Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal confortent les dynamiques d’opinion en leur faveur

La descente aux enfers de la popularité du Premier ministre connaît une trêve mais sa crédibilité de présidentiable s’avère considérablement affaiblie par les crises successives, CPE et affaire Clearstream. Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal renforcent encore les dynamiques politiques et d’opinion en leur faveur tandis que François Hollande, Jean-Louis Borloo, François Bayrou Jack Lang tirent profit de leur forte exposition médiatique : tels sont les principaux enseignements du baromètre de popularité et de potentiel présidentiel IPSOS/Le Point du mois de mai.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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+3 points d’opinions favorables : dans le contexte présent, Dominique de Villepin pourra se satisfaire de cette petite bulle d’oxygène. Pourtant, le tableau d’opinion à son égard reste bien sombre. D’abord, avec deux tiers de Français désapprouvant son action, le Premier ministre demeure dans une situation d’impopularité massive. Ensuite, cette légère hausse paraît bien précaire : elle repose uniquement sur des jugements un peu moins durs au sein de l’électorat de gauche et des personnes sans préférence partisane, et non sur un soutien accru de son électorat naturel : le pourcentage d’adhésion au Premier ministre baisse de 3 points chez les électeurs UMP, de 4 chez ceux de l’UDF… Enfin, les questions d’intentions de vote et de potentiel présidentiel révèlent très clairement l’affaiblissement du Premier ministre : mesuré à 27% en février, et encore à 20% en avril, Dominique de Villepin tombe aujourd’hui à 15% au premier tour. Au second tour, et alors qu’il faisait presque jeu égal avec Ségolène Royal en février, il serait aujourd’hui très sévèrement battu, à 62% contre 38%. La crise du CPE avait compromis sa position à gauche ; l’affaire Clearstream le fragilise auprès de l’électorat de droite : seuls 9% des sympathisants UMP se disent certains de voter pour Dominique de Villepin s’il est candidat en 2007. Par comparaison, ils sont 62% à affirmer leur certitude de voter pour Nicolas Sarkozy…. Quant au président de la République, il regagne aussi quelques points de popularité (32%, +3), et ce exactement pour les mêmes raisons que le Premier ministre, à savoir des jugements un peu moins critiques au sein de l’électorat de gauche et du "marais".

Du côté des personnalités politiques, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal continuent de bénéficier d’une dynamique d’opinion favorable. Le Ministre de l’Intérieur gagne 3 points de popularité auprès des Français (58%) et 4 auprès des sympathisants de droite (90%). Les intentions de vote au premier tour en sa faveur progressent de deux points (35%). Et 25% des Français -et, on l’a vu 62% des électeurs UMP- se disent aujourd’hui certains de voter pour lui au premier tour. Pour l’opinion, Nicolas Sarkozy n’a plus de rival à droite. Il lui en reste toutefois une à gauche, qui elle aussi consolide ses positions. La popularité de Ségolène Royal progresse de 7 points auprès des Français (65%) et de 4 points auprès des électeurs de gauche (86%). Les intentions de vote en sa faveur sont en hausse de deux points (30%). Et comme le Ministre de l’Intérieur à droite, elle écrase la concurrence au sein de son camp : 41% des sympathisants PS déclarent aujourd’hui être certains de voter pour elle en 2007 quant Lionel Jospin ne réunit que 16% de sympathisants "sûrs", Jack Lang 12% et les autres moins de 10%.

Chez les autres leaders politique, on notera encore les progressions de François Bayrou (47%, +6) et Jean-Louis Borloo (54%, +9 points) à droite, de François Hollande (42%, +8 points) et Jack Lang (55%, +5) à gauche. En même temps que la stagnation des popularités de Lionel Jospin et Dominique Strauss-Kahn, il est intéressant de constater que les hausses concernent les personnalités les plus exposées médiatiquement ce dernier mois. Beaucoup prédisent que l’affaire Clearstream risque d’éloigner encore un peu plus les Français de la politique et de renforcer les extrêmes. Si la tendance est plausible à moyen et long terme, elle est moins nette dans l'immédiat. En offrant une forte -et rare hors période électorale- exposition médiatique aux responsables politiques, notamment dans les journaux télévisés de 20H, cette affaire profite à la notoriété et à la popularité de ceux qui s’exposent le plus : l’un des effets, temporaire peut-être, paradoxal sûrement, mesuré par l’enquête d’Ipsos.


Fiche technique :

Popularité de l'exécutif
Palmarès des leaders politiques
Palmarès Potentiel électoral présidentiel
Intention de vote présidentielle
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Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

Société