Près d'un Français sur trois pratique le "body fitness"

A l’occasion des salons Mondial Body Fitness et Form’Expo qui se tiendront du 14 au 16 mars prochain, l'enquête réalisée par Ipsos pour Groupe 76/Reed Expositions témoigne d'une progression de la pratique sportive, et en particulier du body fitness, auquel s'adonne chez soi ou en salle près de 15 millions de Français. La santé est en tête des motivations, mais le plaisir de faire du sport, l'envie de se défouler et de se relaxer sont également cités par bon nombre d'adeptes.

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  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs
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La pratique sportive des Français, notamment du body fitness, est en progression

La pratique du sport est en nette progression par rapport à 2005 : 61% des Français s’adonnent à un sport, soit 6 points de plus qu’il y a trois ans. Le niveau de pratique sportive retrouve donc celui de 2002, après avoir connu une érosion significative en 2005 : aujourd’hui comme en 2002, seuls 39% des Français ne font pas du tout de sport. Si la pratique du sport est toujours plus répandue chez les hommes et les plus jeunes, elle progresse dans toutes les catégories de population. Ainsi, 75% des 15-24 ans font du sport (+6 points), tout comme 62% des 25-49 ans (+6 points) et 54% des personnes de 50 ans et plus (+5 points). De même, 68% des hommes (+8 points) et 54% des femmes pratiquent une activité sportive (+6 points). Cette progression s’explique peut-être par le développement dans les médias des messages de prévention promouvant l’activité physique, à l’image de campagnes de communication autour de la signature « manger/bouger ». 

Cette hausse de la pratique sportive est essentiellement due à la progression du body-fitness : près d’un Français sur trois (31%) s’y adonne, soit 4 points de plus qu’en 2005 et 6 points de plus qu’en 2000. On peut ainsi estimer entre 14 et 15 millions le nombre de Français s’adonnant à ce sport, soit près de deux millions de plus qu’en 2005. La pratique du body-fitness confirme son assise auprès de ses adeptes, à savoir les femmes (34% ; +3 points) et les plus jeunes (44% des 15-24 ans, +4 points), mais se développe aussi auprès des hommes (28% ; +5 points) et des personnes âgées de 25 à 49 ans (30% ; +5 points). La pratique d’autres sports progresse également, mais de manière plus modérée (+2 points), sans parvenir toutefois à enrayer la baisse notable observée il y a trois ans (-5 points). Ainsi, 30% des Français s’adonnent à un autre sport que le body fitness, notamment les hommes (40% contre 20% des femmes).

Parmi les différentes motivations pouvant amener à faire du sport qui ont été testées, la santé arrive en tête: 80% des Français qui pratiquent un sport indiquent que cette raison correspond « tout à fait » à leur motivation personnelle. Cela confirme l’impact des campagnes d’information sur l’importance de pratiquer une activité physique pour sa santé. Mais le plaisir est également une motivation essentielle pour les Français faisant du sport. Ainsi, « le plaisir de faire du sport » est un motif qui correspond « tout à fait » à 73% de ces derniers, devant le fait de « se défouler » (67%) et de se « relaxer » (63%). Viennent ensuite des facteurs liés à la santé ou au bien-être corporel, comme le fait de « garder sa ligne » (49%), de se muscler (39%) ou de perdre du poids (35%). Notons que le facteur de sociabilité lié au sport est également mis en avant, 44% des Français exerçant une activité sportive indiquant que le fait de « rencontrer des gens ou être en amis » correspond « tout à fait » à leur motivation personnelle. Santé et plaisir s’imbriquent donc étroitement dans l’esprit des sportifs pour expliquer leur pratique.

Si les motivations des pratiquants de body-fitness sont dans la même lignée, on notera que ces derniers insistent davantage sur l’entretien de leur ligne (59% déclarent que cela correspond « tout à fait » à leur motivation personnelle contre 38% de ceux qui pratiquent un autre sport) et le fait de se muscler (54% contre 23%), tandis qu’à l’inverse les pratiquants d’un autre sport mettent davantage l’accent sur le plaisir de faire du sport (79% disent que cela correspond « tout à fait » à leur motivation personnelle contre 68% de ceux qui pratiquent du body fitness) et le fait de rencontrer des gens ou d’être entre amis (51% contre 37%). Ainsi, les pratiquants de body-fitness cherchent davantage à entretenir leur corps, tandis que ceux qui s’adonnent à un autre sport recherchent un peu plus la convivialité de cette activité.

Notons que les résultats et la hiérarchie des motivations des pratiquants de body-fitness sont similaires à ceux observés il y a trois ans auprès des pratiquants de fitness en salle de sport. Par ailleurs, s’il existe quelques différences entre hommes et femmes (les premiers insistent davantage sur la notion de plaisir tandis que les secondes évoquent un peu plus la relaxation, l’entretien de la ligne ou la perte de poids), la hiérarchie d’ensemble est similaire, signe que même si certains sujets sont un peu plus mis en avant par les uns ou les autres, aucun n’est l’apanage exclusif des femmes ou des hommes. Enfin, concernant l’âge des interviewés, on remarquera que la musculation est une motivation plus répandue chez les 15-24 ans (54%, 4e motivation), le reste des résultats ne présentant guère de différences significatives.

Ainsi, les Français font plus de sport qu’il y a trois ans, mus par des motivations relevant aussi bien de la santé que du plaisir, et le body-fitness semble être de plus en plus prisé. 44% des personnes pratiquant ce sport y investissent plus de 100€ en moyenne par an mais parmi ces dernières, rares sont celles dont le budget est supérieur à 500€ (3%). Il semble donc que pour la plupart des adeptes du body fitness, la pratique de ce sport s’accompagne d’achats peu onéreux (chaussures, vêtements de sport), ce qui peut laisser penser qu’ils pratiquent cette activité chez eux ou dans le cadre d’associations, mais moins dans des salles de sport appartenant à des enseignes célèbres, dont l’abonnement coûte plus cher. En fait, ce sont surtout les cadres qui, quand ils pratiquent le body fitness, sont prêts à y consacrer plus de 500€ (13% contre 3% en moyenne), même si même auprès de ces populations, le budget alloué à ce sport reste majoritairement en-deçà.

La pratique de la danse en salle de sport pourrait être amenée à se développer

En dehors du body-fitness, les Français pratiquent donc un certain nombre de sports, et la danse semble figurer en bonne position dans ces activités. Ainsi, un Français sur quatre (27%) a déjà pris des cours de danse, ce qui est loin d’être négligeable. Fait significatif, les femmes ne sont pas les seules à s’y être essayé, même si elles sont plus nombreuses à l’avoir expérimenté (38%) : 15% des hommes déclarent également avoir déjà pris des cours de sport. Les pratiquants de body fitness sont également plus nombreux à en avoir fait (35%).

Dans ce contexte, les salles de sport ont évidemment leur carte à jouer. D’ailleurs, l’intérêt des Français pour la pratique de la danse en salle de sport est loin d’être négligeable : 40% déclarent qu’ils pourraient pratiquer la danse dans le cadre d’une salle de sport, 14% l’affirmant avec certitude tandis que 26% répondent « oui, pourquoi pas ». Seuls 9% d’entre eux indiquent qu’ils préfèreraient aller dans un centre dédié à la danse, les autres (50%) n’étant de toutes manières pas intéressés par la pratique de la danse.

Les réponses des personnes ayant déjà pris des cours de danse – population par définition plus intéressée par le concept – sont plus favorables : si 18% préfèreraient aller dans un centre dédié à la danse, 32% pourraient « tout à fait » prendre des cours en salle de sport et 30% accueillent positivement cette possibilité (en se disant « pourquoi pas ? »), soit au total près des deux tiers de cette population (62%) qui se montrent intéressés par cette possibilité. Les plus intéressées sont logiquement les personnes qui prennent actuellement des cours de danse (83%) mais celles qui ont pris des cours dans le passé et ont arrêté depuis sont également 63% à exprimer leur intérêt, tout comme celles qui prennent occasionnellement des cours (52%). Et parmi celles qui n’en ont jamais pris, une frange non négligeable se montre également disposée à en pratiquer en salle de sport (33%). Il existe donc un réel potentiel de développement des cours de danse en salle de sport.

Notons également que si 50% des femmes pourraient prendre des cours de danse dans une salle de sport, 30% des hommes affirment la même chose, signe que la danse et ses multiples facettes peuvent également attirer un public masculin – public qui se montre peut-être rassuré de pouvoir faire cette activité dans une salle de sport et non dans un centre dédié à la danse davantage dominé par la danse classique. Notons enfin que les jeunes de 15 à 24 ans (60%) et les personnes pratiquant le fitness (50%) sont plus nombreuses à envisager d’aller pratiquer la danse dans des salles de sport.

Le médecin et le kinésithérapeute, les deux professionnels les plus sollicités par les Français pour entretenir leur forme physique

Soucieux de leur forme physique, les interviewés font parfois appel à un professionnel pour les aider à l’entretenir, que ce soit pour faire du sport ou pour garder leur ligne par exemple. C’est du moins le cas de près d’un Français sur cinq (16%), qui déclare ainsi y avoir déjà fait appel. Cette aide est surtout recherchée par les femmes, nettement plus nombreuses à avoir consulté un professionnel (21% contre 10% des hommes), mais aussi par les personnes pratiquant le body-fitness (25% contre 10% de celles qui ne pratiquent aucun sport).

Interrogés sur les professionnels à qui ils ont ou feraient appel pour les aider à entretenir leur forme physique, les Français placent le médecin généraliste ou nutritionniste en première position (33%), devant le kinésithérapeute (29%), le prof de sport (24%), le diététicien (15%) et le coach personnel (7%). Les Français perçoivent donc l’aide qu’ils peuvent recevoir dans ce domaine sous un angle essentiellement médical, et notamment les plus âgés. Les plus jeunes, au contraire, placent le prof de sport en tête de hiérarchie (43%). Il faut dire que ces derniers, souvent en meilleure santé, ont sans doute moins le réflexe d’aller voir un médecin ou un kinésithérapeute.

Le massage de bien-être et de relaxation, encore peu pratiqué par les Français, est essentiellement associé aux centres de thalassothérapie et aux kinésithérapeutes

En dehors des massages effectués par ses proches, un Français sur cinq (20%) se fait souvent ou parfois masser. Cette pratique est donc assez peu répandue mais si l’on ajoute les personnes qui le font « rarement » (18%), cela porte à 38% la proportion de personnes ayant expérimenté ce type de massage en dehors d’un cadre privé. Les massages auprès de professionnels sont donc occasionnels, seuls 3% des Français se faisant « souvent » masser hors d’un cadre privé. Pour le moment, cette pratique touche surtout les femmes et les cadres supérieurs. Ainsi, les femmes sont plus nombreuses que les hommes (23% contre 15%) à se faire prodiguer « souvent » ou « parfois » des massages, tout comme les cadres supérieurs (24%) et les personnes disposant des plus hauts revenus (23%) s’y adonnent plus que les ouvriers (18%) ou les personnes touchant les plus bas revenus (17%).

Interrogés sur les lieux où ils se rendraient spontanément pour se faire faire un massage de bien-être et de relaxation, qu’ils en aient déjà fait ou non, les Français mettent en avant le spa ou centre de thalassothérapie (35%) et le masseur-kinésithérapeute (34%), loin devant l’ostéopathe (13%), le centre dédié au massage (10%), l’esthéticienne (10%), le club de remise en forme (5%) ou le médecin (2%). Le masseur-kinésithérapeute en tant que tel (puisqu’il peut éventuellement exercer dans un spa ou dans un centre de massage) figure donc en bonne position spontanément, alors même qu’une large majorité de Français (63%) ignore qu’il est le seul professionnel officiellement habilité à exercer ce type de massage. Spontanément, il apparaît donc aux yeux des interviewés comme étant un professionnel du massage, y compris du massage de bien-être et de relaxation.

Toutefois, le kinésithérapeute est davantage mis en avant par les personnes qui savent qu’il est le seul habilité à pratiquer des massages (41% contre 32% qui citent le spa), alors que les personnes qui l’ignorent citent davantage le spa (37% contre 30% pour le masseur-kinésithérapeute). Il semble donc que le masseur-kinésithérapeute soit pénalisé par la méconnaissance d’une majorité de Français de sa spécificité dans ce domaine. D’ailleurs, la majorité (53%) des personnes se faisant souvent ou parfois masser, que l’on peut qualifier « d’habituée des massages », ignore elle aussi que seul le masseur-kinésithérapeute est habilité à leur prodiguer un massage. Et si ces habitués vont davantage voir un kinésithérapeute (40%), ils vont également davantage dans un spa ou centre de thalassothérapie (40%), sans privilégier l’un à l’autre. Il n’est donc pas exclu que ces derniers, s’ils étaient mieux informés, iraient davantage voir un kinésithérapeute pour se faire masser. La profession a donc tout intérêt à communiquer sur ce sujet si elle souhaite développer cette activité.

Par ailleurs, le masseur-kinésithérapeute arrive largement en tête chez les personnes ne disposant que de faibles revenus (41%) alors que celles qui bénéficient de revenus élevés placent très nettement les spa ou les centres de thalassothérapies en tête de hiérarchie (44%). Le coût effectivement assez élevé de ces centres explique qu’ils soient davantage plébiscités par les personnes disposant des revenus les plus élevés. A l’inverse, le masseur-kinésithérapeute apparaît probablement aux plus démunis comme un professionnel exerçant des massages de relaxation pour un tarif moins élevé que dans un spa, voire pour certains qu’il exerce ce type de massage « gratuitement » (grâce au remboursement de la Sécurité sociale), même si un massage exercé uniquement dans un but de relaxation n’est pas remboursé. Notons enfin que le masseur-kinésithérapeute est davantage mis en avant par les hommes (36%, 1ère position devant le spa), tandis que les femmes lui préfèrent le spa ou les centres de thalassothérapie (38%, 1ère position devant le kinésithérapeute).

Un Français sur deux est prêt à aller voir un kinésithérapeute pour se faire prodiguer un massage de bien-être ou des soins de modelage du corps

Lorsqu’on leur demande s’ils iraient voir un masseur-kinésithérapeute pour se faire prodiguer un massage de bien-être et de relaxation ou des soins pour modeler le corps comme les plaques vibrantes ou les méthodes anti-cellulite, près d’un Français sur deux (45%) répond par l’affirmative. Un quart (23%) se dit même « tout à fait » prêt à y aller. A l’inverse, 55% ne se montrent pas intéressés. Les personnes pratiquant le body fitness (50%) ainsi que celles qui vont souvent ou parfois des faire masser (55%) déclarent davantage qu’elles iraient voir un kinésithérapeute pour ces soins. Ces chiffres peuvent sembler toutefois assez modérés puisqu’il s’agit des personnes a priori les plus intéressées par les massages de bien-être et de relaxation et les soins de modelage du corps. Si les kinésithérapeutes veulent développer ce type d’activité, il faudra donc davantage les convaincre, ce qui passe sans doute en partie par une plus grande communication sur le fait que seuls les kinésithérapeutes sont officiellement habilités à effectuer des massages mais aussi et peut-être même surtout par le fait de se démarquer de l’image strictement « médicale » de leur profession, qui peut laisser entendre aux yeux de certains que les massages seront moins conviviaux et exercés dans un cadre plus froid.

Enfin, les personnes qui se disent prêtes à aller chez un masseur-kinésithérapeute pour se faire prodiguer des massages de bien-être ou des soins de modelage du corps consacreraient pour la plupart (61%) un budget inférieur à 200 euros par an en moyenne. 37% seraient prêts à investir davantage, mais seuls 6% seraient prêts à payer 500 euros ou plus. Logiquement, le budget envisagé est d’autant plus conséquent que les revenus de la personne interrogée sont élevés. Ces chiffres traduisent moins la réalité d’un budget très précis qu’une tendance indiquant qu’elles sont prêtes à consacrer une part de leur argent à des soins de modelage du corps ou des massages de bien-être effectués par un kinésithérapeute. Il faut également souligner que beaucoup ignorent probablement les tarifs réels d’un massage et ont donc du mal à se prononcer en connaissance de cause.

Auteur(s)
  • Jean-François Doridot Directeur Général Public Affairs

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