Municipales 2020
Coalition gauche-droite contre Pierre Savelli
Avec un peu plus de 30 % des voix, le maire sortant régionaliste Pierre Savelli est arrivé nettement en tête au soir du premier tour. Mais ses poursuivants Jean-Sébastien De Casalta (DVG, 20% des suffrages au premier tour), Jean Zuccarelli (DVG, 14%) et Jean-Martin Mondoloni (droite régionaliste, 9 %) ont fait liste commune contre lui. Julien Morganti (DVG, 12,4% au premier tour) a quant à lui maintenu sa liste, pour une triangulaire de second tour qui s’annonce indécise.
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Les écologistes en ballotage favorable
En tête au premier tour avec 31 % des suffrages, l’écologiste Anne Vignot est la mieux placée pour clore l’ère Fousseret, maire PS puis LREM de la ville depuis 2001, qui ne briguait pas de quatrième mandat. Sa liste d’union de la gauche sera opposée en triangulaire à une liste de droite conduite par Ludovic Fagaut (LR, 23,6 % des voix au premier tour), et la liste LREM du député Eric Azaulet (18,9%).
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Nicolas Florian pour incarner l’après-Juppé ?
Nommé en mars 2019 au Conseil constitutionnel, Alain Juppé a laissé le fauteuil de maire de Bordeaux qu'il occupait depuis 1995* à son adjoint aux finances Nicolas Florian. Ce dernier a conduit la liste LR-Modem-UDI de la majorité sortante, qui a devancé de 96 voix la liste d’union de la gauche de l’écologiste Pierre Hurmic (34,6 % contre 34,4%). L’accord de fusion conclut dans l’entre-deux tours avec la liste LREM de Thomas Cazenave (12,7%) devrait néanmoins redonner un peu de marge au maire sortant. Sa liste pourrait aussi indirectement bénéficier de la qualification de Philippe Poutou (liste NPA soutenue par la France Insoumise, 11,8 %), et d’une configuration de triangulaire avec deux listes de gauche.
*hors période d'inéligibilité, 12/2004-10/2006
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Martine Aubry en difficulté
Faute d’accord, la liste de Martine Aubry (29,8% au premier tour) et celle de Stéphane Baly (EELV, 24,5%), pourtant alliés dans la majorité sortante, s’affronteront au second tour dans une triangulaire incertaine avec la liste LREM de Violette Spillebout (17,5 %). Le quatrième mandat ne sera donc pas le plus facile à obtenir pour la maire de Lille depuis 19 ans. Julien Poix, candidat La France Insoumise non qualifié pour le second tour (8,8%) a appelé ses électeurs à faire barrage à la liste LREM, sans donner de consigne de vote entre les listes EELV et PS.
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Les Verts peuvent croire à la victoire
Arrivés en tête sur l’ensemble des secteurs de la ville avec 28,5 % des voix, la performance électorale des écologistes emmenés par Grégory Doucet a totalement rebattu les cartes du scrutin lyonnais. Etienne Blanc (LR, 17%) a laissé à Yann Cucherat (LREM, 14,9%) la tête d’une liste fusionnée, tandis que Gérard Collomb (LREM) s’est retiré des élections métropolitaines au profit de son adversaire LR François-Noël Buffet. L’accord scellé directement entre Gérard Collomb et Laurent Wauquiez, président LR de la Région Auvergne-Rhône Alpes, a fait réagir les instances nationales de La République En Marche qui ont retiré l’investiture LREM aux protagonistes. De leur côté, les écologistes ont réussi à rassembler toute la gauche derrière eux, en fusionnant avec les listes PS/PC et France Insoumise.
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La gauche favorite
Dans le troisième secteur de Lyon, le second tour se jouera en triangulaire entre la liste d’union de la gauche conduite par la tête de liste EELV Grégory Doucet, la liste droite/Yann Cucherat portée par Béatrice de Montille et la liste divers centre de Georges Kepenekian, l’ancien maire de Lyon pendant le passage de Gérard Collomb au Ministère de l'Intérieur, de juillet 2017 à novembre 2018. Centré autour du quartier de la Part-Dieu, le troisième arrondissement de Lyon est le plus peuplé, et à ce titre celui qui désigne le plus de conseillers municipaux (12 sur 73).
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Yann Cucherat défend sa liste
Le rapport de force électoral de premier tour projette un second tour qui pourrait être serré. Il opposera en triangulaire la liste EELV/Gauche Unie/Lyon en commun conduite par Nadine Georgel, la liste Union de la droite / Yann Cucherat conduite par Yann Cucherat et la liste divers centre de Georges Képénékian, conduite par Béatrice Gailliout. Ce secteur désigne 8 conseillers municipaux, sur les 73 du Conseil municipal.
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La gauche bien placée
Le 8e arrondissement est stratégique puisqu’un des plus peuplé : il désigne 12 conseillers sur les 73 du Conseil municipal. Ici le rapport de force électoral de premier tour a été très favorable à la gauche, qui a totalisé au cumul de ses différentes listes près de 45 % des voix. Le second tour opposera en triangulaire la liste EELV/Gauche Unie/Lyon en commun portée par Sonia Zdorovtzoff, la liste Union de la droite / Yann Cucherat représentée par Charles-Franck Levy et la liste Divers centre de Georges Képénékian, conduite par Laura Ferrari.
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L’heure du verdict pour Gérard Colomb
Le 9e arrondissement de Lyon désignera 9 conseillers municipaux, sur les 73 du Conseil municipal. Et c’est Gérard Colomb en personne qui défendra les couleurs de la liste Cucherat. Dans ce secteur la liste de droite n’a pas fusionné avec la liste Cucherat mais s’est retirée, tandis que la liste Divers centre de Georges Képénékian n’a pas atteint les 10 % nécessaires pour se maintenir. Le second tour se jouera donc en duel, la liste d’union de la gauche étant conduite par l’écologiste Camille Augey.
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Martine Vassal en grande difficulté
Martine Vassal, qui brigue la succession de Jean-Claude Gaudin à la tête de la ville, conduit la liste LR dans le quatrième secteur. Bien qu’arrivée en tête le 15 mars dernier avec 27,2% des suffrages, son avance inférieure à 3 points sur la liste d’union de la gauche d’Olivia Fortin (24,4%) constitue une contre-performance, dans ce secteur historiquement de droite où Jean-Claude Gaudin a toujours gagné au premier tour. La partie est donc loin d’être gagnée, d’autant que la liste de gauche a fusionné dans l’entre-deux tours avec la liste EELV conduite par Christine Juste (11,9 %). Le candidat LREM Yvon Berland (12,2%) n’a pas souhaité allier sa liste avec celle des Républicains, et maintient sa candidature, pour un second tour qui se jouera en quadrangulaire, avec également la présence de la liste RN (Bernard Marandat, 13,3%).
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Le retrait de la gauche hypothèque la réélection de Stéphane Ravier (RN)
Dans le septième secteur de Marseille, un électeur sur trois s’est prononcé le 15 mars dernier pour Stéphane Ravier, lui permettant d’arriver largement en tête du 1er tour. Mais si le sénateur-maire RN avait gagné en 2014 en triangulaire, le retrait cette année des listes de gauche conduites par Jérémy Bacchi (PC, 15,6%) et Julien Rossi (DVG, 11,3%) pourrait lui compliquer la tâche. La gauche appelle en effet à faire barrage au RN en votant pour la liste LR de David Galtier, qui n’a rassemblé que 18,2 % des suffrages au premier tour, mais compte sur ce « front républicain » pour l’emporter.
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Situation confuse et scrutin incertain
Difficile de prévoir qui sortira vainqueur du second tour des Municipales à Montpellier. Philippe Saurel, le maire sortant DVG est bien arrivé en tête au soir du premier tour (19,1%), mais son avance réduite n’offre aucune garantie. Il aura face à lui une liste « gauche plurielle » portée par Michael Delafosse, issue de la fusion des listes PS/PC (16,7 % au premier tour) et EELV (7,4%), qui semble bénéficier d’une dynamique de campagne favorable. Une troisième liste hétéroclite ajoute à l’incertitude, conduite par l’homme d’affaires Mohed Altrad (DIV, 13,3 % au premier tour), qui a réussi à convaincre Alenka Doulain (LFI, 9,3 %), Clothilde Ollier (DIV écolo, 7,3%), et l’humoriste Rémi Gaillard (DIV, 9,6%) de le rejoindre. A eux quatre, ils ont rassemblé près de 40 % des suffrages le 15 mars dernier.
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La gauche pour une première ?
Le maire sortant Laurent Hénart (Mouvement Radical) est en difficulté. Sa liste a été devancée au premier tour par celle du socialiste Mathieu Klein (37,9 % contre 34,7 %), qui a en outre fusionné sa liste avec celle de l’écologiste Laurent Watrin, arrivée troisième (10,2 %). Vu le rapport de force, Nancy pourrait bien basculer à gauche le 28 juin, ce qui n’est jamais arrivé depuis l’après-guerre.
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Anne Hidalgo en ballotage favorable
Avec près de 30 % des suffrages au premier tour et le ralliement des listes EELV de David Beillard (10,8%), Anne Hidalgo est idéalement placée pour conserver son fauteuil. Les listes LR de Rachida Dati n’ont obtenu que 22,7 % des voix et ne semblent pas en mesure de gagner d’arrondissement supplémentaire par rapport à 2014. Troisième à l’issue du premier tour sur l’ensemble de la capitale (17,3%), les listes LREM réalisent une contre-performance par rapport au leadership du parti présidentiel à Paris aux dernières élections Présidentielle / Législatives de 2017, ou Européennes 2019.
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Rassemblement National contre front républicain
Perpignan deviendra-t-elle dimanche la première ville de plus de 100 000 habitants dirigée par le Rassemblement National ? La liste RN conduite par Louis Aliot est sortie nettement en tête au soir du premier tour, avec 35,7 % des suffrages contre 18,4 % pour la liste LR du maire sortant Jean-Marc Pujol. Dans une logique de « front républicain », les listes EELV/PS d’Agnès Langevine (14,5 %) et LREM (Romain Grau, 13,2 %) se sont retirés du scrutin, laissant la place à un duel Pujol / Aliot, remake de 2014. Il y a 6 ans, la liste Pujol l’avait emporté avec 55 % des voix, mais pour sa quatrième candidature, Louis Alliot pourrait être porté par sa victoire aux dernières législatives.
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La gauche divisée, Alain Fontanel (LREM) favori
A Strasbourg, le rapport de force électoral au premier tour des municipales penchait à gauche : 28 % des voix pour la liste EELV-PCF de Jeanne Barseghian arrivée en tête, 20 % pour la liste PS conduite par Catherine Trautmann, contre 20 % également pour la liste LREM-Modem d’Alain Fontanel et 18 % pour la liste LR-UDI de Jean-Philippe Vetter. Mais les deux listes de gauche n’ont pas réussi à s’entendre dans l’entre-deux tours, contrairement aux listes LREM et LR, qui ont fusionné. C’est donc bien aujourd’hui l’ancien premier adjoint Alain Fontanel qui part favori de ce second tour en triangulaire.
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Jean-Luc Modenc en difficulté
Bien qu’arrivé nettement en tête à l’issu du premier tour (36,2 % des voix), le maire sortant Jean-Luc Moudenc, soutenu par LR et LREM, est en ballotage défavorable. Le rapport de force électoral penche en effet à gauche : 27,6 % des suffrages pour la liste EELV-LFI d’Antoine Maurice, 18,5 % pour la liste PS-PCF de Nadia Pellefigue, 5,7 % pour la liste Génération-s de l’ancien édile Pierre Cohen, soit au total plus de 50 % des voix pour ces trois listes, qui ont fusionné. Même si les négociations ont été difficiles - Nadia Pellefigue s’est retirée et ne figure pas sur la nouvelle liste - Antoine Maurice semble en position de l’emporter.
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Les nationalistes conservent la mairie
LREM perd la ville, victoire d'Anne Vignot
La droite perd une ville qu'elle dirigeait depuis l'après-guerre, victoire historique de l'écologiste Pierre HURMIC
Martine Aubry réélue à la photo-finish
Fin de l'ère Colomb, les Verts s'imposent à Lyon en emportant 7 des 9 secteurs de la ville
Victoire de la tête de liste EELV Grégory Doucet
Yann Cucherat battu dans son secteur, la gauche s'impose
Victoire de la gauche dans cet arrondissement peuplé et stratégique
Défaite amère de Gérard Colomb dans son propre arrondissement
La tête de liste LR Martine Vassal défaite dans son secteur, victoire d'Olivia Fortin
Stéphane Ravier (RN) battu, David Galtier a tiré profit du retrait de la gauche
Philippe Saurel nettement battu, victoire de Michaël Delafosse (PS)
Victoire historique de la gauche et du socialiste Mathieu Klein, dans cette ville dirigée par la droite depuis l'après-guerre
Anne Hidalgo confortablement réélue
Louis Alliot offre au RN sa première ville de plus de 100 000 habitants
Victoire de Jeanne Barseghian (EELV/PCF), la coalition LREM-LR en échec
Jean-Luc Moudenc résiste à la vague verte et conserve son fauteuil
58,4 % d'abstention : record pour un second tour d'élections municipales
Vivez la soirée électorale avec Ipsos !
Par son ampleur, le dispositif est inédit. Ipsos s'associe à Sopra Steria pour réaliser dimanche en simultané les estimations des résultats du second tour des Municipales dans 17 villes et arrondissements différents.
Vous retrouverez ainsi en direct sur notre site :
- 17h15 : première tendance du niveau d'abstention nationale, basée sur une projection réalisée à partir du taux de participation à 17 heures communiqué par le Ministère de l'Intérieur ;
- 18h20 : estimation du taux d'abstention dans les villes testées dont les bureaux de vote ferment à 18h : Besançon, Perpignan, Nancy ;
- 19h20 : estimation du taux d'abstention dans les villes testées dont les bureaux de vote ferment à 19h : Bastia, Lille ;
- 20h00 : estimations des résultats du premier tour des Municipales, pour les villes dont les bureaux de vote ferment à 18h et à 19h ;
- 20h00 : publication d'un sondage "Les Français et l’après municipales", réalisé les jours précédents le vote auprès de 3000 Français ;
- 20h20 : estimation du taux d'abstention dans les villes testées dont les bureaux de vote ferment à 20h : Bordeaux, Lyon dont Lyon global, Lyon 3, Lyon 5, Lyon 8, Lyon 9, Marseille 4, Marseille 7, Montpellier, Paris, Strasbourg, Toulouse ;
- A partir de 21h : en direct les estimations des résultats dans les villes dont les bureaux de vote ferment à 20h. L'ensemble de ces estimations seront si nécessaires réactualisées au cours de la soirée.
Découvrez les grands enjeux du second tour dans chacune des villes testées dans l'onglet "Estimations" et suivez tout au long de la soirée les décryptages de nos experts sur les antennes partenaires.
Bonne soirée électorale !
Après le second tour : bilan et perspectives
Contexte électoral, bilan de la crise, projection sur la suite du quinquennat… L'enquête Ipsos/Sopra Steria réalisée pour France TV, Radio France et LCP/Public Sénat dévoile l'état d'esprit des Français à la veille du second tour des élections municipales, et leurs souhaits pour la fin du quinquennat.
Le second tour des Municipales 2020 restera marqué par un taux d'abstention historique. A près de 60%, le précédent record de 2014 a été battu de plus de 20 points. Les jeunes (72% d'abstention chez les 18-34 ans), les employés (65%), les ouvriers (70%) sont les plus nombreux à ne pas s'être déplacés. Interrogés à la veille du scrutin, 75% des électeurs appelés aux urnes pour le second tour se déclaraient pourtant "plutôt" (43%), voire "très" (32%) intéressés par les élections municipales. Mais la menace du coronavirus en a dissuadé certains : dans notre enquête, 43% des électeurs hésitant à aller voter évoquaient comme principale raison "le risque d'attraper la Covid-19 en se rendant dans un bureau de vote".
Qu'ils se soient ou non rendus aux urnes, l'intérêt pour le scrutin manifesté par les trois-quarts des Français renvoie d'abord au caractère local des enjeux. Malgré la crise sanitaire mondiale et ses répercussions économiques et sociales, la majorité des personnes "certaines d'aller voter" ont placé en tête des déterminants du vote "les enjeux locaux et les problèmes qui se posent dans la commune" (82%), "le programme des différentes listes" (67%), "le bilan du maire et de son équipe municipale" (66%) et "la personnalité des candidats" (58%). La manière dont le maire ou les candidats ont réagi à la crise sanitaire a également pesé, mais à un degré moindre : "importante, mais pas déterminante", pour un électeur sur deux.
Plus largement, la pandémie n'a pas éclipsé les sujets de préoccupation qui faisaient l'actualité avant la crise sanitaire. La Covid-19 ne se place d'ailleurs qu'au quatrième rang des enjeux qui préoccupent le plus les électeurs à titre personnel (35% de citations), derrière "l'avenir du système social -santé, retraites" (44% de citations), "les difficultés en termes de pouvoir d'achat" (39%) et "la protection de l'environnement" (38%). Cette hiérarchie est corrélée à l'âge des répondants : la protection de l'environnement est la préoccupation n°1 dans les tranches 18-24 et 25-34 ans, tandis qu'on s'inquiète davantage pour le pouvoir d'achat entre 35 et 59 ans, et pour l'avenir du système social (santé, retraites) au-delà de 60 ans.
Bilan de la crise
Outre son impact sur la mobilisation, l'inquiétude par rapport à l'épidémie reste très prégnante. Au stade actuel, on craint davantage "ses conséquences économiques et sociales pour soi et ses proches" (74%, dont 25% "très inquiets"), "la possibilité d'une deuxième vague" (71%, 21% "très inquiets"), et un peu moins "ses conséquences pour sa santé et celle de ses proches" (61%, 15%). "La manière dont le gouvernement gère le dossier du coronavirus" partage les Français, entre 44% de "satisfaits" (dont 88% des sympathisants LREM, mais aussi la majorité des 18-24 ans), pour 56% d'avis contraire (dont les trois quarts des proches de La France Insoumise et du RN). On mesure un rapport de force similaire sur la confiance accordée à Emmanuel Macron pour prendre en compte les enseignements de cette crise (46% de confiance pour 54% d'avis contraires). Ce relatif équilibre entre bonnes et mauvaises opinions tranche avec l'impopularité chronique du Président de la République.
Même si pour un Français sur deux (52%), le Président de la République sort plutôt affaibli de la crise liée à la Covid-19 (14% le jugent "plutôt renforcé", et 34% ni l'un ni l'autre), on s'accorde à penser que ni Marine Le Pen, ni Xavier Bertrand, ni Jean-Luc Mélenchon, ni François Baroin, ni Valérie Pécresse, ni Yannick Jadot, ni Olivier Faure n'auraient fait mieux à sa place. Quant à tirer les conséquences de la crise et proposer les bonnes solutions, là encore on fait moins confiance à chacune de ces personnalités qu'à Emmanuel Macron. Seul Edouard Philippe suscite une confiance supérieure pour sa capacité à tirer les enseignements de la séquence et proposer des solutions (49% de confiance contre 39% d'avis contraires).
La suite du quinquennat
Le crédit accordé au Premier ministre dans la gestion de la crise sanitaire pèsera peut-être sur la suite du quinquennat. "Quand la France sera sortie de l'état d'urgence sanitaire", 43% des interviewés souhaitent qu'Emmanuel Macron "procède à un remaniement limité du gouvernement en gardant Edouard Philippe comme Premier ministre", pour 33% plutôt favorables à "un remaniement d'ampleur en changeant de Premier ministre", et 24% qui préféreraient qu'on ne remanie pas. En un mois - la même question avait été posée fin mai pour l'hebdomadaire Le Point - la préférence pour un remaniement limité avec maintien d'Edouard Philippe a progressé de 12 points.
Si la majorité des Français ne souhaite pas de changement à la tête du gouvernement, elle ne souhaite pas non plus d'une nouvelle orientation politique. En cas de remaniement, 27% des personnes interrogées appellent à une politique "plus à gauche", 22% à une politique "plus à droite", mais 51% préfèreraient qu'on garde le cap. Le "ni plus à droite, ni plus à gauche" est majoritaire, y compris au sein de l'électorat EELV.
Et quelle devrait être la priorité d'Emmanuel Macron et de son gouvernement d'ici la fin du quinquennat ? Aucun sujet ne se détache réellement : "le pouvoir d'achat et les impôts" sont cités par 27% des répondants, "la protection sociale - santé, retraites" par 22%, "le chômage" par 18%. Malgré la prééminence du thème dans le débat public et médiatique, "l'environnement" ne devrait constituer la priorité de la fin du quinquennat que pour 13% des personnes interrogées (et pour 37% des sympathisants écologistes).
Sur la méthode enfin, la question de l'intervention de l'Etat dans l'économie pour relancer la croissance reste très clivante : 53% des Français estiment "qu'il faut renforcer le rôle de l'Etat dans certains secteurs de l'économie jugés porteurs ou stratégiques", quand 47% sont plutôt d'avis de "limiter au maximum le rôle de l'Etat dans l'économie et donner aux entreprises le plus de liberté possible". A noter que le sujet fait débat dans tous les électorats. Les partisans d'une plus grande intervention de l'Etat dans certains secteurs est majoritaire, mais pas unanime, chez les sympathisants LFI (68% pour 32% qui souhaitent limiter le rôle de l'Etat au maximum), chez les sympathisants PS (67% / 33%) ou EELV (60% / 40%). Les avis sont relativement équilibrés chez les proches de LREM (44% / 56%) et du RN (53% / 47%), tandis qu'on penche plus nettement pour un libéralisme renforcé chez les sympathisants LR (61% / 39%).
Au-delà de la stratégie, le pessimisme sur l'évolution de la situation fait davantage consensus : sept Français sur dix anticipent aujourd'hui une crise économique profonde après l'épidémie, pour 29% qui pensent plutôt que l'économie va réussir à se relancer.
Fiche technique : enquête Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France, LCP et Public Sénat menée les 26 et 27 juin auprès de 3 004 personnes inscrites sur les listes électorales, représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus.