Peu de progression dans la préparation des Français à l''euro
La dernière vague de l''Eurobaro réalisée par Ipsos pour le Journal du Dimanche et lapostefinance.fr montre que la préparation au passage à l''euro a peu avancé depuis septembre dernier. La majorité des Français compte en fait attendre le tout dernier moment.
Entre le deuxième "Eurobaro", réalisé en septembre, et cette dernière vague, les choses ont si peu évolué que l'on se demande si l'on n'a pas atteint une sorte de seuil dans la préparation des Français au passage à l'euro. Bien que la plupart des personnes interrogées se sentent aujourd'hui "bien informées", seulement trois Français sur dix se considèrent dès à présent prêts pour l'arrivée de la monnaie unique. Les proportions relevées pour cette dernière enquête sont les mêmes que celles enregistrées lors de la précédente vague, en juin dernier. Cela s'explique notamment par la large part de personnes qui attendront le tout dernier moment pour "se préparer vraiment" : plus d'une personne sur trois ne pense pas le faire "avant le 1er janvier 2002", auxquelles viennent s'ajouter les 13% qui comptent s'y mettre simplement "quelques jours avant le 1er janvier". On constate d'ailleurs que la moitié des personnes qui se considèrent aujourd'hui "mal informées" n'envisage de toute façon pas de se préparer avant le 1er janvier. Comme en septembre, le remplacement du franc par l'euro inquiète trois Français sur dix, les autres se répartissant équitablement entre confiants et neutres.
L'étude détaillée des résultats laisse toutefois apparaître d'assez nettes différences de perception, fonction de l'âge ou de la catégorie socioprofessionnelle des interviewés. Les personnes âgées, les retraités, les personnes appartenant aux tranches inférieures de niveau d'études ou de revenu, s'estiment plus souvent que les autres "mal informées". Ces catégories sont ainsi sur-représentées dans le camp des "inquiets du passage à l'euro". On constate par exemple que l'inquiétude est nettement plus forte dans les tranches inférieures de revenu (40% d'inquiets parmi les Français dont le revenu annuel est inférieur à 108 000F), ou parmi les niveaux d'études plus bas (primaire et secondaire). Comme par ailleurs, dans leur majorité, ces personnes ne pensent pas se préparer spécifiquement avant l'arrivée effective de la monnaie unique, on peut s'attendre à quelques difficultés en début d'année dans ces franges de population.