Nouvelles fractures : focus argent / fonction publique / medias
Ipsos a conçu et réalisé pour Le Monde, la Fondation Jean Jaurès et le Cevipof la première vague d’un baromètre exclusif sur les Nouvelles Fractures qui traversent la société française. Analyse du Monde du 25/01/2013.
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Brice Teinturier
Directeur Général Délégué France, Ipsos (@BriceTeinturier)
Argent
L’ambivalence de l’opinion à l’égard de l’argent est spectaculaire.
Plus de quatre personnes sur cinq (82%) jugent que « l’argent a corrompu les valeurs traditionnelles de la société française » ; seuls les sympathisants de l’UMP sont un peu moins sévères (69%). A l’inverse, 71% des sondés (et jusqu’à 86% à l’UMP) assurent que « c’est bien de vouloir gagner beaucoup d’argent ». Il est vrai que le pouvoir d’achat est, derrière le chômage (56%), la seconde préoccupation des Français (41 %). De même, une nette majorité (58%) estime que « pour établir la justice sociale, il faudrait prendre aux riches pour donner aux pauvres ». Cette question distingue radicalement les sympathisants de gauche, qui partagent ce jugement à 83% de ceux de l’UMP (29%). Mais un pourcentage similaire (56%) est d’accord avec l’idée que « les chômeurs pourraient trouver du travail s’ils le voulaient vraiment ». Là encore, le clivage entre la gauche (33%) et les sympathisants de l’UMP ou du FN (76%) est marqué.
Fonction publique
Les Français ne crient pas haro sur les fonctionnaires. Certes, 42% d’entre eux jugent qu’il y en a « trop », avec un clivage très profond entre la gauche (25%) et les sympathisants UMP (73 %). Mais 43% estiment qu’il n’y en a « ni trop, ni pas assez » et 16% qu’il n’y en a « pas assez », dont 36% au Front de gauche.
Administration
L’allergie aux réglementations n’est pas écrasante. Une nette moitié des sondés (56%) juge qu’« il y a, en France, trop de réglementations sur tout, c’est insupportable ».Mais 44% (et 51% à gauche) estiment qu’elles « sont utiles et là pour nous protéger ».
Médias
La critique des Français est massive envers les journalistes. Depuis une vingtaine d’années, le jugement porté sur les médias est aussi sévère que le jugement à l’égard des hommes politiques. Cette enquête le confirme. Près de trois Français sur quatre (72%, et jusqu’à 79% chez les plus de 60 ans) jugent qu’ils sont « coupés des réalités et ne parlent pas des vrais problèmes des Français ». De même, 73% jugent que les journalistes « ne sont pas indépendants » et « ont tendance à céder aux pressions du pouvoir politique ». Sur ces deux questions, les sympathisants du Front de gauche et ceux du Front national sont les plus critiques. Enfin, 58% des Français estiment que les journalistes font « assez mal » (42%) ou « très mal leur travail » (16%).
