Popularité des leaders politiques : pas de vague rose mais bon départ de Jean-Marc Ayrault

Sans aller jusqu’à l’état de grâce, les Français font preuve d'une certaine bienveillance à l’égard de Jean-Marc Ayrault. Avec 56% d’opinions favorables (en hausse de 6 points en un mois) et 26% d’opinions négatives (+9 points), le Premier ministre dispose d’un solde d’image de +30, supérieur à celui de François Fillon en juin 2007 (+21). La popularité des premières mesures envisagées par le gouvernement lui vaut un soutien croissant dans son camp (85% d'avis favorables chez les proches du PS, +11), sur l'ensemble des sympathisants de Gauche (83%, +8) et chez les proches du Modem (62%, +23). Les bonnes opinions progressent également chez les sympathisants UMP (32%, +6 points), mais moins vite toutefois que les jugements défavorables (53%, + 19).

Le clivage de popularité est encore plus marqué en ce qui concerne "l'action de François Hollande en tant que Président de la République". Autant le soutien des proches du PS (92%, +6 points) et plus largement des sympathisants de gauche (89%, +5) est massif, autant à droite, la popularité du Président de la République est basse pour un début de mandat : 18% d'avis favorables chez les proches de l'UMP (-3) contre 73% de jugements défavorables (+ 18 points). Les sympathisants Modem penchent quant à eux en faveur du soutien (56% d'avis favorables contre 36% d'avis contraires). Au total, le rapport de force sur l'ensemble des Français est de 53% de jugements favorables (stable par rapport au mois dernier) contre 37% d'avis contraires (+10). Le solde d’image du chef de l'Etat est donc actuellement de +16 ; à titre de comparaison Nicolas Sarkozy était à +30 en juin 2007 (61% de jugements favorables contre 31% d’opinions négatives), avant de s'effondrer en fin d'année.

Cette vague du baromètre est encore marquée par un rééquilibrage de la popularité des autres responsables politiques, après les hausses généralisées du mois dernier : 27 des 36 personnalités testées voient leur image se dégrader. En écho aux dernières législatives, les plus fortes baisses concernent les principaux battus : Ségolène Royal perd ainsi 15 points de bonnes opinions (à 31%), Jean-Luc Mélenchon cède 13 points (à 32%), François Bayrou 11 points (et 19 points en deux mois, à 37% d’opinions positives). A un degré moindre, on enregistre aussi un recul de la popularité de Rama Yade (-9 points à 40%), de Jack Lang (-8 points à 44%) ou de Claude Guéant (27%, -5).

En revanche, loin d’assister à une forte progression des leaders de gauche, on notera que les seules hausses du mois concernent des personnalités de droite ayant échappé à la défaite de leur camp. C’est le cas de Xavier Bertrand (40% d’avis favorables, +2 points), de Jean-François Copé (37%, +1 point), de Luc Chatel (36%, +1 point) ou encore de Laurent Wauquiez (27%, +2 points par rapport au mois de mai). Marine Le Pen gagne également 1 point à 34%. Le haut du palmarès est d'ailleurs aujourd’hui dominé par trois personnalités de droite : Christine Lagarde (56% de jugements favorables, -1 point), François Fillon (55%, stable) et Alain Juppé (54%, -3 points), devant les socialistes Bertrand Delanoë (53%, -3) et Manuel Valls (50%, -1 point).

Fort de 72% d'avis favorables (+1 point) dans son camp, le Ministre de l'Intérieur est surtout sur le podium des sympathisants socialistes, derrière le Maire de Paris (76%, +1 point) mais devant Martine Aubry (70%, -2 points). A droite, malgré une baisse de 6 points, Nicolas Sarkozy reste avec 89% de bonnes opinions la personnalité préférée des sympathisants UMP, devant François Fillon, qui perd quant à lui quatre points (88% d'avis favorables). Dans la perspective de la bataille pour la présidence de l'UMP, l'écart avec Jean-François Copé chez les sympathisants se resserre : ce dernier progresse de 4 points, à 73% d'opinions favorables.