Popularité : le Président résiste mieux que son Premier ministre, notamment à gauche
Réalisée après l’annonce par le gouvernement du pacte de compétitivité, la nouvelle édition du Baromètre de l’action politique Ipsos / Le Point met en évidence une nouvelle dégradation de la cote de popularité du Premier ministre, alors que le chef de l’Etat semble mieux résister. A droite, en attendant le vote des militants, François Fillon a d’ores-et-déjà gagné la bataille de l’opinion, face à son adversaire de dimanche prochain, Jean-François Copé.
A la suite de l’annonce du pacte de compétitivité, la cote de popularité de François Hollande recule très légèrement (-1 point) par rapport à octobre. Six mois après son arrivée à l’Elysée, le Président de la République recueille 41% de jugements favorables, contre 53% d’avis critiques. A titre de comparaison, Nicolas Sarkozy pouvait (encore) compter, à la même période, sur le soutien de 58% des Français.
François Hollande ne parvient donc pas à inverser la tendance baissière observée depuis plusieurs mois et devient désormais impopulaire chez les catégories de population qui majoritairement le soutenaient jusqu’ici : les jeunes (43% de jugements favorables, -7 points), les cadres supérieurs (42%, -7 points) ou encore les salariés du public (44%, -6 points).
Néanmoins, en termes politiques, il résiste bien dans son propre camp, avec notamment 79% de jugements favorables chez ses électeurs de second tour, score en hausse de 4 points. C’est en réalité chez ceux qui ont opté pour Nicolas Sarkozy en mai dernier qu’il est en recul, avec 7% seulement de bonnes opinions, en baisse de 6 points. Autre élément positif pour le chef de l’Etat, la proportion de Français qui portent un jugement très défavorable à l’égard de son action régresse, à 20% (-4 points).
Le Premier ministre enregistre une baisse de popularité plus marquée. Avec 38% d’opinions favorables, Jean-Marc Ayrault cède 4 points en un mois. Un Français sur deux (49%, +5 points) se dit aujourd’hui critique à l’égard de son action. Plus inquiétant, l’ancien maire de Nantes est, à la différence de François Hollande, en net recul dans son propre camp. En effet, il recueille « seulement » 70% d’opinions positives (-7 points) chez les proches du PS (là où François Hollande reste stable à 81%) et 64% auprès de l’ensemble des sympathisants de gauche (-8 points ; contre 72% pour le Président de la République). Tout se passe comme si, aujourd’hui, le Premier ministre jouait un rôle de fusible pour une partie de l’électorat de gauche qui souhaite exprimer un certain mécontentement.
Quant aux ministres du gouvernement, on observe une « coupure » assez nette entre d’une part, Manuel Valls, Laurent Fabius et Arnaud Montebourg, qui semblent tirer leur épingle du jeu et, de l’autre, les autres personnalités testés dans le baromètre pour lesquelles les résultats sont moins encourageants.
Malgré une baisse de 3 points par rapport au mois dernier, Manuel Valls reste pour le deuxième mois consécutif en tête du palmarès des personnalités préférées des Français, avec 54% de jugements favorables (contre seulement 23% d’avis critiques). Laurent Fabius gagne 1 point à 39% et Arnaud Montebourg progresse de 4 points en un mois (de 7 points depuis la rentrée) pour atteindre 37% d’opinions positives. Les autres membres de l’équipe Ayrault obtiennent en revanche des scores décevants, à commencer par Pierre Moscovici (30%, -4 points) et Vincent Peillon qui, pourtant au centre de l’actualité, peine à surmonter son déficit de notoriété et plafonne à 28% de jugements favorables (-2 points ; -4 points depuis la rentrée).
A droite, à quelques jours de l’élection du Président de l’UMP, Jean-François Copé semble profiter de sa participation à l’émission Des Paroles et des Actes et gagne du terrain dans l’opinion (+6 points de bonne image à 34%) et dans son propre camp (61%, +3 points). Toutefois, il est toujours très largement devancé par son adversaire François Fillon, aussi bien dans le classement général que dans celui établi par les sympathisants UMP. En effet, l’ancien Premier ministre obtient 54% d’opinions positives auprès des Français (il apparaît en deuxième position derrière Manuel Valls) et devient la personnalité préférée des proches de la droite, à 89% (+5 points). On notera que, depuis le début de la campagne en juin dernier, la cote de popularité de François Fillon est restée globalement stable alors que celle de Jean-François Copé a reculé, notamment chez les sympathisants UMP (-12 points en 5 mois). Rappelons tout de même que ces données ne présagent en rien du résultat du 18 novembre prochain, seuls les militants UMP étant habilités à s’exprimer.
Parmi les plus fortes hausses de ce mois-ci, soulignons celles concernant Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo. Avec 48% de bonnes opinions (et 45% d’avis critiques), l’ancien président de la République gagne 3 points par rapport au mois dernier (+7 points en deux mois) et affiche, pour la première fois depuis qu’il est dans l’opposition, un solde d’image positif (+3). Enfin, quelques semaines après la création de l'Union des démocrates et indépendants (UDI), Jean-Louis Borloo progresse de 4 points à 45% de jugements favorables, un premier pas en avant après son score du mois dernier, le plus faible depuis les élections régionales de 2004.