Popularité : l'opinion confirme ses quartiers d'été
Erosion de saison : La cote de popularité de Jacques Chirac subit, par rapport à la mesure effectuée en juillet dernier, une légère érosion (64% des Français portent un jugement favorable sur son action en tant que Président de la République, soit une baisse de 3 points), de même que celle de Lionel Jospin (61%, -5 points).
L'actualité politique - à l'exception du dossier Corse - est traditionnellement pauvre en cette période de l'année. De manière tout à fait symptomatique, les transferts d'opinion, chez Jacques Chirac, ne se font pas au profit des mécontents (qui enregistrent une baisse de 2 points en un mois, pour atteindre 22% des Français, mais plutôt des sans opinion (avec un score en progression de 5 points). Ce phénomène rend évidemment compte de l'atonie estivale du débat politique. Le contexte est sensiblement différent pour Lionel Jospin, manifestement plus associé à l'évolution du dossier Corse. Il enregistre un niveau d'opinions défavorables en légères hausse (+2 points, à 29%).
Plusieurs éléments doivent être pris en compte pour expliquer cette évolution récente. En premier lieu, ces évolutions font suite à la hausse notable de ces deux indicateurs de popularité enregistrée entre juin et juillet (avec des hausses respectives de 5 points pour Jacques Chirac et de 4 points pour Lionel Jospin). Si la mesure effectuée la semaine dernière marque un arrêt de la progression - et notamment de celle de Lionel Jospin, les cotes de popularité de l'exécutif n'en demeurent pas moins à des niveaux remarquables.
Enfin les deux éléments contextuels attendus par les commentateurs - le dossier Corse et l'" effet " Euro 2000 - ne semblent pas jouer. Il est difficile de savoir aujourd'hui si la baisse des opinions favorables à l'égard de l'action de Lionel Jospin est imputable à sa gestion du dossier Corse ou aux effets de saisonnalité précités. Les prochaines mesures de l'opinion montreront si celle-ci marque le début d'un doute persistant. Enfin il est à noter qu'il n'y a visiblement pas eu d'effet " Euro 2000 ". Rétrospectivement, cela ne manque pas d'interroger sur la lecture un peu rapide faite à l'époque de l'" effet Mondial " sur la popularité de l'exécutif.
Jean-Pierre Chevènement gagne à droite, sans lasser à gauche et Elisabeth Guigou rentre dans le rang :
Le palmarès des hommes politiques n'échappe pas à ce contexte de tranquillité estivale. L'ensemble des personnalités politiques - de gauche comme de droite - enregistre un léger tassement de popularité, au profit des sans opinion.
Il est toutefois une exception notable : Jean-Pierre Chevènement est en progression de 3 points par rapport à juillet (51% des Français jugent aujourd'hui de manière favorable son action politique). Manifestement, les prises de position répétées du Ministre de l'Intérieur sur la politique du Gouvernement en Corse ne laissent pas insensibles, notamment chez les sympathisants de droite (+4 points). Paradoxalement, Jean-Pierre Chevènement est aujourd'hui plus populaire chez ces derniers qu'au sein de sa propre famille politique (54% des sympathisants de droite considèrent positivement son action, contre 50% des sympathisants de gauche, où sa cote reste toutefois stable).
La Ministre de la Justice enregistrait quant à elle, en juillet dernier, une progression remarquable, atteignant un score de 62% d'opinions favorables. Force est de constater que cette progression ne se trouve pas ici confirmée. Avec 52% d'opinions favorables en août, Elisabeth Guigou retrouve un niveau plus classique.