74%, +2 points) et Martine Aubry (69%, -3 points).

Le palmarès des personnalités préférées des sympathisants de droite est quant à lui de nouveau dominé par Nicolas Sarkozy (86%, +4 points), signe sans doute d’une certaine « nostalgie » dans son propre camp mais aussi d’une déception à l’égard des deux candidats à la présidence de l’UMP.  François Fillon perd en effet 5 points chez les proches de l’UMP (tout en restant en deuxième position avec 84%) et Jean-François Copé est en recul de 6 points, à 58% (contre 32% d’avis critiques). Le discours très musclé du secrétaire général de l’UMP ne semble pas porter ses fruits dans son camp (il est d’ailleurs devancé par Manuel Valls chez les sympathisants de droite), a un effet repoussoir qui profite à son adversaire à gauche (François Fillon progresse de 12 points chez les proches du PS) et ne séduit pas davantage les sympathisants du FN (39%, stable).

En revanche, la présidente du Front National semble tirer profit du contexte « sécuritaire » : Marine Le Pen progresse de 4 points dans le classement général, pour atteindre 33% de jugements favorables (frôlant ainsi son meilleur score, 34% en juin dernier). Chez les sympathisants de l’UMP, elle retrouve son record d’août dernier, soit 41% d’opinions positives.

Fiche technique :

Sondage effectué pour : LE POINT

Dates du terrain : Les 5 et 6 Octobre 2012

Echantillon: 966 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Méthode: Etude réalisée par téléphone.

Comme pour toute enquête quantitative, cette étude présente des résultats soumisaux marges d'erreur inhérentes aux lois statistiques.Quotas : sexe, âge, profession du chef de famille,catégorie d’agglomération, région.