Néo-ruraux : portrait des citadins venus s'installer à la campagne
Dans la perspective de la deuxième édition de la Foire à l'installation en milieu rural, Ipsos a interrogé les maires de communes rurales, leurs concitoyens, et les néo-ruraux eux-même, afin de recueillir leur perception d'un phénomène qui tend à s'amplifier. Véritable choix de vie voire attitude militante, on estime à deux millions le nombre de citadins ayant déjà franchi le pas ; deux millions et demi de personnes affirment vouloir engager une telle démarche dans les cinq ans à venir.
Quelle est la réalité du phénomène aujourd'hui ?
Les maires des communes rurales sont conscients de l'intérêt d'accueillir….
Entre les deux derniers recensements, les deux tiers des élus interrogés par Ipsos ont vu augmenter le nombre d'habitants ayant leur résidence principale dans leur commune. Plus précisément, les maires des communes rurales reconnaissent la réalité du phénomène des installations durables de citadins à la campagne. Loin d'être un phénomène de mode, 77% considèrent qu'il s'agit là d'un véritable fait de société et, au cours des cinq dernières années 84% ont été concrètement approchés par des citadins susceptibles de venir s'installer sur leur commune : principalement (75%) par des personnes allant travailler dans une ville proche et venues rechercher un logement dans la commune. Les citadins apporteurs d'un projet économique (ou ayant leur propre idée de travail) ne représentent pas le profil principal des personnes venues rencontrer les maires, mais ils constituent une réalité non négligeable pour 17% des communes et ceci particulièrement pour celles du Sud Ouest (25%) et du Sud Est (26%).
Deux millions de citadins actifs ont déjà franchi le pas et se sont installés dans une commune rurale ….
Si l'on considère comme néo-ruraux les français de 15 ans et plus :
· Habitant actuellement une commune rurale de moins de 2.000 habitants
· Résidant dans cette commune depuis moins de 5 ans
· Ayant leur précédent domicile dans une commune de plus de 2.000 habitants et située à plus de 50 km de leur commune d'habitat actuelle,
ces derniers représentent 4,2% de la population française des plus de 15 ans soit 2 millions de personnes.
2,4 millions de citadins affirment vouloir engager d'ici 5 ans une démarche active afin de s'installer durablement à la campagne.
42% des habitants de communes de plus de 100.000 habitants souhaiteraient vivre et travailler en zone rurale. Ceci n'est pas totalement utopique pour 18% qui ont déjà planifié un calendrier de leurs démarches et premiers contacts pour les cinq prochaines années.
Quelles motivations poussent les citadins à vouloir s'installer à la campagne ?
Qu'ils soient citadins, ruraux, néo-ruraux ou élus la très grande majorité des interviewés est d'accord : la recherche d'une meilleure qualité de vie représente la motivation prioritaire des candidats à l'installation à la campagne.
Les citadins valorisent en particulier un mode de vie perçu comme moins stressant par rapport à la ville (36%), une vie globalement moins chère (27%) et un environnement moins pollué.
Derrière les réponses de ceux qui ont franchi le pas, on perçoit qu'au delà de la recherche d'un meilleur environnement il y a eu un véritable choix de vie, (prendre un nouveau départ 38%, retrouver ses racines 25%, vivre dans une région que l'on aime 24%) voire même chez certains une attitude "militante" (participer au renouvellement et développement du milieu rural 14%)
Les maires de communes rurales valorisent davantage (53%) la recherche des racines familiales dans les motivations initiales des citadins et sont moins nombreux que les néo-ruraux à penser que la volonté de prendre un nouveau départ (27%) ou de participer de manière active au développement du milieu rural (8%) puissent constituer un facteur déclenchant.
Le choix de la commune relève t'il d'un choix personnel ou professionnel ?
Cette question segmente les néo-ruraux interrogés selon leur statut professionnel actuel :
Dans leur très grande majorité (81%), ceux qui sont actuellement salariés déclarent être venus dans leur commune d'habitat par choix personnel (qu'il s'agisse du leur -65% - ou de celui du conjoint, 16%). Ceci tend à démonter l'intérêt qu'il y a pour les communes en recherche d'habitants à recenser et faire connaître les possibilités d'emplois salariés existants.
Les néo-ruraux exerçant une profession indépendante (commerçant, agriculteur, artisan, profession libérale) disent au contraire en majorité (58%) que leur démarche a été dictée en priorité par leur choix professionnel. Le choix de la région n'est intervenu qu'ensuite, suite à une opportunité correspondant à leur projet (41% d'entre eux) ou suite à l'existence d'un système d'assistance et d'interlocuteurs régionaux pouvant les aider à la mise en œuvre (17%). Dans ces cas l'on voit bien la nécessité d'arriver à mettre en phase projet professionnel et région.
Quels avantages procurent ces nouveaux habitants aux communes rurales?
Qu'elle soit récente ou déjà engagée, l'installation de citadins représente un enjeu pour les communes rurales : 72% estiment en effet qu'il s'agit là d'un facteur indispensable à la survie de leur commune. Cet avis est partagé par les deux tiers (64%) des habitants des zones rurales mais il n'en demeure pas moins que 35% ont un avis contraire et ne jugent pas indispensable à leur commune l'apport de nouveaux habitants.
Pour la très grande majorité de tous les interviewés, qu'ils soient citadins (78%), ruraux (86%), néo-ruraux (62%) ou élus (76%), la contribution des nouveaux habitants au dynamisme des services de proximité représente le premier avantage pour les communes rurales. suivi de l'apport plus général de vie dans la commune et les associations (pour 76% des maires et 40% en moyenne des autres populations interrogées).
L'apport de compétences, expériences et cultures nouvelles représente un autre bénéfice sur lequel les interviewés sont d'accord dans les mêmes proportions (20% à 26% selon les cibles) Il y a donc du côté des ruraux comme des citadins, le sentiment que la diversité d'origine des habitants est gage d'enrichissement pour une commune rurale.
Les néo-ruraux (53 %) et les citadins (51%) insistent particulièrement sur l'apport économique que des nouveaux habitants pourraient amener aux communes rurales en y créant ou en y reprenant une activité. Un aspect moins valorisé par les ruraux (36%) et surtout par les maires (13%).
Et quels en sont les risques?
Les maires tout comme les habitants des communes rurales se rejoignent sur cette question. Trois principales craintes dominent :
- risques de demandes excessives en matière d'équipements et de services, de la part de nouveaux résidents habitués à disposer de ce genre de facilités en ville. (pour 63% des élus/40% des ruraux))
- difficulté des nouveaux venus à s'habituer aux habitudes des gens du pays et risque de tensions (42% des élus/48% des ruraux)
- crainte que les citadins amènent à la campagne des problèmes vécus comme typiquement urbains comme l'incivilité, le stress… ( 30% des élus/37% des ruraux)
Quelles principales questions se posent les citadins avant l'installation en zone rurale?
Les maires déclarent en très grande majorité (63%) être principalement sollicités par les citadins pour tout ce qui concerne les services et infrastructures éducatives. Ce thème d'interrogation prioritaire est suivi ensuite de questions sur les commerces existants (29%), les associations culturelles (22%) et les services publics (19%) Les élus semblent moins exposés aux questions sur l'emploi et les possibilités économiques (12%) lesquelles semblent être davantage posées aux établissements consulaires (CCI, Chambre d'Agriculture, Chambre de métiers).
Les néo ruraux interrogés, si l'on se base sur leur vécu, se sont préoccupés en premier des possibilités d'emploi existantes dans la commune ou ses environs (33%) suivies des services de proximité existants sur place ou à proximité.[infrastructures éducatives (16%), commerces et services publics (4%)] et des logements disponibles à louer ou acheter (17%).
Il n'en demeure pas moins, et ceci fait partie des enseignements du sondage, qu'une partie non négligeable des néo ruraux interrogés (30%) déclarent ne pas avoir cherché de réponses à des questions particulières et s'être débrouillés seuls : est ce à dire qu'ils ont manqué d'aide et d'accompagnement ou bien est-ce la preuve qu'il s'agit de personnes autonomes et volontaires ?
S'ils devaient envisager de s'installer à la campagne, les citadins interrogés s'interrogeraient dans les mêmes proportions sur les services et infrastructures éducatives existantes (32%) et sur les types de commerces situés sur place ou à proximité (29%).Ils rejoignent donc sur ce plan l'avis des maires et des néo-ruraux. Par contre, ils sont la seule population à évoquer spontanément (13%) les infrastructures et moyens de transports disponibles.
Quelles sont les attitudes des habitants de la commune vis à vis des citadins qui viennent s'y installer ?
Les néo ruraux , sur la base de leur vécu, estiment à 56% que les habitants de leur commune sont favorables au fait que des citadins viennent s'y installer, 30% pensent qu'ils sont plutôt neutres et seuls 13% déclarent qu'ils y sont plutôt opposés.
Les maires des communes rurales partagent le même sentiment. Ils déclarent en effet que les habitants de leur commune sont soit favorables (53%) soit neutres (36%) à ce phénomène. Les plus concernés sont un peu plus nuancés : 46% des ruraux pensent en effet que les habitants de leur commune sont favorables à l'installation de nouveaux habitants, 27% qu'ils y sont indifférents et 16% qu'ils y sont au contraire opposés.
Ces résultats montrent au final qu'aujourd'hui plus d'un habitant de zone rurale sur deux exprime une attitude ouverte et non critique à l'arrivée de citadins dans sa commune, ce qui représente un facteur très positif, surtout lorsqu'on pense aux fortes demandes d'intégration exprimées par les néo ruraux. En fait c'est chez les citadins que l'image d'une population rurale peu accueillante et réfractaire à leur installation est la plus forte (22%), mais ils sont cependant 2,3 fois plus nombreux (51%) à considérer les ruraux favorables à l'installation durable de citadins dans leurs communes.
Pour quelles raisons certains citadins renoncent-ils à ce projet ?
La principale raison qui peut expliquer le renoncement des projets d'installation durable à la campagne segmente les néo-ruraux :
· Pour 34% elle repose essentiellement sur l'incapacité des citadins à pouvoir vivre à la campagne et s'y adapter (34%),
· Pour 32% il s'agit surtout d'un manque de volonté à franchir le pas
Les maires quant à eux, et de manière majoritaire (51%) ont le sentiment qu'il s'agit davantage d'un problème d'incapacité d'adaptation à la vie à la campagne qu'un réel problème de volonté (17%).
Quels sont les principaux facteurs d'échec des installations ?
Pour les néo ruraux les difficultés d'adaptation à la vie locale (47%) tout comme celles d'intégration à la population locale (42%) représentent les deux principaux facteurs d'échec des installations à la campagne. Viennent ensuite les difficultés pour trouver du travail (21%) et le manque d'infrastructures commerciales, éducatives et/ou culturelles (11%). Les habitants des zones rurales ont une opinion très proche mais insistent davantage (11%) sur le manque d'infrastructures (transports, écoles, commerces, logements).
Les maires, s'ils rejoignent globalement l'avis des néo ruraux sur les deux principaux facteurs d'échec, insistent davantage (62%) sur les difficultés des citadins à s'adapter à la vie rurale mais également sur le fait que les projets économiques de ces derniers sont parfois peu viables et peu réalistes (35%).
Quelles sont les conditions essentielles à réunir pour que des citadins s'intègrent bien à la population locale ?
La volonté des nouveaux venus à aller vers les autres, à participer et s'investir dans la vie locale (associations, fêtes…) représente la principale condition d'intégration des nouveaux venus à la population locale. Cette opinion est partagée par 51% des élus , 46% des ruraux,44% des néo ruraux et 39% des citadins.
19% des néo ruraux attendent au contraire que la population locale aille vers eux , 17% estiment qu'il s'agit d'un effort qui doit être partagé et 15% admettent qu'il ne faut pas arriver en terrain conquis et respecter les habitudes locales. Cet avis est partagé dans des proportions proches par les ruraux et les citadins.
Les maires, et en particulier ceux qui sont sur la défensive, insistent davantage que les néo ruraux sur la nécessité pour les citadins de s'adapter aux contraintes de la vie locale :
· admettre qu'on ne trouve pas tout sur place et qu'il faut se déplacer (36%)
· accepter les contraintes liées à l'activité agricole (40%)
Notons que l'acceptation des contraintes liées à l'activité agricole est une condition soulignée spécifiquement par les maires (40%) et dans une moindre mesure par les citadins (10%) et les ruraux (14%) ….. alors que seulement 4% des néo ruraux l'évoquent !
Existence d'une politique municipale en faveur des néo ruraux ?
En majorité (58%) les néo ruraux interrogés estiment qu'il n'existe pas de politique municipale particulière dans leur commune pour y attirer et y installer durablement des citadins. Ils sont 38% à déclarer au contraire que des actions sont engagées dans leurs communes soit depuis un certain temps (16%) soit récemment (22%).
Même si les maires sont en proportion un peu plus nombreux à dire avoir engagé des actions spécifiques (43% dont 27% depuis un certain temps), la majorité (57%) déclare n'avoir rien fait de particulier.
Le manque de moyens est la raison mise en avant par le plus grand nombre d'élus (44%) pour justifier l'absence de politique active (65% dans les communes concernées du Sud de la France). En deuxième position (cité par 26%) est avancée la carence d'atouts à faire valoir ou exploiter, sentiment un peu plus partagé par les maires des plus petites communes (
L'impression d'une opposition de la part de la population ou du Conseil Municipal (citée respectivement par 8% et 11% des élus) ne représente pas un facteur significatif de cette absence d'action.
Il n'en demeure pas moins que 80% des élus interrogés affirment qu'ils seraient favorables à l'intégration de néo ruraux dans leur conseil municipal. Les néo ruraux n'ont pas tout à fait le même vécu : 49% pensent que le maire de leur commune y est ou serait favorable mais 19,5% déclarent qu'il y est opposé (3% des maires seulement ont cette opinion…)
Quelles actions prioritaires faut-il mettre en œuvre pour faciliter l'installation durable des citadins ?
Trouver des logements vacants dans la commune (47%), développer des activités culturelles et de loisirs (37%) ainsi que des services de proximité pour les enfants en particulier, (36%) représentent les trois actions prioritaires à mettre en œuvre aux yeux des néo ruraux pour attirer de nouveaux habitants (en dehors des retraités) dans leur commune. Les habitants des zones rurales citent ces mêmes conditions mais insistent davantage sur la nécessité de développer les services de proximité.
Les maires sur-valorisent quant à eux les problème de logement (62%) car ils sont certainement plus exposés à des demandes à ce sujet. Arrive ensuite, mais avec une importance deux fois moindre, le développement de services de proximité (33%) puis la recherche de personnes motivées ayant des compétences utiles à la commune (cité par 24%).
On peut noter que les élus sous estiment les attentes de leurs futurs habitants en ce qui concerne le développement d'activités culturelles et de loisirs : les néo ruraux sont en effet trois fois plus nombreux (37% contre 12% des élus) à considérer qu'il s'agit là d'une des deux actions prioritaires à mettre en œuvre. Ils sont rejoints dans cette opinion par les habitants des zones rurales pour lesquels il s'agit de la deuxième action à mettre en œuvre (39%) après celle de développement des services de proximité (47%) Il existe donc manifestement une véritable demande que peu de maires perçoivent - même si par ailleurs 22% d'entre eux nous disent qu'il s'agit d'une des questions que les citadins leurs posent lorsqu'ils les rencontrent. Citons le maire d'un village ayant mis en place avec succès une politique active en ce sens : "Nous avons la salle des fêtes la plus pourrie du Plateau des Mille vaches mais avec toutes les associations crées elle est occupée tous les jours "
Remarquons enfin l'importance non négligeable accordée par 28% des néo ruraux et 21% des maires à l'identification des activités économiques non pourvues ou manquantes dans la commune. Les habitants des zones rurales en ont moins conscience en proportion (14%)
Quel est le rôle des élus pour favoriser l'installation de citadins à la campagne ?
Sur la base de leur expérience, les néo-ruraux interrogés expriment une forte attente d'intégration à la population locale. Ils attendent en priorité (58%) une aide de la part des maires sur ce point mais également pour la mise en œuvre d'une politique municipale pro active. En particulier :
· obtenir l'adhésion de leurs administrés à l'idée qu'il soit nécessaire de faire venir de nouveaux habitants (38%),
· orienter les futurs candidats vers les bons interlocuteurs et les accompagner dans leurs démarches (34%).
Sur ce même thème, l'opinion des maires de communes rurales est plus partagé : soit ils expriment une attitude plutôt défensive en estimant que leur rôle consiste principalement à faire prendre conscience aux citadins qu'il leur faut s'adapter aux réalités de la vie locale (37%) (voire même pour certains (16%) à évaluer leurs réelles motivations), soit ils sont plus offensifs et considèrent alors qu'il est nécessaire avant tout d'aider les nouveaux venus à s'intégrer (34%).
Les habitants des zones rurales sont d'accord avec les néo ruraux en ce qui concerne l'importance du rôle des maires pour aider les citadins à s'intégrer à la population locale (55%). Mais ils rejoignent l'avis de leurs élus au sujet de la nécessité de faire prendre conscience aux nouveaux habitants des réalités de la vie à la campagne (40%).Notons qu'ils sont, avec les citadins, les plus nombreux à investir les maires d'un rôle d'évaluation de la qualité des projets économiques (cité par 29% des ruraux et 24% des citadins).
Les citadins quant à eux associent aux maires des communes rurales des fonctions à la fois de soutien économique (orienter les candidats vers les bons interlocuteurs, les accompagner dans leur démarche : 42%) et de soutien sociologique (aide pour l'intégration à la population locale : 49%)
Quelle est l'attitude des élus pour favoriser l'installation de citadins à la campagne ?
Particulièrement battants, 12% des maires considèrent pouvoir engager des actions au seul titre de la commune, même s'ils ne peuvent pas tout faire. Cette attitude pro-active est davantage exprimée par les maires de communes de taille plus importante (1000-1999 hab : 20%) et par les maires de communes du Sud Ouest (19%).
43% déclarent pouvoir engager des actions et politiques favorisant des installations durables de citadins à condition de les mener dans un contexte collectif (communes voisines, intercommunalité).
Plus défaitistes par contre, 43% des maires interrogés considèrent ne rien pouvoir faire dans le cadre de la commune ou de l'intercommunalité et expriment une attitude beaucoup plus passive, en conditionnant toute action à l'engagement des institutions du département, de la région ou de l'État.
Qui contacter lorsqu'on a le projet de s'installer durablement en zone rurale?
A la question suivante " Au vu de votre expérience personnelle, quelles sont les personnes ou organismes que vous conseilleriez de contacter pour trouver une commune rurale d'accueil et s'y installer dans de bonnes conditions ? " 56% des néo ruraux interrogés conseilleraient aux futurs candidats de se diriger vers les organismes consulaires (39%), les mairies (29,5%) ou d'autres organismes type Conseils Régionaux, Syndicat intercommunal (24%).
Par contre, et ceci constitue un autre enseignement d'importance, 44% déclarent qu'il est nécessaire de se débrouiller seul, preuve que la fonction d'accueil et d'orientation a été manifestement inexistante dans leur cas et qu'elle reste certainement à remplir ou améliorer.
Niveau d'intégration des néo-ruraux interrogés
Au regard de leur situation personnelle aujourd'hui, les néo ruraux interrogés se répartissent en 4 groupes :
La majorité (64%) est constituée de personnes manifestement intégrées puisqu'elles déclarent vivre principalement à la campagne et participer activement à la vie de leur commune.
13% peuvent être qualifiés de Mixtes "Urbains/Ruraux" : ils sont assez souvent en ville mais participent également à la vie de leur commune
Une proportion identique d'entre eux (13%) est constituée de "rurbains" déclarant passer une grande partie de leur vie en ville (amis, loisirs, travail) même s'ils habitent à la campagne. On est plus alors dans un choix de cadre d'habitat.
Enfin 11% sont en attitude de repli : ils vivent à la campagne mais déclarent ne pas participer à la vie de leur commune.
Fiche technique :
Enquêtes menées au téléphone (système CATI) auprès de quatre échantillons représentatifs des populations suivantes interrogées entre le 15/11/2002 et 12/05/2003:
502 Maires de communes rurales (moins de 2.000 habitants) interrogés du 15 au 22 novembre 2002
200 Néo Ruraux (citadins installés durablement à la campagne) interrogés du 3 au 22mars 2003
266 habitants de communes rurales (moins de 2.000 habitants) interrogés du 9 au 12 mai 2003
430 citadins (villes de plus de 100.000 habitants) interrogés du 9 au 12 mai 2003