Politique : l'opinion adresse un satisfecit à la droite

Plus huit points de bonnes opinions pour Jacques Chirac, plus sept pour Jean-Pierre Raffarin et Nicolas Sarkozy, plus six points pour Alain Juppé… Si l'on n'a pas mesuré de traditionnel "état de grâce" au lendemain de la séquence électorale du printemps 2002, la dernière vague du baromètre politique Ipsos-Le Point montre qu'une grande partie de l'opinion se range à présent derrière les personnalités de la majorité.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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Avec 62% de jugements favorables, soit une progression de huit points en un mois et de vingt points par rapport à la fin de campagne électorale (vague de mars dernier), Jacques Chirac retrouve les hauts niveaux de popularité observés pendant la cohabitation. Soutenu unanimement par les proches de l'UMP (95% de bonnes opinions), il est parallèlement de plus en plus apprécié par les sympathisants socialistes (40% de jugements favorables, +9 points). Ses prises de position sur la scène internationale par rapport aux menaces de guerre adressées par les Etats-Unis à l'Irak ont certainement contribué au redressement de sa popularité. Plus globalement, la popularité du chef de l'Etat est portée par la période faste que traverse la droite.

Les jugements favorables envers l'action de Jean-Pierre Raffarin progressent de sept points ce mois-ci, pour atteindre 63% de bonnes opinions. Plébiscité à droite (93% de jugements favorables chez les sympathisants UMP), l'action du Premier ministre suscite également la bienveillance de plus de 40% du peuple de gauche (proches de l'Extrême Gauche, du Parti Communiste et du Parti Socialiste).

Les ministres de son gouvernement ne sont pas en reste. En particulier, la réhabilitation dans l'opinion de Nicolas Sarkozy est spectaculaire. Jamais, depuis son entrée au baromètre de l'action politique en octobre 1997 jusqu'à l'élection présidentielle de mai 2002, Nicolas Sarkozy n'avait recueilli une majorité de bonnes opinions. Cette impopularité chronique s'est pourtant subitement retournée dès ses premiers jours place Beauvau. Les protestations de personnalités comme l'abbé Pierre, de la Ligue des Droits de l'Homme, de certains dirigeants socialistes, ou plus récemment de la Commission des Droits de l'Homme, qui jugent le projet Sarkozy sur la sécurité dangereux pour les libertés, n'ont rencontré qu'un faible écho dans l'opinion. Au contraire, près de deux Français sur trois jugent aujourd'hui favorablement l'action de Nicolas Sarkozy (63%, +7 points), ce qui place le numéro 3 du gouvernement en tête du palmarès des leaders politiques. Plébiscité à droite (88% de bonnes opinions), il est également encouragé par près de la moitié des sympathisants de gauche (46%, + 8 points).

Parmi les autres ministres testés, on relèvera la progression de 7 points des bonnes opinions en faveur de Luc Ferry (41% de jugements favorables contre 19% d'avis contraire), essentiellement du fait d'une baisse de onze points des "sans opinion". Avec encore 40% de non-réponse quant à son action, le Ministre de l'Education souffre toutefois encore d'un important déficit de notoriété, déficit partagé d'ailleurs par nombre de ministres, de Bachelot (33% de "NSP"*, -6), Fillon (39%, -4), jusqu'à Borloo, Mer et Mattei, tous trois à plus de 50% de non-réponse.

L'opinion salue enfin la naissance officielle de l'UMP. L'Union pour un Mouvement Populaire conforte son statut de parti politique le plus apprécié des Français, avec 54% de jugements favorables (+4), contre 36% d'avis contraire. Son président Alain Juppé enregistre lui aussi l'une des meilleures progressions du mois, son action étant aujourd'hui approuvée par 47% des Français (+6) dont plus des deux tiers des sympathisants de droite. La progression de l'UMP en terme de popularité est accompagnée par celle de l'UDF (51% de jugements favorables, +6). Après les Verts, le PS ne pointe donc plus qu'en quatrième position de palmarès des partis politiques, une majorité de Français désapprouvant sont action (53%, +8), pour seulement 41% de jugements favorables (-6), soit le plus mauvais solde d'opinion enregistré pour ce parti depuis avril 1997. Il faut également remonter à la période précédant les législatives de 1997 pour trouver d'aussi faibles niveaux de soutien chez les proches de la gauche (72%, -4) comme chez les seuls sympathisants socialistes (77%).

* Ne se Prononce Pas

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  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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