Popularité : Nicolas Sarkozy ne parvient toujours pas à remonter la pente.
Un an après son arrivée à l’Elysée, Nicolas Sarkozy peine à renouer avec la popularité. Son intervention télévisée du 24 avril dernier, très attendue, n’aura pas suffi à créer une dynamique positive en sa faveur. Avec seulement 40% de jugements favorables contre 58% d’opinions négatives - soit des scores très proches de ceux enregistrés en mars et avril derniers – le président de la République reste enlisé dans l’impopularité. On notera toutefois un regain de soutien chez certaines catégories de population qui lui sont traditionnellement favorables, sensibles certainement à la stratégie affichée dernièrement qui consiste à changer de style sans céder sur le fond. Ainsi l’image de Nicolas Sarkozy s’améliore chez les sympathisants de l’UMP (avec 81% de bonnes opinions, +3 points, il redevient plus populaire que François Fillon), les proches du Front National, et, surtout, les personnes âgées de 70 ans et plus (63% de jugements favorables, en hausse de 10 points). A l’inverse, les personnes âgées de moins de 35 ans se montrent nettement plus sévères que le mois dernier, moins d’un tiers d’entre elles (31%) soutenant l’action du président de la République contre 39% en avril.
Dans le même temps, la cote de popularité de François Fillon poursuit sa baisse. En effet, un Français sur deux (50%) porte aujourd’hui un jugement favorable à l’égard de son action, soit 2 points de moins qu’il y a un mois et 9 points de moins qu’en mars dernier. Dans un contexte où les critiques à l’égard de la majorité portent moins sur le style et l’hypermédiatisation du président et se focalisent davantage sur l’insatisfaction des attentes des Français, il n’est pas surprenant de constater que la cote de popularité du Premier ministre s’érode, d’autant que, depuis la dernière campagne électorale, celui-ci est en première ligne. Là encore, c’est auprès des personnes âgées de moins de 35 ans que l’on observe la plus forte dégradation : seulement 43% d’entre elles portent désormais un jugement favorable à l’égard du Premier ministre, soit une baisse de 9 points en un mois, contre 47% qui sont de l’avis contraire. On semble ainsi s’orienter lentement vers la fin d’une période atypique pendant laquelle on observait un vrai différentiel d’image entre un Premier ministre en retrait et populaire et un président de la République en première ligne et attirant l’essentiel des critiques.
Ce scénario morose pour le couple exécutif ne profite pas pour autant à l’opposition. Contrecoup de la « vague rose » observée dans ce baromètre au lendemain des élections municipales, la plupart des personnalités socialistes testées voient ce mois-ci leur cote de popularité orientée à la baisse. Ainsi, Martine Aubry et Julien Dray perdent 9 points pour se situer désormais à, respectivement, 43% et 24% d’opinions favorables ; François Hollande et Laurent Fabius en perdent 7 chacun (avec, respectivement, 30% et 29% d’avis favorables) ; Bertrand Delanoë (65%), Pierre Moscovici (24%), Arnaud Montebourg (23%) et Manuel Valls (22%) quant à eux enregistrent chacun une baisse de 5 points. L’opposition socialiste n’aura donc pas réussi à capitaliser durablement la « prime aux vainqueurs » des dernières élections municipales.
Signalons tout de même que, malgré la baisse observée, le Maire de Paris reste en tête du classement des personnalités préférées des Français pour le deuxième mois consécutif, devant Bernard Kouchner (62%, +1 point), Jean-Louis Borloo (57%, -2 points) et Dominique Strauss-Kahn (55%, -1 point). Bertrand Delanoë confirme par ailleurs sa première place dans le palmarès établi par les sympathisants socialistes (83% d’opinions favorables, +3 points, soit son meilleur score depuis l’été dernier,) et creuse l’écart avec Ségolène Royal (70%, +1 point), sa principale adversaire au sein du PS.
A droite, l’effet « municipales » aura aussi été bref pour Alain Juppé qui, en recul de 5 points par rapport au mois dernier, s’éloigne de son record de popularité atteint le mois dernier (48%, contre 43% aujourd’hui). On notera également les baisses enregistrées par Roselyne Bachelot (41% d’avis favorables, -6 points) et Xavier Bertrand (37%, -5 points), ce dernier devant faire face à une nouvelle étape de négociation sur la réforme des retraites.
Seule hausse significative de cette vague de mai, Marine Le Pen gagne 5 points par rapport au mois dernier pour atteindre désormais 19% d’avis favorables. Plus révélateur, sa progression est très nette chez les sympathisants du Front National, parmi lesquels elle recueille 85% de jugements favorables (+ 26 points par rapport au mois d’avril) contre 74% pour Jean-Marie Le Pen. Les sympathisants du parti d’extrême-droite semblent ainsi avaliser sa prise de distance par rapport aux dernières déclarations de son père au sujet de la Seconde Guerre mondiale.