Même pour les plus aisés le pouvoir d’achat diminue
Ils sont 10% de la population à disposer d’un revenu foyer mensuel de 4.000 € nets et plus. Si l’appétit de consommation n’est pas en panne chez les plus privilégiés, leurs difficultés à épargner et leur réserve face à leur situation financière indiquent que même en ayant les moyens, les Forts Potentiels sont aussi soumis à la résurgence des controverses sur la « vie chère » et à la baisse présumée du pouvoir d'achat des Français. L’Observatoire Barclays des Forts Potentiels Economiques fait le point sur le moral économique des plus privilégiés.
Un regain d’optimisme qui s’essouffle…
La précédente vague d’enquête, réalisée en juin 2007 juste après les élections présidentielles, était marquée par un niveau d’optimisme élevé des Forts Potentiels Economiques (FPE) quant à leur situation économique personnelle. Si la période directement postélectorale paraît avoir été bénéfique au moral des FPE, cette tendance à l’optimisme semble aujourd’hui malmenée : 24% des FPE dressent un bilan négatif des deux dernières années concernant leur situation personnelle contre 18% en juin dernier. Et ce pessimisme est confirmé lorsque les FPE se projettent sur les deux prochaines années : ils sont 22% à estimer que leur situation financière va se détériorer contre 15% il y a 7 mois.
Les benjamins des Forts Potentiels Economiques (moins de 35 ans) n’échappent pas au climat de morosité général : ils étaient seulement 7% en juin dernier à faire état d’une dégradation de leur situation financière. Ils sont aujourd’hui 17% à établir un bilan négatif. Cette population, historiquement optimiste mais caractérisée par une dégradation continue de son moral, avait pourtant retrouvé une dynamique positive lors de la dernière vague d’enquête (juin 2007).
… enrayé par le sentiment d’un pouvoir d’achat en berne
Ces perceptions négatives sur la situation économique entraînent logiquement le sentiment d’un pouvoir d’achat en baisse : 40% déclarent « ne pas avoir les moyens de dépenser », soit une hausse de 8 points par rapport à juin 2007. Ce sont surtout les plus de 35 ans qui constatent une diminution de leur pouvoir d’achat, avec 39% d’entre eux qui déclarent « ne pas avoir les moyens de dépenser » (30% en juin 2007).
Ce pessimisme ne touche pas pour autant l’envie de consommer, qui demeure quasi-stable : la majorité des FPE (58%) estime « avoir envie de dépenser ».
Plus de difficultés à épargner et une envie de dépenser en hausse chez les moins de 35 ans, dans l’hypothèse d’une augmentation des revenus
Si jusqu’à présent le Baromètre Barclays avait laissé paraître de plus en plus de facilités à épargner, la vague de janvier 2008 rompt la tendance : un FPE sur 10 seulement estime épargner plus facilement que l’année dernière, contre 16% en juin 2007.
Les jeunes continuent de manifester une plus grande facilité à épargner que l’ensemble des répondants : 17% d’entre eux mettent de côté de l’argent plus aisément que l’année dernière (contre 10% de l’ensemble des FPE). A noter cependant que leur facilité à épargner est en baisse par rapport à juin 2007 (-10 points) et que l’écart avec l’ensemble des répondants se resserre.
Comme lors des vagues précédentes, l’hypothèse d’une augmentation des revenus se traduit auprès de l’ensemble de la population par la volonté d’épargner, au détriment de l’envie de consommer, avec des jeunes toujours encore plus enclins que l’ensemble des FPE à épargner. Cependant, l’envie de dépenser semble en hausse chez les jeunes : en cas d’augmentation de leurs revenus, 30% d’entre eux déclarent privilégier les dépenses (+5 points) et 69% déclarent favoriser l’épargne (-4 points).
Les Forts Potentiels Economiques : une population très consommatrice de services en ligne
Près des ¾ des FPE utilisent les services en ligne de leur banque pour consulter ou gérer leur compte. De plus, parmi les FPE qui utilisent les services en ligne, près de 3 sur 4 les utilisent régulièrement (une fois par semaine et plus) et plus de la moitié les utilisent depuis 3 ans et plus.
Parmi les consommateurs des services en ligne les plus assidus, les « Heavy users », on retrouve en majorité des plus de 35 ans (80%), des actifs (75%), des personnes appartenant aux catégories sociales les plus favorisées (70%) et des hommes (59%).
Les FPE utilisent les services en ligne pour effectuer la plupart des actions de gestion de compte bancaire courantes
La consultation des comptes arrive en tête des actions principalement effectuées sur Internet et plus généralement à distance par la majorité des FPE (89% des FPE consultent leurs comptes principalement à distance, plus des 2/3 les consultant principalement sur Internet). Viennent ensuite la consultation des performances des investissements, les virements internes, la gestion des cartes bancaires et des chéquiers.
Pour d’autres actions plus implicantes, nécessitant davantage de conseil, comme la négociation d’un prêt immobilier ou l’ouverture d’un compte, le déplacement en agence demeure néanmoins considéré comme indispensable par la majorité des répondants.
Les gains de temps et d’autonomie, principaux bénéfices accordés à l’utilisation des services en ligne
Depuis qu’ils utilisent les services en ligne, 86% des FPE ont de plus en plus le sentiment de gagner du temps.
Par ailleurs, 68% ont le sentiment d’être davantage autonomes et la moitié des FPE (49%) déclarent avoir de plus en plus le sentiment d’être impliqué dans la gestion de leurs comptes. Les services en ligne semblent d’ailleurs se substituer à la relation bancaire physique : plus de la moitié des répondants (58%) affirment se rendre de moins en moins en agence depuis qu’ils utilisent les services en ligne et 37% d’entre eux déclarent avoir de moins en moins le sentiment d’être en relation avec leur conseiller financier.
Des FPE plutôt confiants sur la question de la sécurité et logiquement très satisfaits des services en ligne proposés
Une très large majorité de répondants (93%) déclarent avoir confiance dans la sécurité des services en ligne de leur banque. Néanmoins, parmi ces répondants, 39% seulement ont un niveau de confiance maximal. Les plus confiants sont les 35-44 ans, avec un niveau de confiance global atteignant les 99%.
Les bénéfices essentiels accordés à la banque en ligne et le niveau de confiance relativement élevé dans sa sécurité font logiquement des FPE une population aujourd’hui très satisfaite des services en ligne : la quasi-totalité des FPE (95%) sont globalement satisfaits des services en ligne. ¾ d’entre eux en sont même très satisfaits.
Une image globale des banques qui ne peut qu’en sortir renforcée
Pour une large majorité de répondants (78%), l’utilisation des services en ligne n’a pas d’impact sur l’image globale de la banque.
Cependant, lorsqu’il y a un impact, celui-ci semble plutôt positif puisque 17% des répondants (1/4 de ceux qui sont très satisfaits des services en ligne) ont une meilleure image de leur banque depuis qu’ils utilisent les services en ligne.
Fiche technique :
DATE DU TERRAIN : Du 28 javnvier au 02 février 2008
ECHANTILLON : 500 personnes, représentatif du top 10 de la population française : 10% de la population française, âgée de 18 ans et plus, vivant dans les foyers qui disposent des revenus les plus élevés.
METHODE : Les interviews ont été réalisées par téléphone au domicile des personnes interrogées.
Echantillon construit sur la méthode des quotas : sexe, âge et profession du chef de famille après stratification par région et par taille d’agglomération.