Nouvelle chute de la popularité du Premier ministre
Dans la vague de mai du baromètre de l’action politique Ipsos-Le Point, le Premier ministre enregistre à nouveau une très forte baisse de sa popularité. En outre, la remontée du oui dans les intentions de vote référendaire ne profite pas au président de la République, qui voit son image se dégrader. En revanche, Lionel Jospin voit sa popularité remonter, notamment auprès de l’électorat de droite.
La cote de popularité de Jean-Pierre Raffarin au plus bas
La cote de popularité du Premier ministre subit une forte chute ce mois-ci, atteignant 26% seulement d'opinions favorables, soit une baisse de 7 points par rapport à avril. Il s'agit du score le plus bas jamais atteint par Jean-Pierre Raffarin, mais c'est aussi la dégradation la plus forte de sa popularité depuis son arrivée à Matignon. En fait, son image ne cesse de se détériorer depuis le début de l'année (il a perdu 11 points d'opinions favorables depuis janvier). Le climat social, et plus particulièrement la fronde générée par la suppression d'un jour férié, explique certainement en partie l'importance de la baisse enregistrée.
71% des Français se déclarent aujourd'hui défavorables à son action, un chiffre qui se rapproche de plus en plus du record d'impopularité pour un Premier ministre dans ce baromètre, enregistré par Alain Juppé en novembre 1996, avec 74% d'opinions défavorables.
Plus inquiétant pour le Premier ministre, il est de plus en plus impopulaire auprès des sympathisants de droite (49% d'avis favorables, -11 points), et plus spécifiquement dans son électoral naturel : il perd ainsi 13 points de popularité auprès des sympathisants UMP, qui ne sont plus que 53% à le soutenir.
Globalement, les plus fortes dégradations de la popularité de Jean-Pierre Raffarin apparaissent dans les catégories d'âge mûr (qui lui sont traditionnellement acquises). Le Premier ministre perd ainsi 8 points d'avis favorables auprès des 45-59 ans, 17 points auprès des 60-69 ans, et 15 points parmi les personnes âgées de 70 ans et plus.
Jacques Chirac se maintient dans l'impopularité
De son côté, le Chef de l'Etat est crédité de 47% d'opinions favorables, contre 51% d'avis défavorables. Il s'agit là d'une nouvelle dégradation de son solde de popularité (différentiel entre les opinions favorables et défavorables), qui demeure de plus négatif pour le deuxième mois consécutif, à -4 points, contre -1 point le mois dernier.
Jacques Chirac perd par ailleurs 2 points de popularité auprès des personnes proches de l'UMP (78% d'opinions favorables). Ses deux prestations télévisées ne lui ont donc pas permis d'améliorer son image auprès des sympathisants de son propre camp. Ainsi, les opinions défavorables à son égard chez les personnes proches de l'UMP sont passées de 14% en février, à 21% aujourd'hui.
De plus, si sa popularité s'améliore auprès des sympathisants PS, Verts et UDF, le président de la République paye son engagement en faveur du oui auprès des sympathisants des partis prônant le non (Extrême gauche, PC, FN-MNR).
Lionel Jospin en forte hausse
Autre fait marquant de ce baromètre, Lionel Jospin gagne 10 points d'opinions favorables auprès de l'ensemble des Français (48%, contre 43% d'avis défavorables) à la suite de son intervention remarquée en faveur du oui sur France 2, le 28 avril dernier. Son solde de popularité devient ainsi positif. C'est là son score le plus élevé depuis qu'il est à nouveau testé dans le baromètre (novembre 2003).
Par ailleurs, s'il gagne 8 points auprès des sympathisants PS (67% d'avis favorables), Lionel Jospin voit sa popularité progresser nettement auprès des sympathisants de droite (41% d'opinions favorables +20 points), qui ont très certainement jugé favorablement les propos de l'ancien Premier ministre à la télévision. D'autant que Jacques Chirac avait, dès le lendemain, déclaré publiquement qu'il avait " pensé le plus grand bien " de cette prise de position.
Laurent Fabius en baisse à gauche
Autre personnalité de gauche à faire son entrée dans la campagne (mais en faveur du non), Laurent Fabius voit sa cote de popularité orientée à la baisse : seulement 32% des Français soutiennent son action (-2 points), contre 56% qui la jugent défavorablement, soit un solde de popularité de -24 points. Plus gênant pour lui, il est de plus en plus impopulaire dans son propre camp : il n'est plus soutenu que par 40% des sympathisants PS (-5 points). Son solde de popularité est à présent de - 10 points auprès des sympathisants socialistes, et il est négatif depuis décembre 2004, au moment du débat interne et du vote du PS sur la Constitution.
Michèle Alliot-Marie très populaire à droite
Michèle Alliot-Marie gagne 4 points parmi l'ensemble des Français (52% d'opinions favorables). Mais c'est surtout à droite qu'elle enregistre une forte hausse : 78% d'opinions favorables parmi les sympathisants de droite, et 84% d'opinions positives auprès des sympathisants UMP (+5 points), soit une progression de 9 points depuis février/mars 2005. Elle est à présent le ministre testé dans ce baromètre le plus apprécié par les sympathisants de droite en général, et de l'UMP en particulier, au moment où la presse la présente de plus en plus comme possible premier ministrable.
Les Français et les ténors du oui
Trois nouvelles personnalités étaient testées ce mois-ci, en raison de leur rôle de premier plan dans la campagne en faveur du oui. Simone Veil est particulièrement appréciée des Français puisqu'elle prend la tête du baromètre, avec 68% d'avis favorables. De fait, ce résultat n'est sans doute pas tant le reflet de son engagement en faveur de l'adoption de la Constitution, que de la dimension morale et intellectuelle que l'ancienne ministre incarne par ailleurs.
Jacques Delors dispose également d'un solde d'opinion largement positif, à 54% d'avis favorables. Il est cependant mieux jugé à droite (69% d'opinions favorables, soit la quatrième personnalité la plus appréciée des sympathisants de droite), qu'à gauche (57% d'opinions positives), peut-être en raison de son engagement en faveur du oui au référendum. Enfin, autre héraut du oui, Valéry Giscard d'Estaing recueille 45% d'avis favorables. Il est, en revanche, bien mieux perçu par les sympathisants de droite (69% d'avis favorables), que par les sympathisants de gauche (38% d'opinions favorables), et jugé plus favorablement par les personnes proches de l'UMP (72%) que par les sympathisants UDF (62%).
Fiche technique :
Popularité de l'exécutif
Palmarès des leaders politiques
Palmarès des partis politiques