Morne rentrée d’image pour les grandes entreprises françaises
+38 (-9 points depuis février) : il faut remonter à 2002 pour retrouver un indice d’image* moyen aussi bas en période de rentrée scolaire. Plus révélateur encore, sur les 30 entreprises du palmarès, 26 enregistrent une image à la baisse depuis le début d’année. Ces baisses s’observent dans des proportions variables en fonction des entreprises, certes, mais leur quasi systématisme témoigne très clairement d’une tendance à prendre de la distance par rapport au monde de l’entreprise. Cette réaction est particulièrement perceptible auprès des cadres supérieurs (indice d’image moyen de +33 ; - 11 points depuis février). En revanche, les ouvriers (+44 ; -5) sont moins prompts à sanctionner le secteur dans sa totalité et restent - au global - une cible plus favorable que la moyenne aux grandes entreprises testées dans l’enquête.
Cette défiance n’est pas franchement sectorielle, en dépit d’un contexte que l’on sait difficile pour la banque ou l’automobile. Ces deux activités sont, certes, les plus touchées par les baisses d’image (+ 48 ; -26 pour l’automobile ; +25 ; -5 pour la banque/assurance) mais au sein de chacun de ces secteurs, les baisses sont extrêmement variables en fonction des entreprises.
Ainsi, le secteur de l’automobile se porte plutôt bien à l’exception de Renault (+8 ; - 56 points ; 27ième place). La marque au losange, qui se relevait tout juste de ses difficultés d’image du printemps 2007, replonge en bas de classement à l’issue des annonces de licenciement pendant que Citroën (+71 ; - 7 points ; 2ième place), Michelin (+ 66; - 8 points ; 4ième place) et Peugeot (+64 ; - 16 points ; 5ième place) contribuent à bénéficier du soutien inconditionnel des Français. On soulignera que depuis la création du baromètre, Renault, très souvent dans le trio de tête du palmarès, n’avait jamais enregistré d’indice d’image aussi bas, ni de chute aussi rapide.
De la même manière, si le secteur de la banque/assurance reste le secteur globalement le moins aimé des Français, le Crédit Agricole (+35 ; -20 points ; 19ième place) enregistre une sanction d’image plus significative que ses concurrents. Traditionnellement auréolée du titre de « banque préférée des Français », la banque subit lourdement l’actualité des dernières semaines et ne conserve désormais qu’une légère avance sur BNP-Paribas (+31 ; -16 points ; 20ième place), LCL (+18 ; - 7 points ; 25ième place) et la Société Générale (+1 ; +26 points, 29ième place), cette dernière pansant encore les plaies de l’affaire Kerviel.
En plein débat sur les hausses des prix « camouflées », les Français font définitivement plus confiance à leurs distributeurs qu’à leurs industriels pour maintenir leur pouvoir d’achat. Danone (+34 ; -28 points, 18ième place) enregistre en effet une des baisses d’image les plus significatives de la vague alors que le secteur de la grande distribution est finalement le seul à bien se porter, repassant devant l’automobile au petit jeu du secteur préféré des Français. Intermarché (+72 ; +10 points, 1ère place) est l’enseigne qui bénéficie le plus de l’excellente santé du secteur en termes d’image. Première du palmarès, elle est surtout une des rares entreprises à enregistrer une hausse d’image significative depuis février, à complet contre-courant de la morosité ambiante. Cette progression lui permet aussi, pour la seconde fois de l’histoire du baromètre, de passer devant Leclerc (+66 ; -7 points ; 3ième place), traditionnellement leader de son secteur en termes d’image.
* indice d'image : différence entre le % d'interviewés déclarant avoir une bonne image de l'entreprise et le % d'interviewés déclarant avoir une mauvaise image de l'entreprise.