Palmarès 2009 des membres du gouvernement

Dans l’ensemble, l’image des membres du gouvernement se détériore par rapport à l’an dernier : 25 des 29 personnalités qui avaient été testées en décembre 2008 voient leur solde d’image (c'est-à-dire la différence entre les jugements positifs et les négatifs) se dégrader.

Le remaniement ministériel n’a pas suffit à compenser la tendance négative observée chez les « anciens ». Ainsi, en décembre 2007, 12 personnalités sur 33 affichaient un solde d’image négatif ; l’an dernier elles n’étaient plus que 7 sur 39 à être dans cette situation. En 2009, la tendance s’inverse : 16 ministres ou secrétaires d’état sur 39 sont majoritairement impopulaires. Parmi ces derniers on retiendra Brice Hortefeux (solde d’image de -15), Roselyne Bachelot (solde de -13) et Xavier Darcos (solde de -11). 

En termes de classement, on observe en revanche une relative stabilité. Quatre des cinq membres du gouvernement préférés des Français en 2008 réapparaissent une nouvelle fois dans le TOP 5 cette année. Il s’agit de Rama Yade qui gagne deux places et occupe désormais la tête du classement (59%, +3 points), de Jean-Louis Borloo qui conserve la deuxième place (54%, -5 points), de Bernard Kouchner qui cède deux places et 14 points (54%) et de Fadela Amara, quatrième comme il y a un an (48%, -5 points). Une nouvelle personnalité intègre désormais le TOP 5 : c’est Christine Lagarde (5ème avec 47%) qui prend la place de Michèle Alliot-Marie en gagnant trois points et trois places en un an.

Une nouvelle personnalité intègre également le TOP 10 de ce classement : Frédéric Mitterrand (7ème avec 44%) qui remplace Bernard Laporte. On retrouve une nouvelle fois parmi les 10 ministres et secrétaires d’état préférés des Français Michèle Alliot-Marie (6ème avec 46%), François Fillon (8ème avec 43%), Martin Hirsch (9ème avec 39%) et, malgré la baisse observée, Roselyne Bachelot (10ème avec 38%).

Quelques personnalités gagnent tout de même des points d’image favorable par rapport à 2008. Parmi les plus fortes hausses, on citera Luc Chatel (30%, +8 points, soit la plus forte progression), Rama Yade (59%, +3 points) ou encore, à un niveau plus bas, Hervé Novelli (13%, +3 points). Mais, dans la plupart des cas, ces évolutions sont accompagnées d’une augmentation (souvent encore plus importante) des avis défavorables. Ainsi, les opinions critiques progressent de 11 points pour le ministre de l’éducation, de 5 points pour la secrétaire d’état chargé des sports, de 3 points pour le secrétaire d’état chargé du commerce et de l’artisanat. Il ne s’agit donc pas pour eux d’une amélioration de leur image mais plutôt d’un gain de notoriété ou de visibilité de leur action. La seule exception notable à cette règle est Christine Lagarde qui gagne trois points d’image positive et un seul d’opinions négatives : son solde d’image s’améliore et passe de +12 à +14. Mieux, cette tendance ne se limite pas à son propre camp, elle est également perceptible chez les sympathisants socialistes (solde toujours négatif mais en hausse de 7 points).

Les plus fortes baisses concernent cette année Bernard Kouchner (-14 points d’image favorable), Roselyne Bachelot (-9 points) et François Fillon (-8 points, à 43%). Michèle Alliot-Marie (-6 points), Jean-Marie Bockel (-5 points) et Laurent Wauquiez (-5 points) perdent également du terrain par rapport à l’an dernier.

Dans le détail par proximité politique, on notera que chez les sympathisants UMP François Fillon (82%, -1 point) retrouve la tête du classement ravie par Bernard Kouchner l’an dernier. Celui-ci, en baisse de 9 points (à 76%) est relégué à la deuxième place suivi de Christine Lagarde (74%, en forte hausse de 12 points). Chez les proches du PS, qui situent désormais Rama Yade en tête de leur classement, on remarquera la forte dégradation de l’image des personnalités « d’origine » socialiste : Bernard Kouchner (50% d’opinions favorables contre 64% l’an dernier), Eric Besson (dont les avis négatifs passent de 27% à 46%) ou encore Jean-Marie Bockel (9% de jugements favorables, soit 7 points de moins qu’en 2008).

Le taux de non-réponses fournit par ailleurs des informations intéressantes. S’il ne mesure pas directement la notoriété des personnalités, il en constitue un bon indicateur. Pour les personnalités les plus connues, il mesure plus concrètement la visibilité de leur action. Il nous permet ici de constater que la connaissance des ministres et secrétaires d’Etat – et de leur action - évolue de façon contrastée par rapport à il y a un an. Certes, 20 personnalités affichent un taux de « nsp » plus faible qu’en décembre 2008 (donc, a priori une notoriété/visibilité plus forte) contre seulement 5 qui sont dans la situation inverse. Mais, parallèlement, le nombre de membres du gouvernement affichant un taux de « nsp » supérieur à 50% est en progression : 21 sur 39, contre 17 sur 39 il y a douze mois. Ce dernier point s’explique par la faible notoriété de la plupart des personnalités qui ont rejoint le gouvernement lors du dernier remaniement ministériel.

Les gains en notoriété (ou en visibilité) les plus importants correspondent à Luc Chatel (-19 points de nsp), Eric Besson (-14 points) et Rama Yade (-8 points). A l’inverse, le taux de « nsp » est en hausse pour Bernard Kouchner (+4 points), Michèle Alliot-Marie (+3 points) ou encore Laurent Wauquiez (+3 points). Enfin, Alain Joyandet (80% de « nsp ») et Alain Marleix (81%) restent parmi les moins connus des membres du gouvernement, rejoints cette année par Henri de Raincourt (81%), Benoist Apparu (82%) et Nora Berra (82%).