Peu d'enthousiasme pour une candidature de Chevènement à la présidentielle

Jean-Pierre Chevènement, qui a laissé la présidence de son Mouvement Des Citoyens à Georges Sarre il y a deux semaines, n'a toujours pas annoncé s'il avait finalement décidé de se présenter à la prochaine présidentielle. Les résultats de l'enquête Ipsos-Le Point ne l'aideront certainement pas à trancher. La forte popularité de l'ancien ministre (il figure régulièrement parmi les personnalités politiques les plus appréciées dans le baromètre politique Ipsos-Le Point) ne semble pas suffisante pour en faire aux yeux des Français un "présidentiable" : si aujourd'hui 38% des Français voient d'un bon œil l'éventualité de sa candidature à la présidentielle, 41% y sont plutôt opposés. En raison des prises de position de l'ancien ministre de l'intérieur à l'encontre des décisions du gouvernement, ou par pure stratégie électoraliste, l'idée d'une candidature Chevènement est en fait plus populaire auprès des sympathisants de droite que chez les proches de la gauche plurielle. Parallèlement, si le quart des Français estime que Chevènement ferait "un bon président de la République" (24%), cette proportion grimpe à 29% si l'on ne retient que l'avis des sympathisants de droite. Dans l'ensemble toutefois, la moitié des personnes interrogées pense qu'il ne ferait pas un bon président.L'enquête met également en lumière un manque de lisibilité de l'action de Chevènement. Un tiers des Français préfère encore aujourd'hui ne pas se prononcer sur ses idées, contre un tiers qui les juge "plutôt modernes" et un dernier tiers "plutôt archaïques". Ici aussi, les sympathisants de droite sont paradoxalement plus indulgents que les proches de la gauche plurielle. La majorité des Français convient enfin que les idées de Chevènement sont plutôt "des idées de gauche", mais un Français sur trois préfère là encore ne pas se prononcer, et un sur cinq juge même ses idées plutôt … de droite. S'il décidait finalement de se lancer dans la course à l'Elysée, Jean Pierre Chevènement devra, avant même de convaincre, exposer ses propositions à l'ensemble des Français.