Penser "en euros" : les Français prennent conscience de l'ampleur de la tâche
Les vagues successives de l'eurobaro Ipsos-JDD-LaPosteFinance.fr rendent bien compte de l'évolution de l'état d'esprit des Français par rapport au changement de monnaie. L'optimisme des débuts s'efface peu à peu devant les difficultés rencontrées.
Pour la première fois, le nombre de personnes déclarant "penser définitivement en euros, sans avoir à effectuer la conversion de l'euro en franc", est en diminution : un cinquième de l'échantillon affirmait être déjà habitué en janvier, en février ou en mars, contre 16% aujourd'hui.
L'exercice est difficile, les Français s'en rendent compte chaque jour davantage. Si en janvier, un interviewé sur trois estimait la période d'adaptation encore nécessaire à "quelques semaines", seulement une personne sur dix est de cet avis trois mois plus tard. A présent, la grande majorité des Français jugent qu'il leur faudra encore "quelques mois" (43%), voire "quelques années" (30%, contre 9% début janvier) pour "penser définitivement en euros". Parallèlement, la part des sondés souhaitant que le double affichage des prix soit maintenu au-delà du 30 juin prochain est passé de 53 à 68% en un mois.
Pour certains, la mise en place de l'euro aurait également compliqué la gestion des dépenses : 10% des personnes interrogées, surtout dans les foyers les plus modestes, déclarent en effet qu'avec l'arrivée de la monnaie unique, leur compte courant est plus souvent qu'avant à découvert.