Popularité : Nicolas Sarkozy dans un trou d’air
Pour la première fois depuis son élection, le président de la République enregistre une baisse significative de popularité – 5 points - au baromètre de l’action politique Ipsos-Le Point. Mais à 58% d’avis favorables, Nicolas Sarkozy conserve le soutien d’une majorité assez large de Français. La situation est plus tendue pour François Fillon ou encore Rachida Dati, plus forte baisse en novembre, - 12 points.
Cinq points : la baisse de popularité enregistrée ce mois-ci pour Nicolas Sarkozy est significative. Le Président de la République passe de 63% de jugements favorables à 58%, contre 39% d'avis contraire (34% en octobre). La tendance est orchestrée par les plus modestes, les bonnes opinions passant de 70 à 52% (-18 points) dans la tranche de revenu la plus basse (revenu net mensuel du foyer inférieur à 1200€). Pour autant le Président de la République reste populaire, grâce surtout à un soutien quasi-unanime dans son camp (94% d’avis favorables chez les proches de l’UMP).
La situation est moins confortable pour François Fillon, qui avec 48% d’avis favorables (-6 points) et 43% d’avis contraire ( +6), conserve un solde d’opinion positif. Mais plus que le niveau, c’est la dynamique qui pourrait inquiéter le premier Ministre. Alors que pour Nicolas Sarkozy, la dégradation constitue une rupture par rapport à la courbe de popularité qui se dessine depuis l’élection, la baisse pour François Fillon est régulière, et la pente est forte, surtout depuis la rentrée : 64% d'avis favorables en septembre, 54% en octobre, 48% aujourd'hui.
Les popularités des membres du gouvernement sont également mal orientées. Les bonnes opinions sur l’action de Rachida Dati baissent même brutalement, de 12 points (de 58% en octobre à 46% aujourd’hui). C’est le "record" du mois. La Ministre de la Justice perd 13 points chez les sympathisants PS (de 42 à 29% d’avis favorables), et ne fait plus tout à fait l’unanimité dans les rangs de l’UMP (de 90 à 79%, -11). A un degré moindre, les autres ministres sont aussi touchés par cette vague de circonspection : Jean-Louis Borloo perd quatre points (58% d’opinions favorables), Michèle Alliot-Marie en perd six (53%), Roselyne Bachelot en perd quatre (46%), et Christine Lagarde cinq (33%).
Limitant la baisse à un point, Bernard Kouchner reste le leader politique préféré des Français (64% d’avis favorables). Il occupe même ce mois-ci la tête du palmarès établit par les sympathisants UMP (81% de bonnes opinions) ; chez les proches du PS, il est à la 7ème place (61%). En queue de classement, Jean-Marie Le Pen enregistre à la veille du Congrès du FN (17-18 novembre) son plus mauvais score depuis novembre 2001 (12% de bonnes opinions). Marine Le Pen s’en sort un peu mieux (16%).