Palmarès des membres du gouvernement : une prime aux ministres issus de la société civile
Certes, c'est toujours Bernard Kouchner qui occupe – avec 63% de jugements favorables – la première place du classement, devant Jean-Louis Borloo (59%) et Michèle Alliot-Marie (54%). Le chef du gouvernement, François Fillon, n’occupe que le 4ème rang avec 47% de jugements favorables. Mais c'est Fadela Amara – testée pour la première fois – qui surgit dans le peloton de tête avec 46% de jugements favorables. La secrétaire d'Etat à la Ville devance ainsi la ministre de la Santé Roselyne Bachelot (45%) et la garde des Sceaux Rachida Dati (42%), autre visage issu de l’immigration.
Dans les huit premières places du classement, on compte ainsi trois de ces nouveaux visages avec Fadela Amara (5ème avec 46%), Rachida Dati (7ème avec 42%) et Rama Yade (8ème avec 37%). A noter que l’ex-responsable de Ni putes ni soumises se distingue de ses consœurs par une popularité plus consensuelle – les jugements favorables à son égard étant majoritaires tant au sein des sympathisants UMP (60%) que des sympathisants PS (52%). A l’inverse, la ministre de la Justice a, elle, une popularité beaucoup plus clivée politiquement au point que son solde de popularité – la différence entre jugements favorables et jugements défavorables - est négatif (- 5).
D’autres personnalités issues de la société civile – comme Bernard Laporte (12ème avec 33%), le tout nouveau secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports ou, Martin Hirsh (14ème avec 30%), le Haut commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté – font jeu égal avec des poids lourds du gouvernement tels que le ministre du Travail Xavier Bertrand (35%), la ministre du Logement Christine Boutin (35%) ou le ministre de l’Agriculture Michel Barnier (34%). Ils devancent même des ministres aussi importants que la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Pécresse (29%), la ministre de l’Economie et des Finances Christine Lagarde (29%), Brice Hortefeux (28%) ou le ministre de l’Education Xavier Darcos (27%).
Au total, on compte ainsi près d’une vingtaine de ministres sous la barre des 30% de jugements favorables. Cependant, cela ne signifie pas forcément qu’une majorité de Français a une opinion défavorable de leur action. La plupart des ministres sous la barre des 30% de popularité (16 sur 19) souffrent en fait d’un fort déficit de notoriété (avec un taux de notoriété inférieur à 50%). Ce déficit de notoriété touche notamment certaines personnalités issues de l’ « ouverture ». En effet, les profils les plus « politiques » se situent en bas de classement avec un indice de popularité légèrement négatif : - 1 pour Eric Besson, au 19ème rang, - 1 pour Jean-Marie Bockel, au 27ème rang, - 3 pour le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, au 31ème rang.
Parmi les autres membres du gouvernement dont le solde de popularité est négatif – au total ils sont 12 sur 33 –, on relève les noms de Brice Hortefeux (- 6), de Rachida Dati (- 5), d’Hervé Morin (- 1), de Christian Estrosi (- 1), d’Eric Woerth (- 1), de Roger Karoutchi (- 2), de Luc Chatel (- 2), d’Hervé Novelli (- 3) et d’Alain Marleix (- 3). D'une manière générale, leur impopularité est à la fois limitée et corrélée à un fort déficit de notoriété. Seuls Brice Hortefeux et Rachida Dati souffrent d’une certaine forme d’impopularité, qui n’a rien à voir – comme celle des autres ministres – avec un manque de notoriété.