Méfions-nous des apparences !
Le déclenchement de l’affaire DSK a suscité une multitude de commentaires à chaud sur ses conséquences politiques. Un mois après, et même si elle est loin d’être finie, tant dans son déroulement judiciaire que dans ce qu’elle peut générer en terme d’opinion, un premier bilan peut néanmoins être tenté.
Apparemment, des évolutions d’opinion davantage que des bouleversements
En première lecture, l’affaire DSK n’a pas ou peu modifié 4 grands éléments : les rapports de force électoraux, l’image du PS, celle de la classe politique et la popularité du Président.
Les rapports de force électoraux : les enquêtes d’intentions de vote réalisées avant et après le 15 mai font apparaître un léger tassement en faveur du vote PS plutôt qu’un bouleversement. Dans les enquêtes Ipsos Logica Business Consulting pour France Télévision, Radio France et Le Monde, François Hollande obtiendrait ainsi 29% des intentions de vote et Martine Aubry 27%, là où DSK se situait plutôt à 32%. Cette baisse est toutefois plus importante si l’on raisonne en rapports de force gauche-droite. Deux phénomènes se sont en effet cumulés : un amoindrissement du bloc de gauche mais aussi, un changement de nature : avec le retrait d’Olivier Besancenot de la compétition, le NPA passe dans la même période de 6% à moins de 2%, sans que cela profite à Jean-Luc Mélenchon. Il semble donc que les électeurs du NPA se soient reportés sur les candidats du PS, Hollande ou Aubry, compensant ainsi une perte en réalité plus importante et de l’ordre de 5 à 6 points d’électeurs votant pour DSK quand il était là et quittant la gauche quand il ne l’est plus. C’est pourquoi il faut parler d’un réel affaiblissement potentiel à défaut d’un bouleversement.[...]