Présidentielle 2002 : un électeur sur deux n'a pas encore arrêté son choix

Plus de la moitié des personnes ayant exprimé à nos enquêteurs une intention de vote au premier tour déclarent pouvoir encore changer d'avis d'ici le jour du scrutin, le 21 avril. La part d'indécis est encore plus forte chez les moins de 35 ans (63%) et dans les plus aisés (59% chez les personnes pour lesquelles le revenu mensuel net du foyer est supérieur à 20 000F). La volatilité de l'électorat potentiel est forte pour tous les candidats, à l'exception de Robert Hue et Jean-Marie Le Pen. En particulier, la moitié des personnes qui donneraient aujourd'hui leur voix au premier tour à Chirac ou Jospin déclare pouvoir changer d'avis. Le choix est encore moins ferme dans l'électorat potentiel de Chevènement (60% peuvent encore changer d'avis), Mamère (68%), Madelin (75%) ou Bayrou (87%). Confirmant la tendance de ces dernières années, un bonne part des électeurs se décidera donc au tout dernier moment. A ce titre, la dynamique de campagne pourrait bouleverser des rapports de force jusqu'ici remarquablement stables. Jean-Pierre Chevènement, révélation de la pré-campagne, reste stable à 12%. Mais à part Jean-Marie Le Pen, mesuré à 9% d'intentions de vote, aucun autre candidat ne semble en mesure de lui disputer le statut de "troisième homme". A gauche, Arlette Laguiller, installée depuis plusieurs vagues au-dessus de la barre des 5% (7%), devance à présent de deux points Robert Hue (5%). Chez les Verts, la candidature de Noël Mamère peine à décoller, à 5% d'intentions de vote. Pas de sursaut non plus à droite, pour les candidatures de Madelin (5%) Bayrou (4%) ou Pasqua (1%, mais le terrain de l'enquête a précédé l'annonce officielle de sa candidature). Les faibles scores enregistrés par les candidats de la droite parlementaire permettent à Chirac de recueillir un peu plus du quart des intentions de vote exprimées au premier tour (26%). Le Président de la République devance toujours, de quatre points, le Premier ministre (22%). Enfin, le rapport de force global au premier tour reste favorable à la droite, l'électorat de Jean-Pierre Chevènement étant à partager entre les deux camps, compte tenu des reports au second tour (actuellement, 42% de l'électorat potentiel de Chevènement au premier tour se reporterait sur Jospin au second, 36% donneraient leur voix à Chirac, 22% de non exprimés).

Peu de changements non plus pour les intentions de vote second tour. Jacques Chirac bénéficie toujours d'une légère avance, avec 52% d'intentions de vote contre 48% pour Lionel Jospin. Chirac domine dans les tranches de revenu les plus et les moins favorisées, tandis que Jospin a pris l'avantage dans les catégories intermédiaires. Notons enfin que plus du quart des personnes "certaines d'aller voter" préfèrent ne pas exprimer d'intentions de vote en cas de duel Chirac-Jospin au second tour.