Nicolas Sarkozy est devenu populaire
Jamais depuis son entrée au baromètre de l'action politique Ipsos-Le Point en octobre 1997 jusqu'à l'élection présidentielle de mai 2002, Nicolas Sarkozy n'avait recueilli une majorité de bonnes opinions. Cette impopularité chronique s'est pourtant subitement retournée dès ses premiers jours au ministère de l'Intérieur. Entre la vague d'avril et la vague de mai 2002, les jugements favorables sur son action progressaient de 20 points (de 29 à 49%), et prenaient pour la première fois le pas sur les avis défavorables, qui fléchissaient de 17 points (de 59 à 42%). Cette inversion n'a pas été démentie depuis, au contraire. Les bonnes opinions ont continué leur progression, pour être aujourd'hui partagées par une bonne moitié des personnes interrogées (56%). Dans le même temps, les jugements défavorables se sont clairsemés, et ne concernent aujourd'hui plus que le tiers des personnes interrogées.
Politiquement, la popularité de Nicolas Sarkozy reste toutefois très clivée. Faisant presque l'unanimité dans son propre camp (85% de jugements favorables chez les sympathisants UMP-UDF), il suscite toujours la défiance de la majorité des sympathisants de gauche (55% de jugements défavorables chez les proches du PS, du PC, et de l'extrême gauche). Socialement, sa popularité est interclassiste : il bénéficie d'un niveau de soutien à peu près équivalent chez les ouvriers, les employés, les professions intermédiaires et les cadres supérieurs (autour de 50% de bonnes opinions). Le numéro trois du gouvernement est plus largement soutenu par les retraités, et plus généralement par les plus âgés. Mais même chez les moins de 35 ans, il obtient ce mois-ci, et pour la première fois, une majorité absolue de jugements favorables (50%).
Cette nouvelle popularité confirme en tout cas la très bonne perception qu'ont les Français des cinq premiers mois de Sarkozy place Beauvau. Les deux tiers des personnes interrogées estiment en effet que le ministre de l'Intérieur a pris "un bon départ", contre 25% d'avis contraire. Unanimement apprécié à droite (91% des sympathisants de la droite parlementaire penchent pour "un bon départ"), son action a également séduit la majorité des sympathisants de gauche (48% estiment qu'il a pris un bon départ, contre 42% d'avis contraire, 10% préférant ne pas se prononcer). Optimiste, la majorité des personnes interrogées croit en la réussite de sa politique de lutte contre l'insécurité (52%, contre 35% d'avis contraire). Cette confiance, partagée par plus des trois quarts proches de la droite parlementaire, est toutefois minoritaire à gauche (37%, contre 53% qui doute de la réussite de la politique menée).
Si l'opinion dans son ensemble est équitablement partagée quant à savoir si Sarkozy "ferait un bon Premier ministre", les sympathisants de droite sont assez largement convaincus (66% pensent que oui, contre 27% d'avis contraire). De là à l'imaginer Président de la République, le pas semble difficile à franchir, même aux proches de la majorité : 43% des sympathisants de la droite parlementaire jugent que Sarkozy "ferait un bon président de la République", mais une proportion quasi équivalente (41%) pensent le contraire.
