Nouvelle baisse de la popularité des deux têtes de l’exécutif

La popularité des deux têtes de l’exécutif se dégrade encore dans la dernière vague du baromètre de l'action politique Ipsos-Le Point. Cette tendance concerne également de nombreux membres du gouvernement, qui enregistrent une progression des jugements défavorables, y compris dans leur propre camp.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
  • Federico Vacas Directeur de département - Public Affairs
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Contrairement à l'été dernier, où l'ensemble des leaders politiques avait bénéficié de "l'indulgence estivale" des Français, le bilan pour ce mois d'août est plus mitigé. La popularité du Président de la République se dégrade encore (- 4 points de bonnes opinions), et notamment auprès des sympathisants de droite (-5 points). Si une courte majorité des Français (53%) porte toujours un jugement favorable sur "l'action de Jacques Chirac en tant que Président de la République", la popularité du Chef de l'Etat a perdu 17 points depuis le mois d'avril dernier, pour retrouver aujourd'hui un niveau équivalent à ceux que l'on relevait avant la crise en Irak.
Parallèlement, la popularité du Premier Ministre reste orientée à la baisse. Jean-Pierre Raffarin n'est plus soutenu que par 42% des personnes interrogées (-4 points par rapport à juillet), contre une majorité de jugements défavorables (53%). Depuis décembre 2002, les bonnes opinions à l'égard de l'action du chef du gouvernement ont chuté de 21 points.

Globalement, les leaders politiques de droite sont particulièrement touchés par l'augmentation des jugements défavorables, jusque dans leur propre camp. Alain Juppé enregistre la plus forte baisse de toutes les personnalités testées (-6 points, -12 points en deux mois). Les popularités de Michèle Alliot-Marie (-5 points), François Fillon (-4 points), Luc Ferry (-3 points) ou Dominique de Villepin (-3 points) se dégradent également. Surtout, ces reflux de popularité proviennent principalement de jugements plus sévères exprimés par les proches de la droite parlementaire : Alain Juppé perd 9 points de bonnes opinions chez les sympathisants UMP-UDF, François Fillon, Dominique de Villepin et Luc Ferry en perdent 8 chacun. Le soutien particulier manifesté par les sympathisants du gouvernement lorsque celui-ci affrontait ses premières difficultés tend à s'effriter.
L'exposition médiatique de Jean-François Mattei suite aux décès liés à la canicule lui vaut une progression sensible de notoriété. La baisse des "sans opinions" vis-à-vis de l'action du Ministre de la Santé se reporte assez largement sur les jugements défavorables, qui augmentent de 14 points sur l'ensemble des Français (38%). Les mauvaises opinions progressent encore davantage chez les personnes de 60 ans et plus (+ 18 points).

Au final à droite, il n'y a guère que Nicolas Sarkozy qui conserve sa forte cote de popularité. Nullement handicapé par la défaite du "oui" au référendum corse, le Ministre de l'Intérieur reste à la deuxième place du classement (62% de bonnes opinions, stable), derrière Bernard Kouchner. Ce dernier, dont la présence médiatique s'est renforcée ces dernières semaines (problématiques de santé publique, attentat contre la délégation de l'ONU en Irak), gagne 3 points et occupe pour le deuxième mois consécutif la tête du palmarès, avec 67% de jugements favorables. Cette progression est à rapprocher de la bienveillance des sympathisants de droite, chez qui les bonnes opinions augmentent de onze points. Bertrand Delanoë (60% d'avis favorables, + 2 points) complète le podium de cette vague de rentrée.

Au palmarès des partis politiques, les Verts conservent, malgré une baisse de 4 points, leur titre de "parti politique préféré des Français" (49% de jugements positifs). Les écologistes sont suivis de l'UDF (45% d'opinions favorables, - 1 point), et du PS (41%). Le Parti Socialiste reste très loin des scores de la période Jospin, mais devance désormais de justesse l'UMP (40%). En recul de 5 points, l'Union pour un Mouvement Populaire perd surtout un peu du soutien des sympathisants de la droite parlementaire (76% d'avis favorables, -7 points).

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  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
  • Federico Vacas Directeur de département - Public Affairs

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