Aujourd'hui, trois Français sur dix "ont décidé pour qui voter au premier tour de la présidentielle, mais peuvent encore changer d'avis durant la campagne" ; 10% "hésitent vraiment entre plusieurs candidats" ; un sur quatre ne se décidera "qu'une fois tous les candidats connus". Au total, 62% des Français interrogés n'ont donc pas encore arrêté leur choix. Cette indécision incite à la prudence quant à la lecture des intentions de vote publiées actuellement, qui, tout en donnant une indication significative de l'état du rapport de force politique, n'interdisent aucune évolution future et ne peuvent à ce titre constituer une prévision du résultat électoral.
L'indécision de l'opinion, plus forte chez les femmes et les plus jeunes, renforcera encore l'impact de la campagne électorale à venir.
Pour se décider, la majorité des électeurs privilégiera au premier tour l'idée à l'image. La moitié d'entre eux votera d'abord pour le candidat "dont ils partagent le plus les idées", quand un sur cinq, qui se recrutent plutôt dans les catégories de revenus plus modestes, préférera "celui qui représente le changement". Les autres baseront d'abord leur choix sur des critères de charisme ("celui qui a l'envergure pour être président", 14%) ou de proximité ("celui dont ils se sentent le plus proche", 12%). Les résultats du premier tour risque donc d'être fortement dispersés, et ce d'autant plus que l'offre de candidats sera importante, et qu'une majorité de Français considère d'ores et déjà acquise la configuration du second tour. Aujourd'hui, 59% des personnes interrogées sont "sûrs que Chirac et Jospin s'affronteront au second tour", (+ 7 points par rapport à juin dernier, 14 points de plus qu'il y a un an), contre 32% qui en doutent. Ces derniers sont toutefois majoritaires dans l'électorat potentiel de Jean-Pierre Chevènement et François Bayrou.
