Popularité de l'exécutif : l'accalmie
Alors qu'elle avait nettement chuté le mois dernier, à la suite notamment de l'affaire Méry, la popularité du président de la République est à nouveau orientée à la hausse ce mois. Les jugements favorables progressent de deux points, à 57%, alors que le nombre de jugements défavorables, à 31%, régresse de cinq points. Si cette évolution met fin à un mouvement continu de baisse depuis août, la popularité la popularité du président ne retrouve pas les sommets du printemps et de l'été dernier, les gains ne compensant pas les pertes enregistrées depuis trois mois. C'est un soutien accru des personnes âgées qui explique pour l'essentiel le rebond de la popularité présidentielle : les jugements favorables à l'égard de Jacques Chirac sont en effet en hausse de 11 points chez les 60-69 ans et de 16 points chez les plus de 70 ans. En revanche, Jacques Chirac rassemble moins bien qu'à l'ordinaire son camp. Les jugements favorables des sympathisants du RPR sont en baisse de 7 points, à 80%, ce qui constitue le plus mauvais résultat enregistré par le président depuis un an. Depuis juin dernier, Jacques Chirac a perdu 14 points auprès de son électorat naturel.
Après une progression le mois dernier, la popularité du Premier ministre se stabilise ce mois. 53% des Français (sans changement par rapport au mois dernier) portent un jugement favorable sur son action, 37% (-3 points) émettant un jugement défavorable. Si la forte baisse de septembre semble ainsi définitivement stoppée, la popularité de Lionel Jospin, comme celle de Jacques Chirac, ne retrouve pas ses plus hauts niveaux. La popularité du Premier ministre s'améliore nettement auprès des jeunes (+12 points) et des employés (+12 points), mais se dégrade en revanche assez sensiblement au sein de l'électorat communiste (-16 points) et chez les ouvriers (-7 points), traduction probable de la contestation sociale qui gagne aujourd'hui une partie de la gauche et des classes populaires.
La stabilité domine également dans la popularité des principales personnalités politiques. Le sommet de la hiérarchie est toujours dominé par la gauche : Bernard Kouchner, devant Jack Lang, Elisabeth Guigou, Martine Aubry, Jean Pierre Chevènement et une surprenante Arlette Laguiller, qui devance Laurent Fabius, Philippe Séguin et Edouard Balladur. On relève donc très peu d'évolutions notables ce mois. On remarquera simplement que la campagne électorale parisienne ne profite pas pour l'instant à Philippe Séguin. Avec une baisse de quatre points, à 41%, sa popularité est celle qui connaît la baisse la plus marquée. Philippe Séguin ne parvient pas non plus à mobiliser l'électorat de droite derrière sa candidature : avec une baisse de deux points (61%), il est désormais devancé au sein de cet électorat pas Edouard Balladur qui gagne 6 points (66%) et…. Bernard Kouchner.
Enfin, l'attitude des Français à l'égard des formations politiques reste également globalement conforme à ce qu'elle était le mois dernier. Même si cette enquête a été réalisée juste avant leur congrès, les Verts ne semblent pas pénalisés par leurs divisions. Les jugements favorables à leur égard progressent de cinq points (57%), ce qui en fait le parti le mieux jugé par les Français, devant le PS (52%). Les Verts bénéficient peut-être ici de la plus grande sensibilité de l'opinion à l'écologie, dans un contexte marqué par la montée des inquiétudes alimentaires et la crainte d'une nouvelle pollution au large des côtes françaises.