Nicolas Sarkozy en zone de turbulences, Jean-Pierre Raffarin en eaux profondes
L'actualité politique nationale ou internationale ne déteint pas sur la popularité de l'exécutif mesurée dans la dernière vague du baromètre Ipsos-Le Point. Pas "d'effet Côte d'Ivoire" pour Jacques Chirac, qui conserve une majorité d'avis favorables (52%), tandis que Raffarin stagne dans l'impopularité depuis maintenant 6 mois (61% de mauvaises opinions). Bien que toujours élevée, la côte de Nicolas Sarkozy s'oriente à la baisse. En terme de solde (*), il enregistre son plus mauvais score depuis septembre 2002 (21 points).
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Jean-François Doridot
Directeur Général Public Affairs
Pas de bouleversement ce mois-ci en ce qui concerne la popularité de l'exécutif français. Toujours soutenu dans son propre camp (respectivement 83 et 75% de bonnes opinions chez les sympathisants UMP et UDF), et critiqué à gauche (61% d'avis défavorables chez les proches du PS, du PC et de l'Extrême Gauche), Jacques Chirac conserve la confiance d'environ un Français sur deux (52%, -1 point). De son côté, Jean-Pierre Raffarin n'arrive pas à rebondir. Sans atteindre le record d'impopularité d'Alain Juppé (74% de mauvaises opinions en novembre 1996), il navigue depuis 6 mois autour des 60% d'avis défavorables (61% pour cette vague, +2 points). Le Premier ministre est de moins en moins soutenu à droite (baisse de 5 points des bonnes opinions chez les proches de l'UMP, à 68%), pendant que la contestation à gauche se radicalise (plus de 80% de jugements défavorables chez les sympathisants PS ou PC).
Les commentaires autour de l'élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP, programmée pour le 28 novembre, coûtent au ministre de l'Economie et des Finances quelques points de bonnes opinions. Il enregistre même la plus forte baisse du mois (4 points), mais conserve 58% d’opinions favorables, ce qui le laisse largement en tête des personnalités de droite. Il s'agit néanmoins de son plus mauvais score depuis son arrivée à Bercy. La baisse des jugements favorables, et la progression des avis défavorables (37%, +5 points) lui valent surtout son plus mauvais solde de popularité(*) depuis septembre 2002 (21 points, -9). A noter tout de même que Nicolas Sarkozy n'est pas le seul ministre à être moins bien noté en novembre. La popularité de Dominique de Villepin est en baisse de 3 points, et même de 6 points sur les deux derniers mois (50%). Jean-Louis Borloo perd lui aussi 3 points, à 45% de bonnes opinions. A noter toutefois que tous les membres de gouvernement bénéficient toujours d'une majorité au moins relative d'opinions favorables.
Le débat sur la Constitution européenne permet à Lionel Jospin de recoller à la tête du palmarès établi par les sympathisants de gauche (74% d'avis favorables, +10 points), derrière Jack Lang, Ségolène Royal et Bertrand Delanoë (77%). Egalement dans le camp du "oui", Martine Aubry progresse de 10 points (70%) au classement. Dans le même temps, François Hollande et Dominique Strauss-Kahn baissent respectivement de 2 et 4 points chez les sympathisants socialistes ; Laurent Fabius regagne une partie du terrain qu'il avait perdu en octobre (53%, +4 points), tout en restant le leader socialiste le moins bien noté à gauche comme sur l'ensemble des Français.
(*) différence entre jugements favorables et défavorables
Fiche technique :
Première partie - Popularité de l'exécutif et des personnalités politiques
