Pour les Français, l’indicateur de sortie de crise est le taux de chômage, pas le taux de croissance

Le Baromètre Ipsos/Barclays/Les Echos propose un regard croisé grand public / forts potentiels économiques (FPE, les 10% de ménages les plus aisés) sur la situation économique de la France et le moral économique des Français. En marge de l’état des lieux traditionnel, cette 7ème édition présente un focus spécial « sortie de crise ».

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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L’indicateur clé de sortie de crise aux yeux des Français (et des FPE) : le taux de chômage

Les Français (et les FPE) s’accordent à dire que l’indicateur révélateur d’une éventuelle sortie de crise sera le taux de chômage (56% de citations, 61% chez les FPE), bien plus que le taux de croissance (13% de citations, 22% chez les FPE). Les Français pensent que leur pays est aujourd’hui mieux placé que l’Italie ou l’Espagne pour sortir de la crise, au même niveau que la Grande-Bretagne, et moins bien que les Etats-Unis et surtout l’Allemagne.
Lorsqu’on précise aux interviewés que le taux de croissance en France en 2009 devrait être moins mauvais que la moyenne européenne, les Français y voient surtout -dans 67% des cas - le bénéfice d’un « système de protection sociale qui permet d’atténuer les effets de la crise ». Les « Forts Potentiels Economiques » sont encore plus nombreux à être de cet avis (71% de citations).

Un léger regain d’optimisme chez les Forts Potentiels Economiques

Après la difficile période de crise économique traversée en 2009, il est logique que le bilan rétrospectif de la situation financière du foyer soit de plus en plus négatif. L’indice correspondant atteint même en cette fin d’année 2009 son plus bas niveau depuis la création du baromètre : négatif depuis la vague de mai 2009, il perd encore 7 points pour atteindre -19 points (vs + 5 points en janvier 2008 et -12 points en mai 2009).

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*Attention : jusqu’à la vague de janvier 2008 incluse, la question était formulée ainsi : « Au cours des deux dernières années, diriez-vous que la situation financière de votre foyer s’est améliorée, s’est détériorée ou est restée globalement la même ? »

En effet, la part de FPE dressant un bilan positif de l’année passée recule (12%, -3 points par rapport à mai 2009). Et, les effets négatifs de la crise commençant à se faire fortement ressentir au sein des foyers, les FPE sont même plus nombreux qu’en mai 2009 à constater une détérioration de leur situation financière (31%, +4 points par rapport à mai 2009, + 7 points par rapport à janvier 2008).

Pour autant, cette augmentation du sentiment de détérioration ne se traduit pas par une plus grande défiance en l’avenir. La perception qu’ont les FPE des deux prochaines années se stabilise : la part de FPE envisageant une détérioration de la situation financière de leur foyer au cours des deux prochaines années n’évolue pas (24%). Les FPE sont même très légèrement plus nombreux qu’en mai 2009 à anticiper une amélioration (22%, +2 points).

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Pouvoir d’achat et « envie de dépenser » stables

Lorsqu’on se focalise sur le pouvoir d’achat, les FPE ne font pas état d’une baisse ni de leur envie, ni de leur moyens de dépenser.  

Par ailleurs, l’indice de « facilité d’épargne », en baisse constante depuis juin 2007, voit également sa chute ralentir (-13 points en janvier 2008, -4 points en mai 2009, -2 points en octobre 2009). Et l’indice « d’épargne » - l’argent effectivement mis de côté - demeure particulièrement stable depuis janvier 2008, malgré la crise et le contexte économique difficile. Le livret reste en tête des citations comme le placement à privilégier vu la conjoncture (51%), même si ce taux est en baisse de 10 points par rapport à mai dernier. Derrière, l’Assurance vie progresse (+4 points) pour atteindre un score de 44% (51% chez les 35 ans et plus et 62% chez les retraités), suivie par les placements immobiliers (36%). Les placements réputés moins sécurisés restent en retrait : les actions (16% mais en hausse de 5 points en 6 mois), les produits garantis / structurés (14%), les OPCVM (9%) sont moins souvent cités.



Fiche technique :

Cette enquête comporte deux volets :

1/ Un volet mené auprès du GRAND PUBLIC FRANÇAIS

Enquête réalisée par téléphone au domicile des personnes interrogées les 2 et 3 octobre 2009.
Interrogation d’un échantillon de 943 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus
Echantillon construit selon la méthode des quotas : sexe, âge et profession du chef de famille, après stratification par région et par taille d’agglomération.

2/ Un volet mené auprès des FORTS POTENTIELS ECONOMIQUES (FPE)

Enquête réalisée par téléphone au domicile des personnes interrogées, du 28 septembre au 7 octobre 2009.
Interrogation d’un échantillon de 502 personnes, représentatif du top 10 de la population française : les 10% de la population française âgée de 18 ans et plus, vivant dans les foyers qui disposent des revenus les plus élevés.
Echantillon construit selon la méthode des quotas : sexe, âge et profession du chef de famille, après stratification par région et par taille d’agglomération.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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